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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0523

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ASIE MINEURE.

j -f

core d’être étendu de cinq lieues (qua-
tre schœnes) par César. Dans tous ces
temples, les cérémonies différaient peu
les unes des autres. La principale fête
consistait en une procession à laquelle
participaient des adorateurs venus de
toutes les campagnes environnantes.
En parlant de l’un et l'autre temple,
les auteurs anciens n’oublient pas d’a-
jouter que le pouvoir du souverain
pontife ne le cédait qu’à celui du roi,
sans jamais mettre en parallèle les pou-
voirs des deux grands prêtres de cha-
que temple. Pour expliquer cette con-
tradiction du texte latin et du texte
grec, je crois qu’il n’y a qu’un moyen,
c’est d’admettre que le culte de cette
divinité persique, adorée en Cappa-
doce dans deux temples différents, n’é-
tait régi que par un pontife suprême,
sous l’autorité duquel était placé le
gouvernement de toutes les affaires re-
ligieuses. Nous allons voir sous le rè-
gne suivant Archelaüs, qui est cité par
Strabon comme un grand prêtre du
temple de Pont (1), renouveler ses in-
trigues contre Ariarathe, pour faire ar-
river au trône son fils Sisinna , et jouir
du succès de son entreprise ; toutes cho-
ses qui n’étaient possibles qu’à un prince
qui avait son centre d’action dans la Cap-
padoce.
César, non content d’avoir assuré le
pouvoir à son protégé, ajouta à ses
États une partie de la Cilicie et de
l’Arménie. Néanmoins cette dernière
province ne fut jamais complètement
incorporée. Les rois d’Arménie, réta-
blis sur le trône par Tibère, récupé-
rèrent cette partie de leurs États, lors-
que la Cappadoce fut réduite en pro-
vince; et, dans la plupart des villes an-
ciennes, on voit encore des châteaux
portant de nombreuses inscriptions en
langue arménienne, tandis que la Cap-
padoce est absolument dépourvue de tout
monument en langue cappadocienne.
Ariobarzane était resté fidèle à César
après la chute du dictateur. Il avait né-
gligé du moins de faire acte d’adhésion
au triumvirat. Aussi fut-il traité en en-
nemi par les conjurés; etCassiusl’ayant
attaqué et vaincu, le fit mettre à mort.
Marc - Antoine , tout - puissant en
(r) XII, 558.
33e Livraison, (Asie Mineure.)

Orient, ne se montra pas moins hostile
au prince Ariarathe X, successeur dé-
signé par César. Le triumvir accueillit
les prétentions du fils aîné d’un grand
prêtre du nom d’Archelaiis. Il se voyait
d’autant mieux placé pour faire valoir
les droits de son fils, qu’il était petit-
fils d’un autre Archelaüs qui, ayant
abandonné le parti de Mithridate pour
se réunir au consul Muræna, avait li-
vré aux Romains la ville de Comana (1).
Le fils de ce pontife, portant aussi le
nom d’Archelaiis, avait épousé Béré-
nice, reine d’Égypte (2); il reçut de
Pompée l’investiture du pontificat de
Comana, qu’il laissa en héritage à son
fils du même nom que lui, et qui était
père de Sisinna, le compétiteur d’Aria-
rathe, et d’un autre prince du nom
d’Archelaüs. Sisinna, par ses ancêtres,
se voyait donc allié à tout le parti ro-
main; et l’inimitié de Marc-Antoine
contre Ariarathe lui assurait la faveur
du triumvir. Aussi lorsque, selon l’u-
sage, le différend entre les deux prin-
ces fut porté devant le tribunal des Ro-
mains, Marc-Antoine n’hésita pas à dé-
pouiller Ariarathe, pour mettre sur le
trône SisiDna. Mais le roi reconquit le
pouvoir, et fut plus tard définitive-
ment détrôné par Marc-Antoine, qui
mit sur le trône Archelaüs, second fils
du grand prêtre.
Le règne d’Archelaüs, le dernier des
rois de Cappodoce, fut aussi un des plus
longs de cette monarchie. Reconnais-
sant envers Marc-Antoine, il lui envoya
un corps d’armée pour la guerre du
triumvirat, mais sut, en même temps,
se concilier l’amitié d’Auguste, qui aug-
menta encore les annexes ajoutées par
César. Archelaüs obtint le gouverne-
ment de toute la petite Arménie et de
la Cilicie jusqu’à la mer (3). Archelaüs
établit sa résidence dans l’île d’Elæussa,
pendant que Tibère vivait retiré dans
l’île de Rhodes. Les honneurs qu’il ren-
dit à Caius César, nommé gouverneur
d’Orient, excitèrent la jalousie de Ti-
bère , qui, arrivé au faîte du pouvoir,
fit sentir au roi tout le poids de sa co-
(t)Appian., Bell. Mithr.
(2) Dion, lib. XXXIV.
(3) Suet., in Tib., c. VIII. Strabon, lib.
XIV, 671 ; XII, 556.
t. 11. 63
 
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