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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0455

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ASIE MINEURE.

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sur le même sujet, et ajoute : ces Phry-
giens, qui sont originaires d’Aizanie, ont
dans leur pays l’antre Steunos, ils en
ont fait un temple de la mère des dieux.
Themisonium, au-dessus de Laodicée,
est une ville qui appartient aussi aux
Phrygiens. Ces peuples disent que du
temps que les Gaulois exerçaient leurs
brigandages en Ionie, les archontes de
Themisonium furent avertis par un
songe qu’lis attribuèrent aux dieux Her-
cule, Apollon et Mercure, de l’existence
d’un antre où les habitants seraient en
sûreté, eux, leurs femmes et leurs en-
fants, c’est en mémoire de cet événe-
ment qu’on voit encore devant l’entrée
de la grotte de petites statues de ces
dieux qui sont connues sous le nom de
Spilœïtes, on dit que cet antre est à
trente stades de la ville, il est arrosé de
plusieurs sources.
Ainsi d’une part, Themisonium était à
trente-quatre milles romains ou cin-
quante kilomètres, au sud de Laodicée,
et d’autre part il ne serait qu’à trente
stades ou cinq kilomètres et demi d’un
lieu de L’Aizanitide ou du Mourad
dagh.
L’emplacement deThemisonium n’est
pas encore déterminé par des inscrip-
tions ou quelque témoignage irréfuta-
table ; on est disposé à placer cette ville
à Téféné qui appartient au territoire sud
de la Phrygie. M. de Corancez dans sa
course à travers la Lycie, décrit ainsi
Téféné et ses environs.
« Nous mîmes plus de deux heures
à descendre le revers du Taurus, et nous
nous trouvâmes enfin dans la vallée de
Téféné, qui a une largeur de trois lieues ;
elle est dominée à l’ouest par la chaîne
que nous venions de franchir... au nord,
la vallée s’étend à perte de vue, et elle
s’élargit à mesure que l’on avance dans
cette direction. Il paraît que cette val-
lée communique avec celle du Lvcus à
l’orient de l’ancienne Colossæ; c’est au
moins ce qu’annonce le courant de la
rivière qui en arrose le fond. Ce cou-
rant se dirige vers le nord ; ainsi elle
communique avec le Méandre par les
eaux du Lycus, et la vallée du Méandre
doit se rattacher à celle de Téféné.
Le village est construit au pied des
montagnes; il domine toute l’étendue de
la vallée, il y a vers l’une de ses extré-

mités des ruines en brique et en pierres
de taille, elles indiquent que ce lieu est
sur l’emplacement d’une ville ancienne,
mais par ce qui reste de ces ruines, on
peut juger qu’elle était peu considéra-
ble (1). La plupart des cartes modernes
placent en effet Themisonium au bourg
de Téféné, sans tenir compte de cette
distance de trente stades, qui est certai-
nement une erreur ou de l’auteur ou
d’un copiste.
CHAPITRE XLII.
CELÆNÆ. — APAMÉE CIBOTOS. —
DINAIRE.
Celænæ était la plus ancienne ville
de la Phrygie, antérieure peut être à
l’arrivée des Phrygiens dans la contrée.
Les historiens se taisent sur l’époque de
sa fondation, mais la fable y place un
événement qui a bien sa signification.
Apollon, dieu des Tremiles et des Ly-
ciens, vainqueur de Marsyas, ne repré-
sente-t-il pas les Cretois subjuguant les
satyres ou hommes sauvages qui habi-
taient la contrée avant toute période his-
torique. (2) Les Cabales, les Pisidiens,
les Solvmes, peuples qui étaient entrés
dans la Chersonèse par la côte méri-
dionale, se trouvèrent en présence de
peuplades aborigènes qui furent succes-
sivement absorbées par les deux inva-
sions du nord et du sud. Celænæ, par
sa position exceptionnelle, l’abondance
de ses eaux et les hauts rochers qui pré-
sentaient une défense naturelle, lut cer-
tainement un des lieux préférés des po-
pulations primitives. Le souvenir des
premiers combats entre les indigènes
et les peuples mieux armés se perpé-
tuait jusqu’à Hérodote, qui crut voir
dans le palais de Celænæ, la peau de
Marsyas gonflée comme une outre et
appendue aux murailles (3). Le fils du
roi Midas Lytersès, faisait de Celænæ
sa résidence favorite.
Lorsque l’armée de Xerxès eut fran-
chi l’Halys, elle entra en Phrygie, et vint
à Celænæ, où sont les sources du Méan-
dre et celles d’un autre fleuve qui ne lui
(t) Corancez, liméraïre, p, 4u.
(2) Voy.Pausania , liv. I, ch. i'j,
(3) Hérodote, liv. Vit, ch. 36.
 
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