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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0457

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ASIE MINEURE,

447

Apama, fille d’Artabaze. Il y transféra
les habitants de Celænæ; Apamée reçut
le surnom de Cibotos, un coffre, parce
que son importance commerciale s’ac-
crut au point qu’elle devint la seconde
ville de la province d’Asie, et la rivale
d’Ephèse. Le fleuve Marsyas continua
d’être honoré par les habitants d’Apa-
mée, et sa figure est représentée sur
leurs médailles. Apamée devint le chef-
lieu de la province, et sa juridiction
s’étendait jusqu’à Acmonia. Suivant
Pline (1), Apamée était située au pied
du mont Signia, et était arrosée par les
rivières, Marsyas, Obrimas et Orgas, qui
se jettent dans le Méandre. Le Marsyas
reparaissait près de cette ville après s’ê-
tre perdu sous terre, non loin d’Aulo-
crène, où il prenait sa source. Ce lieu
était à dix milles d’Apamée sur la route
de Phrygie. Étienne de Byzance regarde
Cælæne et Apamée comme une seule
ville, la première était sans doute tout
à fait abandonnée de ses habitants. Les
notices ecclésiastiques ne mentionnent
que la seule ville d’Apamée, qu’elles at-
tribuent à la Pisidie.
Apamée fut souvent ravagée par les
tremblements de terre, le premier eut
lieu du temps d’Alexandre. Pendant le
règne de Mithridate, elle éprouva une
terrible secousse, et le roi de Pont donna
cent talents pour réparer les édifices.
Sous le règne de Claude, elle eut le sort
commun à tant d’autres villes d’Asie,
remise lui fut faite par l’empereur de
cinq années d’impôts (2).
Le site de Celænæ a été reconnu au
village de Dinaire par Pococke d’abord,
et plus tard par Chandler et par d’au-
tres voyageurs. Le village de Binaire
est situé au pied d’une colline rocheuse,
on trouve partout dans les rues un grand
nombre de ruines, mais pas de monu-
ments complets.
Une rivière rapide sortant d’une val-
lée étroite coule au mi lieu du village vers
le nord-est, et traversant la plaine va
se jeter dans le Méandre à peu de dis-
tance. La seconde rivière prend sa
source à la base d’une colline, rocheuse
distante d’un mille du village et coule
avec rapidité dans un canal étroit,
(1) Pline, liv. V, 29.
(2) Tarit, ann. XII, 58,

c’est, à n’en pas douter, le Marsyas,
qu’Hérodote appelle Catarrahactès ; il
paraît qu’autrefois il sortait d’une
grande caverne qui a fini par s’écrouler.
Tous ces rochers sont de nature cal-
caire et n’ont rien de volcanique.
Toute la topographie de ces lieux,
examinée tour à tour par de nombreux
observateurs, ne laisse pas que de présen-
ter encore quelques obscurités qui ne
seront levées que le jour où une bonne
carte topographique des plaines de
Bombai et de Binaire aura été dressée.
Arundell qui a visité les ruines de Celæ-
næ, en 1828, en fait la description sui-
vante (1). Nous trouvâmes dans la partie
nord-ouest de la ville un grand nom-
bre de fragments d’architecture et des
murs à demi enterrés; d’autres avaient
été mis à découvert par de recentes
excavations et par des éboulements na-
turels. Be semblables catastrophes n’é-
taient pas rares dans cette région. Nico-
las de Bamas rapporte qu’un lac tout
entier disparut dans les environs d’A-
pamée, et que d’autres lacs et des fon-
taines surgirent dans les lieux où l’on
n’en avait jamais vu.
Une petite rivière prenait sa source à
la base de la colline. Enjnontant à i’A-
cropolis nous trouvâmes au sommet un
théâtre avec des gradins encore eu
place; au-dessus était une grande area
couverte de poteries, sans doute l’a-
cropole. En descendant nous vîmes une
rivière coulant dans la vallée au-dessous
de l’acropole du côté du sud-est, et
faisant tourner plusieurs moulins; elle
rejoint dans la plaine d’autres petites
sources et va se jeter dans le Méandre.
Un certain nombre d’inscriptions ont été
copiées par Arundell, mais aucune ne
contenait le nom de la ville. La région
dusud-ouest est remplie de fragments de
corniches et de colonnes et des fonda-
tions de plusieurs édifices antiques qui
attendent un plus ample examen de la
part des futurs explorateurs.
(1) Seven Churehes, p. 108.
 
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