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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0483

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ASIE MINEURE.

473

nom de Bédre tchaï, mais Pline (1) met
expressément le Gallus au nombre des
fleuves de Galatie : il ajoute que c’est du
Gallus que tes prêtres de Cybèle ont
pris le nom de Galles, Hérodien (2) est
plus explicite : « Autrefois les Phrygiens,
dit-il, célébraient à Pessinunte ïes or-
gyes sur le bord du fleuve Gallus, qui
coule près de la ville, et duquel tirent
leur nom les prêtres de la déesse qui
sont eunuques. » Il est certain que ce
ne peut être le même fleuve qui appar-
tient à. la Bithynie, et qui va se jeter
dans le Sangarius, près de Leucæ. Stra-
bon seul autorise la supposition d’un
fleuve Gallus, prenant naissance dans
les vallées de l’Olympe; mais comme
d’autre part nous avons reconnu un
grand nombre d’affluents du Sangarius,
qui n’ont d’autre nom que celui du vil-
lage où ils passent, nous sommes dis-
posé à croire qise celui de ces affluents
qui prend naissance dans les montagnes
de Sévri hissar et de Pessinunte, et qu’on
appelle aujourd’hui Gunesch dagh, la
montagne du soleil, pourrait bien être
le vrai Gallus de Pline et d’Hérodien.
Ajoutons qu’on peut admettre deux fleu-
ves Gallus, comme on reconnaît deux
monts du nom de Dindymène, tous
deux consacrés à Cybèle, et par consé-
quent fréquentés parles Galles. Etienne
de Byzance met aussi le Gallus au nom-
bre des montagnes de Phrygie, et dit
qu’il s’appelait d’abord Térias. Ovide
dans ses fastes nomme aussi le Gallus
comme faisant partie de la même pro-
vince (3). Les prêtres de Cybèle, en bu-
vant de ses eaux, entraient en fureur et
portaient sur eux-mêmes une main sa-
crilège. Le fleuve de Bithynie était trop
éloigné du centre religieux des Galles ;
on est donc en droit de supposer deux
fleuves du même nom, le dernier cou-
lant près de Pessinunte : alors la diffi-
culté soulevée par les auteurs, cités plus
haut, serait résolue.
G) Liv. v, 3a.
(a) Liv. I, ch. 2.
(3) Ovid., liv. [V, 363.

CHAPITRE LUI.
PESSINUNTE.
Les trois peuples galates, en s’établis-
sant dans la Phrygie, choisirent la meil-
leure partie de cette contrée, dont ils
formèrent trois districts. Les Trocmiens
s’engagèrent plus avant vers l’est, et
allèrent s’établir aux environs du fleuve
Halys. Tavium fut leur capitale. Les
Tectosages occupèrent le territoire d’An-
cyre. et les Tolistoboîens se fixèrent sur
les bords du Sangarius, et choisirent
pour métropole Pessinunte, la ville la
plus importante et la plus célèbre de
la contrée. Il nous reste peu de docu-
ments sur les événements qui se passè-
rent au moment de l’établissement des
Gaulois dans ce pays. Ces provinces
étaient déjà soumises aux rois de Per-
game, et paraissent néanmoins s’être
résignées facilement à la domination
nouvelle, car les Gaulois, par une poli-
tique bien entendue, ne portèrent au-
cune atteinte aux prérogatives des prêtres
et du temple de la mère des dieux, qui
jouissait d’une célébrité immense dans
toute l'étendue du monde ancien. La
mythologie, comme l’histoire, s’accorde
pour montrer que le culte de Cvbèle
est originaire de Phrygie, et qu’il fut
transporté sous différents noms chez les
divers peuples de l’Europe. Selon la
tradition, le culte de Cybèle ne serait
pas antérieur à l’arrivée des Phrygiens
dans la contrée, car les mythologues
placent la fable d’Agdis sous le régné
de Midas, qui habitait à Pessinunte (1).
Cybèle, dans un accès de jalousie, vint
troubler les noces d’Agdis et de la 111 le
de Midas, et força les portes de la ville
pour arriver dans la salle du festin. C’est
depuis ce temps que les Phrygiens la
représentaient avec une couronne de
tours. Son culte se répandit dans toute
la Phrygie, et particulièrement dans les
monts Bérécynthe, Dindymène et Ida ,
qui donnèrent en même temps leurs
noms à la déesse. Midas lui bâtit dans
Pessinunte un temple magnifique, et
institua des sacrifices qu’on offrait an-
nuellement à la mère des dieux (2). Atys,

(r) Arnobe, Adversus gentes, lib. IV,
(a) Diod. Sicul., III,V.
 
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