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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0391

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(i) Liv. i, cli. 7.
(a)XXXTV, 29.
(3) Troisième salle n° 35. Voyez aussi
Midas roi de Phrygie dans la Revue orien-
tale et américaine, t. II, page 219.

381
portait un diadème orné de cornes
de cerf (1). Dans l’Ecriture, les cornes
signifient tantôt la prospérité, tantôt
la force, souvent l’orgueil. Il est dit
dans l’Exode (2) que le visage de Moïse
était cornu.
L’histoire et la fable nous représen-
tent le personnage de Midas sous deux
aspects si différents, que les recherches
de's mythographes et des antiquaires
ne sont pas encore parvenues à les ac-
corder.
Nous voyons, d'un côté, le chef d’une
grande nation thrace, passant l’Helles-
pont, conduisant en Asie les Brygès,
qu’il établit au bord du fleuve Sangarius;
fondant plusieurs villes, initiant ses su-
jets aux mystères des dieux de la Thrace,
et laissant à sa mort un royaume flo-
rissant qui continue de prospérer sous
une dynastie de dix rois dont Midas
fut la souche.'
La fable, au contraire, nous le mon-
tre comme un prince vivant dans la mol-
lesse, en compagnie des nymphes et des
faunes et recevant d’Apollon une puni-
tion grotesque qui fait de ce roi la risée
de la postérité.
Il y a dans les deux phases de la vie
de ce prince une contradiction qui n’a-
vait pas même échappé à certains écri-
vains grecs, et qui tournaient la diffi-
culté en disant que les oreilles d’âne
données à Midas étaient un emblème
du caractère soupçonneux de ce prince,
qui avait l’habitude d’entretenir beau-
coup d’espions. Mais je vais plus loin
et je vais démontrer que la fable de
Midas est complètement apocryphe,
c’est-à-dire purement grecque et qu’elle
a pris naissance longtemps après l’ex-
tinction du royaume de Phrygie, chez
des Grecs ignorant les symboles de
l’ancienne Asie, qui auront"vu des sta-
tues de l’ancien roi de Phrygie repré-
sentées sous les attributs de la puissance
royale.
Une statue du Musée britannique re-
présente, à n’en pas douter, la figure du
roi Midas (3).

ASIE MINEURE.
^ho^SPntat‘ons formées de parties
intr tl?îï?e.s et d’animaux, et quand ils
(liVj°. firent dans leur panthéon ces
forcés exotiques, ils les revêtirent de
Plun S n°bles et gracieuses; mais la
pa/art du temps ils ne songèrent même
expliquer ces symboles asiatiques :
I 11 Une langue morte pour eux.
ai/es colosses d’Euyuk, les figures
les À pieuses de Ptérium avaient chez
eatj1 edes et les Assyriens une signifi-
Port Populaire: ils étaient placés aux
kéees des Palais pour en garder l’en-
«XpJ eHes ont le corps du taureau, pour
kLltller la force ; les ailes, pour ex-
I^Ur ’a Promptitude ; la tête humaine,
bu/ ’udiquer la sagesse. Mais cette tête.
lfler aiQe ne suffit pas : il a fallu l’affu-
i’atte ■ longues oreilles pour indiquer
sa h "Üon soutenue, et de cornes pour
V^Pre défense.
^ttip donc, dans la même figure, les
MuaS d’Alexandre le Grand et les
es oreilles d^ Midas qui apparais-
se (p’nme les symboles des qualités
.colosses de Ninive et de Persé-
jW paient-ils considérés comme les
du prince? C’est ce qu’il est
Mc e d’affirmer; mais on peut dire
^e ).( assurance qu’ils étaient le symbole
Nsi ^yauté admis chez les Asiatiques,
Nvin n à Babylone que dans les au-
N /"es d’Asie. Quoique nous n’ayons
Niitsails cette dernière ville des monu-
rt>UnU?Si imposants, nous pouvons
/piei? certain nombre de cylindres et
, Ma -S gravées portant la figure d’un
N au a ^te humaine, que les Grecs
pffé V1 reproduit sur leurs médailles
- Ion tiare et orné de cornes et
. %st^es. oreilles.
pbu/a-dire enfin que, loin d’être un
o?corn du ridicule et de la sottise,
a M/a et les lougues oreilles ont été
Nee Asiatiques l’emblème de la pru-
des de la force. C’est ce que les
/Me- °n.t Pas compris le moins du
<i- s or m d est curieux de voir les lon-
|Ns lesei"es du roi de Phrygie devenir
? Sottie e,ïlPs modernes l’emblème de
Vicier ’ Cest'à'dire qu’ils ont fait
,wc0utr..-aux emblèmes asiatiques tout
atf’dan*-'6 de c.e (Ju’ils signifient. Eu-
Men.s Préparation évangélique,
" e la reine de Phénicie, Astarté,
 
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