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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0407

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ASIE MINEURE.

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dite éocène qu’on rencontre avant d’ar-
river à Aizani; on retrouve ensuite le
calcaire lacustre , dont les roches ont
servi à la construction de certains mo-
numents d’Aizani.
Le plateau de Tchafder est bien cul-
tivé; il produit surtout de l’orge : voilà
pourquoi les Turcs ont donné à la mo-
derne Aizani le nom de Tchafder his-
sai’, le château de l’orge. Ce territoire
est possédé par six villages placés à peu
près à égale distance les uns des autres ;
quatre sur la rive droite du Rhyn-
dacus , qui traverse cette plaine du sud
au nord ; ce sont les villages de Aoucher,
Hadji, Méhémet keui, et Hadji keui;
Tchafder hissar à cheval sur le fleuve,
et sur la rive gauche Sofou keui.
CHAPITRE XIV.
AIZANI.
En citant Aizani parmi les prin-
cipales places de la Phrygie Épictète,
Strabon (l)ne donne aucun détail sur
la position ni sur l’histoire de cette
cité, et les itinéraires anciens en indi-
quaient à peine la situation. Cependant,
la ville des Aizaniens est comprise dans
les évêchés de la Phrygie Pacatienne au
cinquième concile de Constantinople.
Mais jusqu’à ces dernières années elle
fut complètement oubliée par les his-
toriens, les géographes et les antiquaires;
on la rangeait parmi ces stations de peu
d’importance qui avaient complètement
disparu de la surface du sol. Les voya-
geurs modernes qui avaient traversé la
Phrygie n’avaient recueilli aucun ren-
seignement sur cette ville, dont les
ruines auraient une célébrité égale à
celle des plus beaux monuments anti-
ques, si elles étaient dans un pays plus
accessible et plus souvent visité.
Hérodien, cité par Étienne de By-
zance (2), affirme qu’Aizani fut fondée
par Aizen , fils de Tantale, et appelé
Azanoï, et par quelques autres, Azanion.
Le même géographe rapporte une his-
toire puérile recueillie par Hermogène,
que nous citerons, moins pour la don-
ner comme une tradition tant soit peu
(1) Lib. XIII, p. 176.
(2) Voce ’AÇavot.

probable, que pour rassembler ici le
petit nombre de documents que nous
ont laissés les auteurs anciens. « Les
habitants d’Azanion, dit Hermogène (1),
ayant vu leurs prairies inondées et frap-
pées de stérilité, et souffrant de la di-
sette, s’assemblèrent pour sacrifier aux
dieux, qui restèrent sourds à leurs
prières. Euphorbe, de son côté, sacrifia
aux génies un renard (oizanos) et un
hérisson (erczs), et il les apaisa si
bien, que la terre recommença à pro-
duire des grains et des fruits en abon-
dance. Les habitants , en reconnais-
sance de ce fait, choisirent Euphorbe
pour leur prêtre et pour leur chef, et ce
fut à cette occasion que la ville prit le
nom d’Exuanum, qui veut dire héris-
son-renard. Il semble que le mot Aza-
nion soit venu de ce nom. »
D’après un passage de Pausanias, il
semblerait que les Azaniens de Phrygie
fussent originaires de l’Arcadie (2) ; ce
qui concorde encore avec toutes les tra-
ditions, qui font peupler ces contrées
par des étrangers venus d’Europe :
« Areas, dit-il, eut trois fils, Azan,
Aphidas et Êlatus, qui se partagèrent le
royaume de leur père. La part qui échut
au premier reçut le nom d’Azanée, d’où
l’on dit que sortirent par la suite les co-
lons qui allèrent s’établir en Phrygie,
près de l’antre appelé Steunos et du
fleuve Pencala. » Pausanias ajoute (3) :
« Ces Phrvgiens, qui habitent les bords
du fleuve Peucella (sz'c), et qui sont
originaires d’Azanée, montrent la grotte
appelée Steunos, qui est circulaire et
d’une grande hauteur. Ils en ont fait
un temple de la mère des dieux où la
dresse a sa statue. »
La ville d’Aizani était la métropole
d'une contrée que l’on appelait Aizani-
tide. Quant au fleuve Peucella, il n’est
point connu, et tout porte a croire que
c’était le nom d’un affluent supérieur
du Rhyndacus. Les médailles les plus
communes de la ville d’Aizani portent
la tête de Jupiter, coiffé du modius , et
au revers un aigle les ailes étendues,
avec cette exergue : IEPA BOTAH AIZA-
NE1TQN. Le nom de la ville, écrit
(1) Apud StephanumBysant. voce ’AÇavot.
(2) Lib. VIII, c. 4.
(3) Lib. X c. 3a.
 
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