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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0498

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488

L’UNIVERS

christianisme, de nombreuses églises
s’élevèrent dans la capitale. Ancyre
resta métropole de la première Galatie,
et Pessinunte de la seconde. 11 ne reste
aujourd’hui qu’une seule église de cette
époque ; elle est dédiée à saint Clément
d’Ancyre. Le plan et la construction
générale de cet édifice indiquent qu’il
est postérieur au règne de Justinien.
Il était orné de peintures et de mosaï-
ques qui ont été presque toutes détrui-
tes par les Turcs.
L’histoire d’Ancyre pendant la pé-
riode byzantine se résume en quelques
faits peu importants C’est dans cette
ville que l’empereur Jovien prit la pour-
pre impériale, qu’il ne porta que peu
de jours , car il mourut avant d’arriver
a Constantinople. Julien fut accueilli
avec de grands honneurs à son passage
a Ancyre. On a pensé que la colonne
triomphale qui subsiste encore a pu
être élevée en l’honneur de cet empe-
reur. Elle est certainement de l’époque
byzantine; cependant, comme elle ne
porte aucune inscription, on ne peut
que faire des conjectures sur le person-
nage ou l’événement qu’elle fut destinée
à célébrer.
La ville d’Ancyre, après avoir sub-
sisté pendant plusieurs siècles dans un
état constant de richesse et de prospé-
rité, vit son étoile pâlir, et des malheurs
sans nombre vinrent assaillir sa popu-
lation. Si les invasions venues d’Occident
avaient apporté à ces contrées la pros-
périté et la civilisation, les hordes qui
commençaient à s’agiter sur les pla-
teaux de là Tartarieleur préparaient de
rudes épreuves. Les premières attaques
que la ville d’Ancyre eut a souffrir lui
vinrent du côté des Perses. Sous le
règne d’Héraclius , elle fut prise par
Chosroës (1). Rendue aux empereurs
après la défaite du prince sassanide,
elle eut quelques années de paix, qui
lui permirent de réparer ses malheurs;
mais les Arabes, qui avaient envahi la
Perse (2) et renversé le trône de Chos-
roës, firent une irruption en Asie, pri-
rent et ravagèrent Ancyre (3). Cette ville
néanmoins ne resta pas sous la domi-
(i) A. 1). 6a5.
(a) A. D. 632.
(3) A. D. 664.

nation des khalifes. Mais le pouvoir des
empereurs byzantins était nul dans ces
contrées, qui étaient devenues les ex-
trêmes frontières de leur empire; les
princes seldjoukides fondèrent à Ico-
nium un royaume qui s’étendit jusqu'au
Sangarius; ils s’emparèrent facilement
d’Ancyre, et en firent une ville mu-
sulmane. Key-Kobad, seldjoukide per-
san, fut assiégé en 1213 dans Angora
par Key-Kawouss, qui s’empara de la
ville. Le prince fut envoyé à Malatia,
mais les émirs persans eurent la barbe
coupée et furent promenés par la ville
sur des ânes.
Pendant la malheureuse expédition
de Frédéric Barberousse, les sultans
seldjoukides avaient feint de conclure
une alliance avec ce prince; mais lors-
qu’il arriva dans les plaines du lac Salé;
pays désert et sans eau potable, les
croisés furent attaqués par les musul-
mans. Ces derniers avaient, moitié par
force, moitié par persuasion, décidé les
chefs grecs, qui se trouvaient répandus
dans les bourgades éloignées, à ne porter
aucune provision aux Latins, à retirer
les troupeaux dans les montagnes, et
surtout à ne fournir ni armes ni flèches
aux croisés. L’armée n'eut à résister, en
réalité, qu’à des escarmouches; mais
bientôt des privations sans nombre vin-
rent assaillir cette multitude qui s’était
engagée dans des contrées inconnues.
L’historien arabe Ibn-Al-Aiir (f) fait un
effrayant tableau du désastre de cette
armée , qui se dirigeait vers Antioche
pour rejoindre Je corps de l’expédition
des chrétiens. Les soldats, exténués de
soif et de faim, jetaient leurs armes et
mouraient de fatigue. C’est ainsi que les
Latins, sans cesse harcelés par les
princes d’Iconium , gagnèrent la Cilicie
en franchissant les défilés sauvages du
mont Taurus; mais, arrivé près du
fleuve Cydnus, qui avait failli être fatal
à Alexandre, le prince croisé, faible et
blessé, tenta le passage à gué, et fut
emporté par les eaux. L’année sans
chef se dispersa et périt en détail ; bien
peu de croisés arrivèrent au camp d’An-
tioche. Selon l’historien des croisa-
des (2), la ville d’Ancyre aurait été, à
(1) Traduction de M. Reynaud.
(2) Gesta Dei per Francos, Albert, Aqu.
 
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