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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0481

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ASIE MINEURE.

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de voir tous ies enfants dressés à re-
cueillir in situ les éléments de leur
chauffage, qui sont d’abord collés sur
les murailles du village, ensuite mis en
réserve dans de grandes fosses pour
achever de sécher, et enfin convertis
en mottes à brûler en y mêlant un peu
de paille hachée.
On ne saurait se faire une idée de
l’odeur que contractent tous les objets
d’un village chauffé de cette manière:
les hommes comme les femmes, les
meubles comme les animaux portent
avec elles ce parfum musqué remarqué
par les voyageurs, chez tous les peuples
de la haute Asie, et qui chez les Chinois,
est porté à l’extrême. Tous les villages et
toutes les villes de la Galatie et de la
Cappadoce font usage du même procédé
de chauffage : on conçoit quelle précieuse
ressource est enlevée a l’agriculture
par la combustion des fumiers; les ha-
bitants ne peuvent remédier à cette pé-
nurie que par le système des jachères
et des terrains laissés à la vaine pâture,
mais les bestiaux sont assez nombreux
dans ces régions pour suffire aux be-
soins de la population, qui vit très-so-
brement. Les bœufs et les moutons sont
rarement envoyés à la boucherie : on ne
mange dans le pays que la chair des
chèvres, ces coutumes s’étendent de-
puis les bords du Sangarius jusqu’à
ceux de l’Euphrate , et au nord jus-
qu’à Erzéroum.
Orcistus, ville et siège épiscopal de la
Galatie Salutaire, n’est plus aujourd’hui
qu’un amas de ruines situées à quelques
milles au sud-est du village d Alékian;
l’identité de ces ruines a été reconnue
par Pococke, et M. Hamilton a retrouvé
des inscriptions qui lèvent tous les
doutes qui pouvaient exister à cet
égard.
Alékian est située à quatorze milles,
18 kilomètres, au sud de Sevri hissar.
La route suit une vallée étroite et bien
cultivée, qui se prolonge pendant cinq
milles ; huit milles (1) plus loin, on des-
cend dans la plaine du Sangarius. Le
village de Tchandir est construit sur la
rive gauche du fleuve, qui en cet endroit
est profond ; on le passe sur un vieux
pont de pierre construit avec des ma-
f r)l e mille anglais, 1609 mèt.

tériaux antiques arrachés aux ruines en-
vironnantes, on y remarque quelques
vestiges d’inscriptions et de fragments
de bas-reliefs : le nom ancien de Tchan-
dir est Cuballum.
Alékian, qui est à peu de distance et
au sud du fleuve, est habité par des fa-
milles turcomanes qui passent la belle
saison aux pâturages.
Au nombre des inscriptions qui exis-
tent encore dans le cimetière et que
M. Hamilton a copiées, il en est une
qui contient un décret des habitants
d’Orcistus en l’honneur de l’empereur
Hadrien. Sur un piédestal on lit une
autre inscription contenant le nom du
peuple OPKILTHNOI, les Orcisteniens :
ces inscriptions ont été apportées d’une
localité voisine distante de trois ou
quatre milles d’Alékian.
Là se trouvent les vestiges d’une ville
importante; les fragments de colonnes,
les piédestaux, les pierres tumulaires
couvrent le sol : on reconnaît parfaite-
ment les fondations de plusieurs grands
édifices , des temples ou des églises
construits en blocs de marbre et de pierre
calcaire.
La charrue passe aujourd’hui sur tout
le sol cultivable, et la levée d’un mou-
lin à eau est faite avec des pierres an-
tiques parmi lesquelles on remarque un
piédestal couvert d'une inscription la-
tine, la même qui fut copiée par Pococke.
AMORIUM.
Amorium était située sur la route de
Dorylæum à Archelaïs passant par Pes-
sinunte : ellêappartintd’abord à la grande
P'nrygie et plus tard elle fut comprise
dans la province de la Galatie Salutaire.
Pendant toute la période romaine cette
ville n’acquit aucune célébrité : elle com-
mence à devenir une place importante,
lorsque l’empire byzantin fut menacé
par les hordes musulmanes. Placée sur
la frontière des possessions seldjoukides,
défendue par une rivière qui 11e pouvait
être franchie à gué, et dominée par une
montagne sur laquelle on avait établi
une forteresse, Amorium devint la
principale place forte de la province,
et couvrait Ancyre et la route de la Bi-
thynie. L’empereur Zenon l’Isaurien y
 
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