Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0486

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
4 76

L’UNIVERS.

à ccnt cinquante stades, la distance de
ce lieu à Pessinunte, ne dit pas que
cette dernière ville fût sur le bord du
fleuve (1). Il fallait donc trouver, pour
satisfaire aux données de la question,
une ville située au pied d’une montagne,
et dans les conditions itinéraires men-
tionnées ci-dessus. Rien de tout cela ne
se rencontrait dans les ruines nom-
breuses qui couvrent la plaine de Sevri
hissar. Je me dirigeai donc vers cette
ville pour me rapprocher du bassin du
fleuve.
CHAPITRE LIV.
SEVRI HISSAR.
On aperçoit le château de Sevri hissar
douze heures avant d’y arriver. Dans
toute notre route, nous ne rencontrâmes
qu’un seul village appelé Kaïmaze ;nous
en passâmes à une lieue. Après neuf
heures démarché, nous fîmes haite près
de quelques cabanes, dans le hameau de
Tchifleler. Quelques familles exploitent
une ferme du gouvernement. En sor-
tant de ce village, on traverse un ruis-
seau qui va se jeter dans la Sakkaria ;
un autre cours d’eau du même nom
coule du sud au nord ; mais ce n’est pas
le Sangarius. Les habitants ont donné
le noin de Sakkaria à tous les affluents
du fleuve qui arrosent cette plaine.
C’est sans doute la cause de plusieurs
erreurs géographiques que l’on remarque
sur les cartes.
Sevri hissar commande une vaste
plaine, qui s’étend en tous sens à plus
de dix-huit milles; la ville est dominée
par une montagne, formée par un sou-
lèvement de syénite, sur laquelle est
bâti un château ; mais on n’y trouve
pas les traces d’une grande cité antique.
Quelques débris de marbre épars dans
les cimetières sont, au dire des habi-
tants , apportés d’un lieu voisin, et je
cherchais en vain ces temples et ces por-
tiques de marbre blanc, ouvrages des At-
taies. Les renseignements qui me furent
donnés m’apprirent qu’à vingt-quatre
kilomètres au sud il existait des ruines
étendues qui, depuis un temps immémo-
rial, fournissaient à la ville du marbre
(i) Strabon, XII, p. 54a.

pour ses bains, ses fontaines et ses tom-
beaux. Ce lieu n’avait jamais été visité ;
il est seulement mentionné parPockocke
en ces termes (1) « 11 y avait autrefois
dans la plaine de Sevri hissar quantité de
villages, et même de villes , dont une
pouvait être dans l’endroit appelé Bala-
azar ou Bala hissar, quatre milles au
sud-est où l’on m’a dit qu’il y avait plu-
sieurs ruines. »
Ce hameau est éloigné de trois lieues
de la ville; il est situé sur un terrain
de craie qui s’étend sous tout le bas-
sin de la plaine; mais, dans quelques
endroits, ce dépôt crétacé est percé
par des soulèvements des trachytes.
Tout le pays situé entre Bala his-
sar et la ville est absolument inculte.
Le terrain est accidenté et coupé
par des torrents qui sont à sec pendant
l’été. En arrivant en vue des ruines,
je fus frappé de l’étendue de terrain
qu’elles occupaient et de l’importance
des édifices dont on voyait çà et là les
débris. Je n’eus pas plutôt examiné la
disposition des lieux, que je demeurai
convaincu que j’étais sur l’emplacement
de Pessinunte. Les collines qui s’avan-
cent dans la plaine sont les contre-forts
d’une grande montagne calcaire et dé-
pouillée de verdure, qui représentent
le mont Dindymène ; il est difficile de
se faire une idée de l’aspect aride et
désolé que présentent ces ruines. La
terre, d’une blancheur éclatante, re-
flétait les rayons d’un soleil ardent. Trois
ou quatre pauvres cabanés, bâties avec
des débris de monuments, sont les
seuls indices qui annoncent la présence
de l’homme. Les cailloux de craie, polis
par les eaux, montrent que dans l’hiver
la principale vallée est sillonnée par un
torrent rapide qui, à trois milles de la,
va se jeter dans le Sangarius.
BALA HISSAR. — PESSINUNTE.
En arrivant du côté de l’ouest, on se
trouve de plain-pied avec le sol de l’a-
cropole, dont il reste encore de nom-
breux vestiges. Cet ensemble d'édifices
était complètement bâti en gros quar-
tiers de marbre blanc, dont l’appareil
(i) Voyage, loin. V, p. 176 de la tra-
duction française.
 
Annotationen