Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0495

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ASIE MINEURE.

485

de l’épigraphie grecque, tandis qu’on y
retrouve tout le mysticisme des écri-
vains orientaux. Mais, quand même
cette inscription serait apocryphe, il est
curieux de comparer ce fait historique
avec ce qui se passait dans l’Inde à peu
près dans le même temps, quand Mah-
moud le Ghaznévide prenait, et envoyait
à Caboul, les portes du temple deSom-
mauth. Le dernier trophée de ce genre
est aujourd’hui entre les maiDS des Rus-
ses, qui, lors de la conquête de l’Arménie,
en 1828, enlevèrent les portes du tom-
beau d’un santon célèbre à Erzeroum.
L’ancien temple est aujourd’hui en-
touré de constructions modernes, et
une mosquée bâtie sous le règne de So-
iiman le Grand par Hadji-Baïram, est
appuyée sur sa face méridionale. Des
terres transportées occupent l’entrée du
pronaos, et sont couvertes de pierres
sépulcrales. Cette mosquée fut bâtie par
le célèbre architecte Sinam, qui cons-
truisit les mosquées de Soliman à Cons-
tantinople, et de Pertew-Pacha à Nico-
médie. Hadji-Baïram, pèlerin de la
Mecque et d’une des illustres familles
de. la Galatie, est encore renommé par
sa piété et l’austérité de sa vie. 11 est
le fondateur de l’ordre des derviches
Bairamy, et mourut en 67 de l’hégire
( 1220). Sa famille existe encore à An-
gora, et c’est un de ses descendants qui
eut, au commencement de l’année 1834,
la malheureuse idée d’entreprendre la
démolition de ce qui restait du temple
d’Ancvre pour en faire un bain dans sa
villa. Mais ce projet n’eut heureusement
pas de suite, et l’on se borna à l’enlève-
ment de quelques pierres sur la face
méridionale.
Non contents d’avoir élevé un temple
à Auguste, qui était regardé comme le
nouveau fondateur d’Ancvre, les Gala-
tes en firent construire plusieurs autres
en l’honneur des empereurs Nerva, Tra-
jan et Caracalla. Une inscription, qui se
trouve dans le cimetière arménien, pa-
raît provenir d’une des statues élevées
dans l’area d’un temple d’Antonin,
Les médailles et les inscriptions que
l’ou a découvertes en si grand nombre
à Ancyre, attestent que le goût des jeux
publics était devenu très-populaire sous
les Antonins. A cette époque, en Asie
comme dans l’ancienne Gaule, les Gau-

lois s’étaient identifiés avec les Romains,
comme plus tard les Romains se con-
fondirent avec les Grecs sous l’empire
byzantin. Le gouvernement de la Gala-
tie était remis entre les mains d’un pré-
teur ; elle fut aussi régie par un procon-
sul, mais on sait que dans les provinces
ces magistrats jouissaient des mêmes
privilèges. Les ordonnances municipales
étaient néanmoins promulguées au nom
du sénat et du peuple des Galates.
De toutes les villes d’Asie, Ancyre
est sans contredit une de celles qui ont
fourni au monde savant le plus grand
nombre d’inscriptions et de documents
historiques. Il est fâcheux que la plu-
part des monuments découverts jour-
nellement aux environs de la citadelle
soient pour la plupart mutilés ou dé-
truits avant qu’un antiquaire ait pu en
recueillir une copie. La disette de pierre
calcaire est la principale cause de la
destruction des monuments. Tournefort
a cité comme une singularité l’escalier
d’une mosquée qui est en entier com-
posé de bases de colonnes en marbre.
Cette construction, aussi barbare qu’in-
commode, existe encore, et toutes les
maisons environnantes sont remplies de
fragments plus ou moins défigurés d’ar-
chitecture romaine. C’est là tout ce qui
a échappé à la consommation active des
fours à chaux, qui, en Asie comme en
Italie, ont été les moyens les plus actifs
de destruction.
Les murailles du château sont pres-
que entièrement construites en frag-
ments extraits de monuments antiques.
Les stèles commémoratives et honorifi-
ques s’y trouvent en abondance; mais
c’est le hasard seul qui fait que les ins-
criptions qu’elles contiennent sont ap-
parentes pour nous; on doit cette bonne
fortune au seul caprice de l’ouvrier, qui
n’a pas craint de trop défigurer la mu-
raille en laissant paraître les inscrip-
tions des Génois : c’est ainsi que sont
désignées par les Turcs toutes les an-
ciennes nations de l’Asie.
Depuis la base jusqu’au sommet des
murailles, on découvre partout des par-
ties plus ou moins conservées des actes
administratifs de la ville; et ces inscrip-
tions réunies nous servent à compléter
le peu de documents que nous ont lais-
sés les écrivains anciens,
 
Annotationen