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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0434

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L’UNIVERS.

la salle des bains est formée par des
branches d’arbres plantées en terre et
tissées en forme de claie. Tout ce pays
est abondamment pourvu de sources;
mais la plupart n’ont pas un écoule-
ment facile et forment des marécages
aux environs.
On fait halte au village de Kara keui,
après une journée fatigante de dix heures
de marche; le lendemain on a encore
huit heures de poste à faire avec les
mêmes chevaux jusqu’à Sitchanli, vil-
lage où se trouve le Menzil hané.
Sitchanli est située dans une vaste
plaine où les anciennes armées se sont
souvent rassemblées ; sa position corres-
pond au Campus metropolitanus. A la
suite de ces plaines on rencontre un
terrain marécageux d’une étendue de
plusieurs kilomètres, de l’est à l’ouest;
en hiver il est impraticable, il faut faire
un long détour au nord pour le fran-
chir; en été, la terre argileuse est fen-
dillée en tous sens : il est couvert d’une
végétation d’iris blancs, dont la fleur est
assez agréable. Deux villages s’aperçoi-
vent sur une hauteur ; ils sont abandon-
nés en été, sans doute à cause du mau-
vais air. Les habitants ont pour habitude
de disposer leurs récoltes en grandes
meules, qu’ils recouvrent d’une couche
de terre glaise; les foins se conservent
ainsi presque toute l’année à l’abri des
pluies et de l’humidité.
Cette plaine de Sitchanli se termine
à l’est par un col montagneux qui la
sépare de celle de Kara hissar. Ici l’on
commence à retrouver le terrain trac.hy-
tique dont la conformation est des plus
intéressantes; ce ne sont pas des cou-
ches horizontules plus ou moins acci-
dentées, mais les abords de la route
sont couverts de blocs énormes de tra-
chytes superposés et appuyés les uns
sur les autres. Il y a des blocs dont la
base n’a pas plus d’un mètre carré et
qui s’élèvent à une hauteur de sept ou
huit mètres; ils sont entourés de blocs
plus petits. On ne peut expliquer cette
singularité qu’en supposantque les épan-
chements trachytiques se sont refroidis
dans un agglomérat de tufs plus tendres
qui auront été enlevés ensuite par l’ac-
tion des eaux. Nous arrivons dans un
pays où les faits de ce genre sont de
plus en plus multipliés, et ces ré-

gions présentent des phénomènes géo-
logiques qui ne se retrouvent en aucun
autre lieu du globe. La nature de ces
trachytes est assez uniforme ; la couleur
change du violet au bleu ; leur dureté
dépend du plus ou moins de conserva-
tion du feldspath, qui se décompose à
l’air. Ces formations singulières sont
surtout remarquables aux environs du
village de Tchakeu, le dernier que l’on
rencontre avant d’arriver à Kara hissar
ici la culture du pavot absorbe toutes
les autres : nous arrivons en effet au
centre de la culture de cette plante ; aussi
les indigènes appellent-ils la ville :
Aphoum kara hissar, le château noir de
l’opium.
Maintenant que nous avons traversé
la Phrygie dans sa plus grande largeur,
nous ferons halte dans les principales
villes que nous avons rencontrées.
CHAPITRE XXIX.
SÉID EL GHAZI. — PRYMNESIA.
La plaine d’Eski cheher, ou de Do-
rylée, est bornée au sud par une rivière
qui coule de l’ouest à l’est et qui n’est
autre chose que la branche sud du San-
garius, dont le cours est obligé de sui-
vre la ligne des collines qui servent de
contrefort au plateau central de la
Phrygie
Ce pays offre toutes les conditions
désirables pour recevoir une population
nombreuse, un terroir fertile et des
eaux abondantes; aussi dans l’antiquité,
les villes étaient nombreuses dans cette
région. Les voyageurs qui l’ont traver-
sée ont reconnu presque de lieue en
lieue des vestiges d’anciennes villes dont
les noms ne sont pas encore déterminés,
et les auteurs mentionnent plusieurs
villes commeSantabaris, Massissa,Zom-
pus, etc., dont il faut retrouver la place.
La seule ville qui ait survécu à la ruine
de toutes les autres est l’antique Prym-
nesia, qu’on appelle aujourd’hui Séïd el
Ghazi; elle est bâtie sur la pente sep-
tentrionale d’une colline, et offre, il est
vrai, bien peu de vestiges de la haute
antiquité’; mais elle est demeurée célè-
bre parmi les Musulmans comme lie.u
de sépulture d’un des héros de leur
histoire, de Sidi el Battal, Cid le Mau-
 
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