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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0424

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414

L’UNIVERS.

lionne les anciennes habitations des
Phrygiens est certainement relatif à
cette région. « Près de Pessinunte coule
le fleuve Sangarius, sur lequel on re-
trouve les anciennes habitations des
Phrygiens, celles de Midas et avant lui
de son père Gordius et de quelques au-
tres princes. Elles n’ont pas meme con-
servé de traces de villes; ce ne sont plus
que des bourgs un peu plus grands que
les autres. De ce nombre sontGordium,
résidence de Castor, fils de Saoconda-
rius ; celui-ci fut égorgé avec sa femme
par son beau-père Déjotarus, qui rasa
aussi» le fort et détruisit la meilleure
partie de l’habitation. » A cette époque,
c’est-à-dire sous le règne de Tibère tout
ce pays était désert; il est à peine men-
tionné pendant toute la période byzan-
tine : les Turcs l’ont trouvé trop peu ac-
cessible pour y avoir fondé aucun cen-
tre de population ; il est resté pour ainsi
dire ignoré de l’histoire jusqu’au com-
mencement de ce siècle ; alors un voya-
geur anglais, le colonel Leake, reconnut
le premier monument de l’art phrygien
qui s’était conservé dans la solitude de
ces montagnes. Les dernières observa-
tions sur ces vestiges remarquables d’un
art oublié datent de 1858; il a donc
fallu plus d’un demi-siècle à l’Europe
savante et avide des souvenirs du temps
passé, pour connaître à peu près com-
plètement cette région, qui au total n’a
jamais été inabordable.
La branche occidentale du Sangarius
prend sa source dans une grande vallée
courant presque nord et sud, à l’entrée de
laquelle est bâtie la ville de Seid el gazi;
cette vallée porte le nom de Doghan-
lou déré, la vallée du faucon; elle est en-
gendrée par une double chaîne de mon-
tagnes de moyenne hauteur bien om-
bragées par des forêts de pins, et qui
portent le nom de Yapul dagh. C’est
dans cette région que se trouvent, dans
un état de conservation parfaite, de
nombreux monuments commémoratifs,
des chambres sépulcrales, des habita-
tions taillées dans le roc, et enfin plu-
sieurs centres fortifiés qui répondent
parfaitement à la description de Stra-
bon. Les habitations troglodytes des
premiers Phrygiens ne se bornent pas
seulement à cette région montagneuse,
elles occupent toute la contrée au sud du

Sangarius, depuis le village de In œughi,
où nous avons signalé les premières,
jusqu’au delà de la ville de Belouadoun,
ancienne Polybotum, et au sud jusqu’à
la Phrygie Parorée, il est remarquable
qu’on n’en trouve point au nord du
Sangarius. Nous les observerons encore,
mais avec un autre caractère, dans le
sud de la Cappadoce. On peut dire d’une
manière absolue que les pays volcani-
ques ont été les seuls qu’on ait choisis
pour exécuter de pareils travaux, car
les tombeaux d’Amasie different essen-
tiellement des monuments phrygiens.
On ne saurait fixer de limites chro-
nologiques à ces monuments divers , ils
portent tous le caractère d'une très-haute
antiquité, et lorsque l’art de bâtir fut
connu, la facilité et l’économie avec les-
quelles on pouvait construire des mo-
numents ne pouvaient plus être mises en
parallèle avec le labeur exigé pour creu-
ser à la masse et au poinçon des habi-
tations et des tombeaux dans le cœur
des rochers. Ce qui est certain, c’est
que du temps deStrabon, c’était déjà un
souvenir presque oblitéré.
La fable et l’histoire se mêlent si in-
timement dans tout ce qui est relatif à
l’histoire primitive et surtout au culte
des Phrygiens, que la critique ne saurait
débrouiller ce chaos autrement que par
des conjectures.
Atys ou Atès est le premier person-
nage mythique qui apparaît en Phrygie
pour établir le culte de Cybèle, la divi-
nité nationale. Les anciens faisaient un
mystère des circonstances de sa vie ;
Atys passait pour être fils de Calaiis; il
se rendit en Lydie, et y enseigna le culte
de la mère des dieux, ce qui le rendit
cher à cette déesse; mais la jalousie de
Jupiter suscita un sanglier qui se jeta
sur Atys et le tua. Selon Pausanias les
Galates de Pessinunte regardent Atys
comme engendré par une nymphe fille
du fleuve Sangar. Ses parents l’envoyè-
rent à Pessinunte pour épouser la fille
du roi. Agdistis, éprise du jeune Atys
lui inspira un accès de fureur à la suite
duquel le beau-père et le futur gendre
s’entre-déchirèrent; c’est en commémo-
ration de cet événement que les Galles,
prêtres de Cybèle se mutilent eux-mê-
mes pour conserver leur chasteté. Selon
la tradition mythique, Atys fut changé
 
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