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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0441

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ASIE MINEURE.

431

nous ne le retrouvons plus que men-
tionné par Paul Silentiaire, à l’occasion
de la description de Sainte-Sophie (1).
Bien des tentatives infructueuses
avaient été faites par les précédents ex-
plorateurs de l’Asie, pour retrouver ces
carrières; nous fûmes plus heureux que
nos devanciers et le 5 juillet 1834, nous
retrouvions le gissement de ces mar-
bres, elles traces des immenses exploi-
tations qu’y entreprirent les Romains.
Nous savions par les itinéraires an-
ciens que Synnada était située sur la
route de Dorylée a Apamée cibotos (2);
nous savions de plus qu’elle était voisine
des carrières de marbre; il suffisait de
retrouver soit dans la. nature calcaire
des montagnes, soit dans les ruines des
villes de ces parages, quelques indices
de ce marbre facile à reconnaître entre
tous les autres.
Nous avions retrouvé à Kara hissar
un bloc de marbre blanc, veiné de vio-
let , provenant de ces carrières ; et
nous avions appris, en outre, que la
petite ville de Eski kara hissar, l’ancien
Kara hissar, contenait une quantité de
ruines. Nous mîmes à profit ces ren-
seignements.
Traversant dans la direction du nord
la plaine de Kara hissar, dont la largeur
est de neuf milles; nous atteignîmes les
collines qui bordent la plaine, et nous
fîmes encore neuf milles pour arriver
a Eski kara hissar; cette dernière ville
est donc éloignée de dix-huit milles
géographiques, ou de trente trois kilo-
mètres de Kara hissar; les environs de
la ville sont jonchés de débris de mar-
nre, parmi lesquels on reconnaît le
marbre de Synnada ; on en trouve des
blocs bruts non équarris, dans les clô-
tures des champs. Eski kara hissar est
située sur le penchant d’une colline vol-
canique; c’est un bourg de très-peu
d’importance; mais elle occupe l’empla-
cement d’une ville qui a dû être assez
considérable, car on en retrouve les
vestiges sur trois mamelons qui sont sé-
parés par une vallée , au fond de la-
quelle coule une riviere assez forte pour
avoir motivé la construction d’un pont.
Il est bâti partie en marbre, partie en
(1) Deuxième parlie, vers ao5.
(2) Table de Peutinger.

lave ; l’arche est de forme ogivale. On
retrouve dans la ville un certain nombre
d’inscriptions, mais aucune ne men-
tionne le nom ancien. 11 y a près d’une
maison une grande cuve de marbre mo-
nolithe, ayant dans l’intérieur plusieurs
gradins; les croix sculptées aux deux
extrémités indiquent que c’étaient des
fonts baptismaux à l’usage des Grecs,
qui baptisent par immersion. Ce qui
tend à prouver l’ancienne importance
d’Eski kara hissar, c’est que nous y
trouvons une inscription hononorifique
dédiée à l’empereur S. Sévère Pertinax :
La ville honore le grand, le divin em-
pereur, César Lucius Septimus Sévérus
Pertinax Auguste, Arabique. Adiabé-
nique , Parthique, très grand, maître de
la terre et de la mer. Les anciens n’a-
vaient pas l’habitude d’élever de pareils
monuments dans les villages.
Cette autre inscription appartenait à
un monument d’une certaine impor-
tance réparé par Eumonius. Cette ins-
cription n’est pas antérieure au troisième
siècle de notre ère.
Voici, voyageur, le monument élevé à la mé-
moire d’un excellent pasteur et prédicateur de
la parole divine. Maximion l’avait bâti avec un
grand labeur; mais par l’effet du temps il ar-
rivait à la décadence qui accompagne le temps
comme une servante. Alors Eumonius, renou-
velant la construction comme un savant et
noble médecin , rétablissait le monument
comme il était jadis, à cause de la gloire de
son aïeul, dont il a volontiers hérité.
D’après tous ces indices, nous étions
disposé à assimiler Eski kara hissar
à l’ancienne Synnada ; les carrières que
nous allons décrire n’en sont qu’à douze
kilomètres, et le village de Séid el ar re-
présentait pour nous le bourg Docimia.
Cette détermination n’a pas été ac-
ceptée par Cari Ritter. Il regarde Kara
hissar comme l’ancienne Synnada, quoi-
que cette ville soit éloignée des car-
rières d’une distance de trente-cinq
kilomètres. Eshi kara hissar est Doci-
mia, et Seid el ar reste innommé.
Il faut convenir que la plaine de
Kara hissar, représente mieux la plaine
« de soixante stades « de Strabon; mais
le haut rocher est un caractère telle-
ment tranché qu’on s'étonne qu’il ait
été passé sous silence par le géographe
grec. Aujourd’hui la grande plaine ne
produit plus d’oliviers ; il est reconnu
 
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