Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0535

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ASIE MINEURE.

525

CHAPITRE XIII.
LES ANACHORÈTES.
la ' °Ur les chrétiens des premiers jours,
religieuse se passait dans la
duere et la méditation sur la grandeur
°gme qui leur était révélé. Les
Peuses cérémonies de l’Église n’é-
sioi Pas encore instituées, la confes-
prai-et la communion étaient les seules
W(lUes ostensibles, le secret était
Par les initiés. Mais les plus fer-
5ve s d’entre eux devaient supporter
|)^e Peine le voisinage des cérémonies
hlçY'Oes. La solitude était le seul re-
frJe qu’ils pussent opposer à ces souf-
éç'i^es morales, et bientôt, moins pour
ti0'aPPer aux dangers de la persécu-
tât ; que les chrétiens regardaient plu-
^éd °nilne une faveur du c*el, que pour
w11er en paix sur les vérités nou-
le désert commença à se peupler
bon détiens qui abandonnaient les villes
loi,1’ aller vivre au milieu des rochers,
des bruits et des tentations du
déSpde. Ce ne sont pas seulement les
'eL‘kS de l’Égypte et les solitudes sur
v^’oan qui offrirent un asile auxnou-
l^(/x chrétiens; si l’on en juge par les
<lahes des demeures qui restent encore
üj] ? *es rochers de la Cappadoce, il fut
bar e,11ps où ces contrées furent habitées
« véritable population de céno-
^lirt-’ et ce ne fut pas sans fruit pour la
n, car c’est de la Cappadoce que
^h°rt’s lps premiers et les plus bril-
c°nfesseurs. Naziance, Nysse, Cé-
resteront à jamais célèbres dans
hoiries du christianisme par les grands
(Jusqu’elles ont produits.
e coûtée singulière était plus que
i?l,h‘e bien propice à la vie ascéti-
e I’a °.rmant un vaste plateau au centre
.’e Mineure, son territoire fut, à
fb|f. eP°que reculée, ravagé par les feux
dques qui en ont pour ainsi dire
la surface.
r«tiïes Premiers chrétiens en venant se
^ivj dans ces demeures troglodytes
un usage déjà général dans
l'ist -r^e’ Parini ces Cappadociens que
re nous montre si malheureux,
^ntqC’h'ils les’ premiers qui creusè-
leurs mains ces retraites pour se
e à l’abri du contact des païens?

c’est ce qu’il est difficile de décider;
mais après tant de siècles il est surpre-
nant de voir combien sont nombreuses
les habitations pratiquées dans les ca-
vernes, et l’immense majorité porte des
traces évidentes du séjour des chrétiens.
Ces grottes taillées dans le rocher
couvrent une surface de pays qui s’é-
tend, du nord au sud, depuis la vallée
de l’Halys jusqu’aux versants septen-
trionaux du Taurus, et de l’est à l’ouest,
depuis la chaîne qui borde la plaine de
Césarée jusqu’aux montagnes de la
Phrygie.
On ne saurait fixer positivement la
date de l’établissement de ces premières
demeures; mais on peut être certain,
d’après des caractères d’architecture non
équivoques, qu’elles étaient dès le qua-
trième siècle l’objet de pieux souvenirs,
car plus d’un anachorète termina par le
matyre une vie consacrée à Dieu, et sa cel-
lule se transforma en un lieu sanctifié
qui devint un but de pèlerinage pour les
chrétiens.
CHAPITRE XIV.
LES DEMEURES DES ANACHORÈTES.
Pendant toute la durée du premier siè-
cle, l’église d’Asie répandait parmi les
populations les doctrines du christia-
nisme. Les assemblées des fidèles for-
mulaient en silence les principes qui de-
vaient guider les constructeurs des tem-
ples. Pour les nouveaux convertis, l’é-
vêque était le pasteur, et les néophytes,
les brebis; cet emblème était comme le
trait d’union qui servait aux chrétiens
à se reconnaître entre eux. La colombe
et l’oiseau mangeant des raisins avaient
également une signification, le Saint-
Esprit était représenté par le premier
emblème, la communion par le second.
C’est bien plus tard que le poisson,
avec son nom symbolique, fut aussi ad-
mis parmi les emblèmes chrétiens, mais
on le trouve souvent répété sur les tom-
beaux de l’église d’Afrique. Les chré-
tiens avaient coutume de creuser dans
le marbre de petites coupes qui conser-
vaient la rosée ou l’eau de pluie pour
abreuver les oiseaux.
Le mystère qui enveloppait les pre-
mières cérémonies du culte ne contri-
 
Annotationen