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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0562

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L’UNIVERS.

552

enfin quelques inscriptions qui nie fe-
raient reconnaître les premiers fonda-
teurs de ces monuments , qui, certes,
sont pour la plupart antérieurs à l’épo-
que byzantine.
Cette colonne est appelée dans le
pays, Dikili tash , c’est-à-dire la pierre
debout; elle est formée de blocs de
pierre volcanique et porte un chapiteau
dorique d’assez bon style. Ce monu-
ment est sépulcral comme tous ceux
de la vallée d’Urgub, mais il est atte-
nant au tombeau le plus vaste et le
plus complet que j’aie observé dans les
environs. Le style égyptien domine
dans les dispositions du plan. Devant
le tombeau est une aréa, dans laquelle
on voit, à droite et à gauche, deux
masses ou blocs monolithes qui parais-
sent disposés pour supporter des co-
lonnes ou des obélisques ; mais la partie
supérieure est tellement ruinée par l’ac-
tion des eaux, qu’il est difficile de re-
connaître la disposition première.
La façade du tombeau est ornée de
deux colonnes dans le style égyptien,
et de deux pilastres portant des chapi-
teaux dans le même caractère. La porte
est en forme de pylône, et l’intérieur
renferme trois sarcophages, placés
chacun dans une grande niche; mais
le tout est monolithe. 11 n’y a pas de
traces de peinture dans le tombeau.
Tous les ornements peints que j’ai ob-
servés ailleurs ne remontent pas au-
delà des temps chrétiens.
Les seules précautions qu’avaient
prises les anciens pour mettre ce tom-
beau à l’abri des outrages des passants,
avaient été de le tailler à une assez
grande hauteur dans le flanc de la col-
line; mais on ne voit pas de traces de
clôture qui en défende l’approche; ia
porte était fermée par une simple dalle
de pierre.
Il n’est pas étonnant, quand on voit
l’usage si généralement répandu de dé-
poser les morts dans des hypogées, qu’à
l’époque critique de la chute du paga-
nisme, les Cappadociens aient trouvé
un. ample profit à dépouiller les tom-
beaux des vieux païens. C’est en vain
que l’on chercherait à compter le
nombre de ces sépultures : il n’est pas
un coin des montagnes de ces vastes
régions qui n’en soit, criblé.

La colonne Dikili tash avait en effet
porté une inscription tracée sur un
petit bloc de marbre incrusté dans le
fût; malheureusement, une partie de
l’inscription est mutilée, et le reste est
tellement fruste, qu’il m’a été impos-
sible d’en saisir la moindre partie. En
quittant le village de Martchiane, je dis
pour toujours adieu à cette contrée, que
je regarde comme renfermant un des
phénomènes naturels les plus curieux
de toute l’Asie Mineure. Je partais sans
avoir trouvé une explication satisfai-
sante des ouvrages prodigieux que je
venais de voir. A quelle ville avaient ap-
partenu les générations dont les os sont
venus se consumer dans ces lieux dé-
serts? Césarée est trop éloignée : elle est
distante de douze lieues en ligne droite ;
d’ailleurs, les nécropoles qui se trouvent
dans les montagnes de l’est paraissent
avoir pleinement satisfait aux besoins
de l’époque. Pour hasarder une hypo-
thèse sur le nom encore controversé
d’Urgub, il me semble que, d’après les
distances données d'après lesitinéraires.
sa position s’accorde assez bien avec
celle d’Osiana, lieu, du reste, assez peu
connu.
Un énorme rocher qui s’élève sur un
plateau a été choisi comme point de réu-
nion de quelques maisons qui forment
un village, dont le nom est Touzesar. Ce
rocher est également percé d’une infinité
de grottes sépulcrales; celle qui attire
le plus l’attention est une vaste salle
ornée de colonnes doriques qui suppor-
tent la voûte; on ne saurait dire si elle
a été creusée pour en faire une église
ou un tombeau, la forme du plan n’ac-
cuse aucune de ces deux destinations.
L’ouvrage paraît tout à fait romain; on
n’y remarque ni trace de peinture ni
aucun ornement particulier. La note
jointe à cette localité dans la carte du
P. Cyrille indique qu’il regardait ces
ruines comme celles d’un palais (Ij. La
carte du P. Cyrille éditée par ce prélat
en 1812 est un monument très-rare et
très-important de géographie ancienne.
Elle a été tirée à un petit nombre d’exem-
plaires, pour les seuls souscripteurs, et
il paraît qu’aucun exemplaire ne se
(i) Aa6vpiv6w5ei; èXiYfxol xai èpima rca-
Xccxiov.
 
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