Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0463

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ASIE MINEURE.

453

GALATIE.

CHAPITRE XLVI.
ABEIVÉE DES GAULOIS.
Le pays qui reçut le nom de Gallo-
Grèce ou de Galàtie était un démem-
brement de deux grandes provinces, le
Pont et la Phrygie. Déjà, sous les rois
grecs, plusieurs parties notables de ces
régions avaient subi des modifications,
soit sous le rapport des gouvernements,
soit sous celui des frontières. Les rois
de Pont avaient possédé une partie de
la Phrygie, les rois de Bithynie s’étaient
emparés de plusieurs villes du Pont et
de son territoire; c’est en cet état de
démembrement politique que se trou-
vaient ces provinces lorsque les Gau-
lois arrivèrent en Asie : c’est aussi ce
qui favorisa leur établissement dans le
centre de l’Asie Mineure.
Les rois de Pergame, s’appuyant sur
l’amitié des Romains, faisaient la guerre
aux rois de Bithynie.
Nicomède, qui avait à se défendre
non-seulement contre leurs attaques ,
mais encore contre l’alliance occulte de
la république romaine, résolut d appeler
à son secours un peuple dont la renom-
mée avait déjà franchi les mers.
Les Gaulois, campés aux portes de
Byzance, menaçaient cette république
d’une amitié onéreuse. Ils furent appe-
lés par Nicomède, et entreprirent cette
brillante expédition qui eut pour ré-
sultat la conquête de la Phrygie centrale.
Pour nous, nous ne devons pas nous
rappeler sans un sentiment d’orgueil
national, que les Gaulois ont pénétré
jusqu'au centre de 1 Asie Mineure, s’y
sont établis , et ont laissé dans ce pays
des souvenirs impérissables. Si le nom
de Francs est le terme général sous le-
quel les Orientaux désignent les habi-
tants de l’Europe, c’est que nos ancêtres
ont influé d’une manière notable sur
les destinées de l’Orient dès les pre-
miers siècles de notre histoire. Cette
influence, confondue avec celle des Ro-
mains, quand la Gaule elle-même fut

réunie à leur empire, s’est relevée puis-
sante et active, lorsque l’empire romain
s’est écroulé; les i.atins ont renouvelé
en Orient les exploits des Gaulois. C’est
la France qui conduisait et poussait les
essaims de croisés à travers les monts
et les plaines de l’Asie, et, dans les
temps modernes, c’est sous l’égide de
François 1er et de Louis XIV que les
nations chrétiennes commencèrent à
commercer sans crainte avec les nou-
veaux vainqueurs de l’empire byzantin.
Il n’est donc pas sans intérêt d’exa-
miner sur quelles bases s’est constitué
l’empire des Gaulois en Asie, comment
ils sont parvenus à s’établir au milieu
de royaumes qui, à cette époque, étaient
à l’apogée de leur puissance. Cette fu-
sion si prompte et si facile des conqué-
rants européens avec les peuples asia-
tiques n’est pas un des phénomènes les
moins curieux de cette expédition. Tous
les princes décorés des titres pompeux
de rois de Pergame, de Pont et de Bi-
thynie , s’empressèrent de concéder à
nos barbares ancêtres autant de terres
qu’ils en voulaient pour former cette
republique des Gâtâtes que la puissance
de Rome se garda bien d’anéantir, mais
qu’elle respecta plus que l’héritage
d’Alexandre
Lorsque les Gaulois arrivèrent en
Asie, ils se trouvèrent en rapport avec
des peuples étrangers comme eux, et
comme eux venus d'Europe, les Grecs,
les Phrygiens, les Mysiens, les Bi-
thyniens. Nous avons vu dans quel état
se trouvait le rovaume de. Bithynie à
cette époque. Deux compétiteurs’, sou-
tenus l’un et l’autre par des alliés puis-
sants. et excités par de perfides conseils,
étaient en présence : Nicomède et Zipoe-
tès étaient sur le point d’en venir aux
mains.
Le nom des Galates commençait à se
répandre en Orient; les exploits des
tribus guerrières qui, sous la conduite
de Brenuus (1), avaient ravagé la Grece
Strab., lib. V, 1S7.
 
Annotationen