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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0539

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ASIE MINEURE.

couvert les corps d’un grand nombre de
chrétiens, mais personne n’en a re-
tranché un seul du ciel ni de la terre...
Le psalmiste dit bien : « Us ont exposé
les corps de vos serviteurs pour servir
de pâture aux oiseaux du ciel et aux
bêtes de la terre ; ils ont répandu leur
sang comme l’eau autour de Jérusalem,
et il n’était là personne pour les ense-
velir... Aussi tout le reste, c’est-à-dire
le soin des funérailles, le choix de la
sépulture, la pompe des obsèques, tout
cela est destiné plutôt à consoler les
vivants qu’à soulager les morts. Si de
riches funérailles profitaient à l’impie,
une sépulture commune ou le défaut de
sépulture nuirait à l’homme pieux ; » et
chapitre XIII : « Ce n’est pas une raison
pour abandonner les corps de ceux qui
sont morts surtout des justes et des
fidèles. » Saint Augustin fait ensuite le
tableau des funérailles aux anciens
jours; il rappelle les ordres donnés par
les patriarches à leurs enfants d’inhu-
mer leurs corps ; mais la privation de
sépulture ne peut troubler le repos des
morts.
« Aussi, ajoute-t-il, lorsque pendant le
sac de cette grande ville ou dans d’au-
tres places, la sépulture manqua aux
chrétiens, ce ne fut pas la faute des vi-
vants qui ne purent la leur donner, ce
ne fut pour les morts aucun préjudice
puisqu’ils ne peuvent le sentir. »
Si la loi nouvelle permettait aux
chrétiens d’adopter ou de rejeter les cé-
rémonies des autres cultes, ils ne s’en
tinrent pas moins dans une juste ré-
serve, qui consiste à honorer la dépouille
mortelle de ceux qu’on a aimés ou ré-
vérés, sans entourer la pompe funèbre
de vaines pratiques.
Les tombeaux somptueux n’exci-
tèrent que leurs dédains, et parmi les
restes innombrables de sépultures que
l’on peut encore observer, on n’en trouve
pas une qui ne soit marquée au cachet
de la sagesse ou de la raison.
CHAPITRE XVII.
CÉRÉMONIES DES FUNÉRAILLES.
Les cérémonies qui accompagnent
les funérailles ne diffèrent pas de celles
34e Livraison. (Asie Mineure.)

qu’on observait chez les Romains, et
chez les Hébreux ; chez ces derniers
le mode de sépulture ne varia pas de-
puis la plus hante antiquité. Les tom-
beaux, dans la Palestine, étaient de
plusieurs sortes : les plus communs
étaient dans les champs et en pleine
terre ; d’autres étaient dans les rochers
au sein des montagnes ; les derniers
étaient dans des grottes creusées, où
l’on pratiquait plusieurs niches dans
lesquelles on plaçait les corps. Quelque-
fois on enterrait les corps dans des jar-
dins voisins de la ville.
Les sépultures du peuple étaient
hors de la ville. Samuel fut enterré
dans sa maison, Saül sous des arbres, et
Rachel sur le chemin de Bethléem. Les
étrangers qui mouraient à Jérusalem
étaient enterrés dans la vallée du Cé-
dron.
Tous ces usages des Hébreux se sont
perpétués ; mais il est à remarquer que
cette idée de l’impureté des corps morts
est tout a fait rejetée par les chrétiens,
tandis que chez les Hébreux tous ceux
qui se trouvaient dans la maison du
mort contractaient une souillure qui
durait sept jours ; tous ceux qui tou-
chaient le cadavre ou son sépulcre con-
tractaient la même impureté , qui ne
pouvait être lavée que par la cérémonie,
suivante :
On prenait la cendre d’une vache
rousse immolée par le grand prêtre.
Au jour de l’expiation solennelle, on en
jetait dans un vase rempli d’eau, et un
homme exempt de souillure trempait de
l’hysope dans cette eau et en arrosait la
chambre, les meubles et les personnes
souillées; on faisait cette cérémonie le
troisième et le septième jour. Celui qui
avait été souillé se mettait au bain, la-
vait ses habits, et était ainsi purifié (1).
L’inhumation dans la terre ou dans des
grottes fut généralement pratiquée pen-
dant toute l’antiquité hébraïque. On voit
Abraham acheter pour sa femme Sarah
un tombeau avec une caverne destinée à
sa famille.
Cependant on cite également le roi
Asa, qui fut brûlé avec une quantité
d’aromates ; mais la coutume d’embau-
(i)Lêon de Modène, Ceremonies des Juifs,
i part., ch. 8.
T. II.

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