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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0464

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454

L’UNIVERS.

et parcouraient la Thrace en rançon-
nant les villes, portaient la terreur au
milieu des populations. En abandon-
nant la Grèce après la mort de Bren-
nus, les Gaulois se séparèrent en deux
corps; l’un resta dans la Dardanie,
l’autre traversa, les armes à la main, la
Thessalie et la Macédoine, vivant de
pillage et de contributions levées sur les
habitants. Ce dernier corps, fort de
vingt mille hommes, reconnaissant
pour chefs Léonorius etLéontarius (1),
arriva jusqu’à Byzance, rendit tribu-
taire toute la côte de la Propontide,
et, devenu maître de Lysimachie , dont
il s’était emparé par surprise, il s’éta-
blit dans la Cbersonèse, et descendit
l’Hellespont. La vue des riches cam-
pagnes de l’Asie, dont ils n’étaient sépa-
rés que par un détroit, donna a ces
Gaulois le désir d’y former un établis-
sement. Ils députèrent quelques-uns
des leurs vers Antipater, qui comman-
dait sur cette côte. Le bruit de leurs
exploits les précédait en Asie, et An-
tipater, n’osant pas leur résister ou-
vertement, suscita de continuelles dif-
ficultés pour gagner du temps. C’est à
cette époque qu’il faut rapporter la
tentative que firent les Gaulois pour
s’emparer de la Troade (2), mais cette
province avait été tellement ravagée
par la guerre, qu’ils ne trouvèrent pas
une place susceptible d’être mise en
état de défense. La ville d’Alexandria-
Troas n’était alors qu’un bourg avec un
temple de Minerve ; elle dut son ac-
croissement aux bienfaits d’Hérode At-
ticus. Lorsque les Gaulois arrivèrent,
ils trouvèrent cette ville sans murailles,
et ne voulurent pas s’y établir.
Les négociations entamées avec An-
tipater ne recevant aucune solution, les
tribus commandées par Léontarius s’em-
parèrent de quelques barques, et pas-
sèrent en Bithynie (3). C’était au mo-
ment où Nicomède s’apprêtait à faire la
guerre à son frère Zipœtès. Le roi de
Bithynie les reçut plutôt comme des
alliés que comme des ennemis, heu-
reux de pouvoir compter sur le se-
cours d’étrangers dont la valeur faisait
(1) Tit. Liv.,lib. XXXVIII, ch. 16.
(2) Strab., lib. XIII, 594.
(3) Mennon, ap, Pholinm , 700,

trembler les peuples amollis et habitués
au joug. Nicomède appela en Bithynie
le corps des Gaulois de Léonorius,’qui
était resté près de Byzance, et, fort de
ces auxiliaires, il eut bientôt réduit les
rebelles.
Le traité signé entre Nicomède et les
Gaulois nous a été conservé par Pho-
tius.
« Les Gaulois demeureront toujours
unis par les liens de l’amitié avec Ni-
comède et sa postérité.
« Ils ne pourront jamais, sans le con-
sentement de Nicomède, former aucune
alliance; ils resteront toujours les amis
de ses amis et les ennemis de ses en-
nemis.
« Ils donneront des secours aux
Byzantins toutes les fois qu’ils en se-
ront requis.
« Ils se porteront bons et fideles al-
liés des villes de Tios, Ciera, Chalcé-
doine et Héraclée. »
C’est à ces conditions que le roi leur
ouvrit l’entrée de ses États, et fournit
des armes à ceux qui en manquaient.
Le passage des Gaulois en Asie s’ef-
fectua sous l’archontat de Damoclès,
l'an de Rome 476, A. C. 278 (1).
Dans le principe, le corps des Gau-
lois venus en Asie se composait de trois
tribus principales : les Tolistoboiens,
l une des plus puissantes tribus gau-
loises qui fondèrent des établissements
dans la Germanie, dans l’Italie et dans
l’Illyrie. Les Boiens. souche de cette
tribu, habitaient la Lyonnaise et l’A-
quitaine; leurs premières migrations
remontent à plus de cinq cents ans
avant notre ère. Le second corps, celui
des Tectosages, qui devint le plus puis-
sant des trois peuples établis en Asie ,
faisait partie des Volces de la Narbon-
naise. 11 est à croire qu’ils furent sou-
vent les compagnons des Boiens dans
leurs expéditions lointaines, car César
nous apprend qu’ils avaient aussi formé
des établissements en Germanie (2).
Cette tribu était la plus nombreuse et la
plus illustre, et les Romains la com-
blèrent de témoignages d’estime quand
ils furent maîtres de toute l’Asie Mineure.
Le troisième corps, celui desTrociniens,
(1) Pausanias, lib. X, 23.
(2) Cæsar, Comnt., lib, VI, 24.
 
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