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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0406

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•3»6

L’UNIVERS.

Aucun vestige des monuments de
l'ancienne Cotyœum ne subsiste plus,
les pierres ont été employées pour élever
les édifices modernes: cependant, dans
les cimetières et les lieux abandonnés,
on trouve çà et là quelques pierres tu-
mulaires dont le style se rapproche des
monuments d’Aizani.
Au commencement de l’année 1833,
Kutayah , sortant tout à coup de son
obscurité séculaire, devint le point
de mire de toute la diplomatie euro-
péenne, et fit trembler sur son trône
le sultan Mamhoud. Le fils de Mé-
hémet-Ali, Ibrahim pacha, vainqueur
à Konieh des troupes du sultan avait
suivi sa marche triomphante jusqu’à
Kutayah; mais Ibrahim manqua a sa
fortune le jour où il fit halte dans cette
ville. Il fallait qu’il vînt occuper les
hauteurs de Broussa, qu’il fortifiât le
passage de Ak serai. A cette époque, le
secret de sa faiblesse n’était pas encore
connu; la Russie n’eût pas osé l’atta-
quer. Les flottes réunies de France et
d’Angleterre se tenaient prêtes aux
Dardanelles, et le premier mouvement
des Russes aurait été le signa! d’une
collision que tout le monde était d’ac-
cord pour éviter. Ibrahim faisant halte
à Kutayah fut bientôt enlacé dans les
filets de la diplomatie, qui elle-même
ne savait pas au juste ce qu’il fallait lui
demander.
Ibrahim avait établi son camp à deux
lieues de la ville, dans le voisinage de
sources thermales ; à côté du camp s’était
formé le quartier des diplomates, qui
venaient aussi prendre des bains. Ibra-
him donnait déjà des ordres dans toute
l’Asie pour commencer des réformes
urgentes; mais bientôt, obligé de battre
en retraite, il se retira avec son armée
sur Konieh , et la diplomatie crut avoir
triomphé parce qu’elle avait prolongé
le chaos dans ce malheureux pays.
La population de Kutayah dépasse
quinze mille âmes: les deux tiers sont
de la religion musulmane, l’autre tiers
est composé de chrétiens, arméniens ou
grecs.
Les premiers sont en possession de
tout le grand commerce ; leur vie res-
semble en tout point à celle des Turcs ;
les seuls ameublements de leurs maisons
se composent de divans et de coussins.

Les femmes ne sortent que voilées;
elles ne mangent jamais avec les hom-
mes, et ont leur appartement séparé, où
elles reçoivent leurs visites. Les famil-
les arméniennes catholiques n’ont pas
un genre de vie différent. (Voy. PI. 46.)
CHAPITRE XIII.
DE KUTAYAH A AIZANI.
La ville d’Aizani occupe un des pla-
teaux les plus élevés de la Phrygie
Épictète presque au point de partage
des eaux qui se jettent, au nord dans
la Propontide, et au sud dans le golfe
de Smyrne, le Rhyndacus d’une part
et l’Hermus de l’autre. Quand même le
baromètre ne viendrait pas apprendre à
l’observateur qu’il se trouve a plus de
mille mètres au-dessus du niveau de la
mer, la végétation du pays, la nature plus
fine et plus serrée des graminées suf-
firaient pour le lui indiquer.
La grande plaine qui s’étend à l’ouest
de Kutayah est presque entièrement
dépourvue de végétation ; cette région
sans bois s’étend sur la majeure partie
de la Phrygie et de l’Arménie, cette cir-
constance est due sans doute à la haute
altitude de ces plateaux.
La route de Kutayah à Aizani est
peu pittoresque, mais est des plus in-
téressantes au point de vue géologique.
En sortant de Kutayah on se dirige au
sud-ouest en contournant la montagne
du château ; on franchit trois crêtes peu
élevées, et l’on traverse autant de plaines
qui paraissent avoir été autant de bas-
sins lacustres, tandis que les monta-
gnes sont composées de roches d’une
nature schisteuse, formées de lames ex-
trêmement minces, suivant des ondula-
tions variées, et roulées sur elles-mêmes
comme les feuillets d’un livre. La roche
contient de nombreux noyaux ovoïdes
de chalcédoine grossière ; la marne
crayeuse et le calcaire d’eau douce oc-
cupent l’étendue de tous les bassins.
On a encore une montagne à franchir
avant d’arriver au plateau d’Aizani;
elle est composée de roches talqueuses
qui donnent au terrain une couleur verte
et chatoyante; de nombreux rognons
de jaspe sont répandus dans cette roche.
C’est, la dernière formation primordiale
 
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