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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0471

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461

ASIE MINEURE.

d’après leur origine chorasmienne et
leur vie errante, se sont trouvées un
jour dans les plaines de la Galatie
comme dans leur propre climat : elles
ont eu des bergers suivant la même
méthode, et se sont trouvées en un mot
comme une colonie isolée , qui n’a pas
rencontré du côté de l’ouest un pays qui
offrît les mêmes analogies, ce qui l’a
empêché de se développer de ce côté.
Au contraire, on a observé que ces
chèvres, avec leurs longues tresses soyeu-
ses et pendantes, se sont étendues fort
au loin vers l’est, dans un grand cercle
de contrées de l’Asie antérieure, et que,
dans un grand nombre de localités, il
y a encore des troupeaux indigènes,
dont la toison, comparée avec celle des
chèvres d’Angora, paraît être tout à
fait semblable. Le professeur Peter-
mann a acheté à Bagdad des gants de
cérémonie faits dans le Kurdistan orien-
tal, qui sont tout à fait semblables aux
tissus d’Angora.
Ainsworth a trouvé en Assyrie, dans
les montagnes à l'est de l’Euphrate, au
milieu d’une grande variété ae chèvres,
une espèce qui, à part sa couleur brune,
est tout à fait semblable a la chèvre
d’Angora. Elle a, comme elle, de gran-
des tresses soyeuses et frisées, et des cor-
nes jaunes.
A côté de celles-ci, il y a de grands
troupeaux de chèvres, dont la toison est
aussi soyeuse et frisée, mais dont la
couleur est noire. Ces races s’étendent
de proche en proche vers l’est jusqu’à
la belle espèce connue de Bokara. On
en rencontre aussi dans le Djebel-
Djermak dont la beauté n’est pas in-
férieure à celles d’Angora.
On en fabrique des tapis et des étof-
fes , qui sont connues sous le nom de
camelot; non pas du nom du chameau,
dont le poil ne donne qu une étoffe sans
brillant, mais du nom de Seil-el-Kem-
mel, qui est celui de la chèvre. C’est
ainsi que Tournefort appelle les étoffes
tissées à Agora.
A mesure qu'on s’élève dans les hauts
plateaux de l’intérieur de l’Asie, dans
des climats secs et froids, l’espèce des
chèvres s’améliore comme en Perse, à
Cachemyr et au Thibet, et fournit cette
célèbre matière du schall de poil de
chèvre, Sa-Ha-La des Chinois. qui se

compose non-seulement des poils soyeux
de l’animal, mais encore du duvet doux
et fin qui croît à la racine des poils.
Corancez, pendant son séjour dans
l’Asie antérieure, de 1800 à 1812, a
fait, des chèvres d’Angora, l’objet d’un
mémoire important, et Tchihatcheff a
fait aussi d’excellentes recherches sur
le commerce d’Angora et des autres
villes de l’Asie Mineure.
Les pasteurs de l’Asie Mineure for-
ment une grande partie de la popula-
tion du pays, soit comme bergers de
brebis, soit comme gardiens de chèvres.
11 y a deux espèces de chèvres selon
Corancez; la chèvre ordinaire (capra
hircus), qu’on appelle kara-ketji, et la
chèvre d’Angora, appelée chèvre kem-
mel ou teslik-ketji. On les rencontre
souvent paissant ensemble, mais elles
ne se mêlent jamais. Les premiers trou-
peaux que l’on rencontre en venant du
nord se trouvent dans la vallée de
Tchibouk ova, où ces deux races pren-
nent ensemble leur pâture. La chèvre
d’Angora n’est pas seulement une va-
riété plus noble de la race générale des
chèvres, c’est plutôt un genre particu-
lier de cette même race. La première
est répandue dans toute l’Asie Mineure ;
la seconde a un canton déterminé, qui
ne s’écarte pas du cercle de l’ancienne
Galatie, à l’occident de l’Halys, ou
Kizil irmak, du groupe de montagnes
d’Angora et de leurs environs les plus
proches. La chèvre commune d’Asie
est très-voisine de la chèvre domestique
d’Europe. Cet animal se trouve en
Syrie, en Égypte, dans la Natolie et
dans tout l’Orient. Sa toison est noire
ou d’un brun foncé ; le poil en est
droit, long, assez fin vers le bout qui
s’implante dans le cuir, plus noir et
raide à l’extrémité contraire. La chèvre
noire se tond tous les ans; son poil est
grossier et ne s'exporte pas. Il se tra-
vaille sur les lieux; on en fabrique des
étoffes rudes, des tentes, des sacs sem-
blables à nos sacs de crin. Celui d’An-
gora n’est pas plus estimé que celui des
autres parties de l’Orient, et vaut, sur
les lieux, 1 fr. 30 c. le kilograme.
Sous ce poil et sur la peau même de
l’animal est un autre pod plus court et
plus fin; on l’obtient en frottant avec
de l’eau de chaux la peau de l’animal
 
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