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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0482

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472

L’UNTVERS.

lit faire d’importants ouvrages ; selon
Cedrenus, il là reconstruisit presque en-
tièrement.
L’emplacement d’Amorium a été dé-
terminé par M. Hamilton au village de
Assar keui, dominé par un vieux château
que les indigènes appellent Hergankalé.
Une colline isolée, d’un demi mille de
circonférence, s’élève presque au centre
de la vallée, dans laquelle se trouvent les
ruines de l’ancienne ville : l’acropole qui
la domine était construite en pierres
brutes dans lesquelles sont encastrés de
grands blocs de marbre encore en place.
On retrouve les débris des tours qui
défendaient la muraille, mais dans l’in-
térieur ce n’est qu’un amas de ruines
inextricables qui laissent à peine voir la
direction des rues. Le quartier prin-
cipal de la ville était au sud de la cita-
delle , et se distingue par un amas de
débris, de corniches, de colonnes et
d’architraves de marbre. Dans la région
sud-est s’élèvent les ruines d’un grand
bâtiment rectangulaire , peut-être le
Gymnase, et à un quart de mille de
l’acropole se trouvent deux grands édi-
fices qui peuvent avoir été des églises.
Dans la première on voit encore plu-
sieurs arcades debout, et dans l’autre
seulement les piliers. A l’est de l’acro-
pole s’étend une petite vallée dont les
flancs rocheux ont été en partie exca-
vés, et sur la pente de l’ouest on re-
trouve plusieurs chambres sépulcrales
taillées dans le roc vif.
Lorsque le calife Haroun al Rachyd
marcha sur Angora à la tête de son ar-
mée, il laissa son lieutenant Almalik ibn
Salih faire le siège d’Amorium. Sous le
règne de Théophile, en 849, cette ville
arriva à son plus haut degré de prospé-
rité : elle devint la principale place de
commerce du pays. L’empereur y fit
construire un palais et d’autres édifices ;
mais cet état de prospérité fut constam-
ment troublé par les incursions des
tribus arabes. Assiégée et prise par le
calife Motassem, Arnorium fut réduite
en cendres, et ses habitants vendus
comme esclaves. Lesderniers survivants
des valeureux défenseurs de la ville
s’étaient fortifiés dans une église où ils
furent faits prisonniers. Le siège coûta
la vie à soixante-dix mille musulmans,
trente mille chrétiens furent massacrés

dans la ville, et un pareil nombre fut
épargné parce qu’on espérait en tirer
rançon ; quarante des principaux prison-
niers furent d’après les ordres du ca-
life envoyés à Bagdad, jetés dans les fers
et décapités après une longue détention.
L’Église grecque honore le souvenir de
ces victimes par la fête des quarante
martyrs d’Amorium.
La domination musulmane ne par-
vint pas cependant à s’établir sur ces
contrées : les Grecs restèrent maîtres de
la Galatie, et Arnorium se releva de ses
ruines sans cependant reprendre le rôle
important qu’elle remplissait au neu-
vième siècle. En l’année 1068, l’empe-
reur Romanus Diogène se mit en cam-
pagne contre les tribus seldjoukides qui
s’avancèrent jusqu’à Arnorium. L'em-
pereur Alexis Comnène partit de Nicée
en 1110'r traversa les villes d’Armeno
Castrum et de Leucæ, et arriva à Dory-
lœum. De là il marcha sur Santabaris,
où il divisa son armée en deux corps;
le premier marcha contre Polybotum,
et le second, sous les ordres de Stypeotes,
fut envoyé pour attaquer Arnorium alors
au pouvoir des Turcs, et qui furent bat-
tus par les Grecs.
Le petit nombre d’habitants qui res-
taient dans cette ville, sans cesse en butte
aux attaques des tribus turques et seld-
joukides, se retira sous la protection des
émirs de Sevri hissar, qui avaient formé
autour de leur cassaba un centre de po-
pulation, et la ville byzantine fut com-
plètement abandonnée. 11 ne paraît pas
que sous la domination des sultans elle
ait jamais eu la moindre importance,
car on n’y observe aucune ruine de mos-
quée ou de bains, les premiers monu-
ments qui signalent l’établissement des
musulmans dans une ville (1).
Au nombre des affluents du Sanga-
rius qui arrosent ces régions , il en est
un plus célèbre que les autres, et qui a
été mentionné par plusieurs auteurs,
mais dans des termes qui laissent plus
d’une difficulté à résoudre, nous vou-
lons parler du fleuve Gallus.
Nous avons placé ce fleuve d’après
Strabon, et d’après l’avis de plusieurs
géographes modernes, dans le voisinage
de Leucæ, Léfke, où il passe sous le
(i) Voy. Cari. Ritter, t. I, 449.
 
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