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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0414

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404

L UNIVERS.

CHAPITRE XVI.
LES PONTS ET LA VOIE DES TOM-
BEAUX.
Tous les monuments importants de
la ville d’Aizani sont situés sur la rive
gauche du fleuve; cependant, on trouve
des restes assez nombreux pour être
convaincu que la cité occupait les deux
rives du Rhyndacus; aussi, pour com-
muniquer d’un quartier à l’autre, avait-
on construit deux ponts de marbre
blanc , qui servent encore à la circula-
tion. Dans l’intérieur de la ville, le
fleuve était encaissé entre deux quais
de solide maçonnerie, dont les parapets,
comme nous l’avons dit, étaient en
marbre blanc et sculpté De l’autre côté
de la voie étaient placés des tombeaux
dont le caractère est particulier à la
Phrygie, qui trouvent leurs analo-
gues dans les grands monuments taillés
dans le roc, et qu’on suppose dater des
monarques phrygiens. Les deux ponts
sont construits sur le même plan; ils
ont cinq arches de largeur inégale ; celle
du milieu a 6m 50, les deux arches de
culée 5ni 15; mais les terres de la rive
ont presque entièrement comblé ces
dernières, qui forment aujourd’hui des
espèces de caves ; de plus , les barrages
établis sur le Rhyndacus ont exhaussé
le cours de l’eau , qui monte jusqu’au-
dessus des impostes, et ne permet que
difficilement de prendre ces relève-
ments. La largeur du pont est de4m 10,
et il reste de chaque côté 0“ 70 pour
l’épaisseur des parapets. On voit sur
l’extrados des voûtes, qui forme le seul
dallage de ce pont, des traces de roues
de chars, qui datent certainement de
l’antiquité, caries Aizaniens d’aujour-
d’hui ne font point usage de voitures.
Les tombeaux aizaniens représen-
tent généralement un ædicule qui a
dans le centre une porte à deux van-
taux fermée par un cadenas. Il semble
que ce soit la porte du séjour des
morts qui s’est à tout jamais refermée
sur le défunt. La partie supérieure de
ces ædicules est ordinairement compo-
sée d’une espèce de fronton qui donne
à la silhouette du monument une res-
semblance frappante avec ces curieuses
sculptures de la vallée de Nacoleia. Au

milieu de ces tombeaux sont aussi des
autels funèbres décorés de sculptures
plus ou moins riches, et qui étaient
sans doute destinés à porter des statues.
D’autres inscriptions tumulaires se
trouvent en grand nombre, soit dans le
cimetière turc, soit dans les champs
qui environnent le fleuve ; elles ont
toutes été publiées (1).
Le Théâtre. — Il est situé dans la
partie méridionale de la ville , en partie
creusé dans une colline et faisant face
au sud-sud-ouest; son grand diamètre
est de 56 mètres, et la courbe de la
cavea forme plus d’un demi-cercle. Le
mur qui contient les gradins est de
marbre blanc, et forme avec la face de
la scène un angle de six degrés et demi.
On sait que les théâtres d’Asie diffèrent,
dans leur construction, de ceux d’Eu-
rope, en cela que le mur de la cavea
est parallèle à la scène dans les théâ-
tres latins. On ne trouve que deux
exemples de cette dernière construction
en Asie : ce sont le théâtre de Nicée et
celui d’Aspendus. Les théâtres cons-
truits d’après le système grec sont néan-
moins presque tous postérieurs à la con-
quête romaine, et il en est bien peu qui
soient antérieurs à l’époque d’Alexandre.
La salle ou cavea du théâtre d’Aizani
est assez bien conservée dans sa partie
inférieure. Il y a seize rangs de gradins,
tous de marbre, dans la première pré-
cinction ; mais tout ce qui appartient a
la précinction supérieure est complète-
ment détruit.
Les gradins de la précinction supé-
rieure s’avançaient jusqu’au droit du
parement des cellules, et le podium
formait alors une sorte d’architrave. Le
rayon de l’orclvstre, relevé avec le plus
grand soin, nous a donné une longueur
de 20m 480 ; et la largeur totale du théâ-
tre est de 103“ 52. Aux deux extrémi-
tés du demi-cercle, il y avait deux
portes qui conduisaient de plain-pied en
dehors de l’édifice, et qui correspon-
daient à un escalier des cunei, partie
de gradins comprise entre deux esca-
liers. Tout ce qui est relatif au jeu de la
scène est assez bien conservé pour ex-
citer vivement l’attention d’un homme
(r) 7zor<’-. Descr. cle l’Ms. Min., t. Ier 11<>
et stiiv.
 
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