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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0533

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523

ASIE MINEURE.

de l’adoption du croissant ascendant
( c’est-à-dire dont la courbure est tour-
née à droite) sur les enseignes mili-
taires ; c’était le symbole de la grandeur
naissante de l’islamisme. M. de Ham-
mer est tenté d’y voir un reste de la
superstition du.dieu Men, dont les au-
tels n’étaient pas encore complètement
déserts. La lune fut toujours, en effet,
pour les Asiatiques un astre aux vertus
secrètes et à la puissance occulte, et
l’on voit encore aujourd’hui, dans le
centre de la province, une peuplade
dont la coiffure, en forme de crois-
sant, semble un souvenir de ce culte si
répandu.
Nous ne pouvons que retracer d’une
manière sommaire l’histoire ou plutôt
la chronologie des monuments de cette
époque, qui est regardée à bon droit
comme l’ère la plus brillante de la ci-
vilisation des Musulmans. Ils ne se
montrent dans la suite que des co-
pistes ou des plagiaires des Byzantins.
L’art arabe décline, et disparaît vers la
fin du dix-septième siècle. Chacun des
monuments élevés par les princes seld-
joukides porte de nombreuses inscrip-
tions, qui sont, il est vrai, pour la plu-
part , des versets du Koran ; mais il
s’en trouve dans le nombre qui sont
commémoratives. Espérons que les fu-
turs voyageurs s’attacheront à éclaircir
cette partie de l’histoire du moyen âge,
et que bientôt cette multitude d’ins-
criptions sera traduite.et commentée.
La dynastie seldjoukide, qui régna
sur toute la Cappadoce pendant trois
siècles environ, se compose de qua-
torze princes, dont la chronologie est
ainsi établie par de Guignes (1) et adop-
tée par M. de Hammer (2) :
DYNASTIE SELDJOUKIDE d’iGONIUM.

Soliman fils de Koutoulmisch. 1081
Kilidj-Arslan 1er. 1092
Saisan. 1109
Masoud Ier. 1120
Kilidj-Arslan II. 1155
KeyKhosrou Ier (Ala-Eddyn). 1192
Ala-Eddyn Key-Kaous...... 1212
(1) De Guignes, Hist. des Huns.
(2) Hammer, Hist. de P empire ottoman ,
I.

Ala-Eddyn Key-Kobad..... 1226
Key-Kosrou II... 1236
Key-Kaous 11. 1247
Kilidj-Arslan III. 1261
Masoud II. 1292
Rhokneddin Kilidj-Arslan... 1295
Ala-Eddyn III. 1304

L’invasion des Mongols persans fut
le signal de la ruine du pouvoir des
Seldjoukides. Césarée tomba entre les
mains des conquérants tartares; toute
l’Arménie et l’Aderbaïdjan obéissaient
déjà au sultan Houlagou, et sa passion
pour une princesse arménienne valut
aux chrétiens de ces contrées quelques
années d’un gouvernement tolérable.
L’empire des Seldjoukides fut divisé
en dix parties indépendantes. Kara-
man, fils de Nour-Sofi, avait épousé la
fille d’Ala-Eddyn III ; il eut en par-
tage une province composée d’une par-
tie de l’ancienne Tyanitis et d’un dis-
trict de la Lycaonie, où se trouvait la
ville de Laranda. Il y fonda une ville à
laquelle il donna son nom, qui passa
bientôt à toute la province. La dynastie
des Karaman régna pendant un siècle
et demi sur la Cappadoce. Mais toute
l’histoire de cette époque n’est plus
qu’une succession de guerres civiles
entre les différents émirs. On ne cite
que quelques forteresses élevées pen-
dant toute celle période, et les arts des
Seldjoukides commencent à tomber
dans l’oubli. La famille d’Orkhan s’é-
tait solidement établie dans le nord de
l’Asie Mineure; Mourad Ier, voyant l’af-
faiblissement successif des principautés
du sud, résolut de conquérir la Cara-
manie. Une grande bataille fut livrée
par les Turcs au prince Karaman Ala-
Eddyn, qui s’enfuit à Konieh. Mourad
vint faire le siège de cette ville; Ala-Ed-
dyn parvint à éloigner le sultan, en
faisant avec lui un traité qui rendait les
Turcs maîtres d’une partie de ses États.
Mais en 1394, Bayazid Ildirim atta-
que de nouveau le sultan de Karaman,
qui s’enfuit dans les gorges du Taurus.
Ce prince est le dernier qui règne sur
la Cappadoce. Ses descendants se main-
tiennent cependant à Karaman et à
Iconium, jusqu’à l’année 1466. Maho-
met II, après une campagne qui lui
coûta peu de monde, s’empare de ces
 
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