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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0565

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(i) Tome I, p. 157, éd. 1712.

ASIE MINEURE. 555
Lucas vient d’Angora;' il traverse
i’Halys près du village d’Avaness (1).
« Nous partîmes de Hadji-Bechtasch à
onze heures du soir, et cette même nuit,
nous fûmes attaqués trois fois par des
voleurs. Au lever du soleil, nous en-
trâmes dans Avaness, village sur l’Er-
maq (Kizil Irmak ). Dans les monta-
gnes auprès de l’Ermaq, on voit partout
quantité de grottes. Nous nous repo-
sâmes là une heure; ensuite nous pas-
sâmes la rivière à gué. La beauté de ces
grottes m’avoit surpris; mais j’entrai
dans un étonnement incroyable à la vue
des monuments antiques que j’aper-
çus... de l’autre côté en sortant de l’eau.
Je ne puis même y penser à présent
sans en avoir l’esprit frappé. J’avois fait
déjà beaucoup de voyages, mais je n’a-
vois jamais vu ni même entendu parler
de rien de semblable. Ce sont une quan-
tité prodigieuse de pyramides qui s’é-
lèvent les unes plus, les autres moins,
mais toutes faites d’une seule roche et
creusées en dedans de manière qu’il y
a plusieurs appartements les uns sur les
autres, une belle porte pour y entrer,
un bel escalier pour y monter, et de
grandes fenêtres qui en rendent toutes
les chambres très-éclairées. Enfin, je
remarquai que la pointe de chaque py-
ramide étoit terminée par quelque
figure.
« Je rêvai longtemps sur la structure
et principalement sur l’usage que l’on
pouvoit avoir fait de tant de pyramides,
car il n’y en avoit pas pour deux ou
trois cents, mais plus de deux mille de
suite à quelque distance les unes des
autres. Je crus d’abord que ce pouvoit
être la demeure de quelques anciens er-
mites, et ce qui m’en donnoit la pen-
sée , c’est qu’au haut je voïois ou des
capuchons, ou des bonnets à la mode
des papas grecs, ou même des femmes
qui portoieut un enfant entre les bras,
et que je pris tout d’un coup pour des
images de la Vierge. A travers les
murailles, je vis comme des restes d’an-
ciens portraits, de sorte qu’il sembloit
qu’il y eût eu des peintures, mais cela
étoit trop effacé pour y rien connoî-
tre. »
La crainte d’une attaque de la part

eu bien plus grand nombre que
flUe avois dit ; et l’on m’assura même
%e ], de l’autre côté d’une montagne
Nus jOn me fit apercevoir, il y en avoit
d® ] aecent mille. Étoit-ce le cimetière
\jr a ville de Césarée et de tous les en-
triicp ou plutôt une ville d’une cons-
l°u particulière, et la seule de cette
qui soit dans l’univers? Je le
i«ü ,e aux savants. Ce que je sais
bd ’ c’est qu’il est difficile de trouver
W^onument plus singulier et plus
,(pUu à toute l’Europe que celui-là.
fyt]Ç0,ï>me cette découverte parut fort
^^tdinaire lorsqu’elle fut publiée
niOn dernier voyage, la Cour
'ifiib. Ordre à M. le comte Desalleurs,
hiÇrassadeur à la Porte, de s’en infor-
•a C| exactement, et l’on rapporta que
l’av .°se étoit non-seulement comme je
k ?ls dite dans ma relation, mais que
')0e j Uibre de ces maisons pyramidales
s Turcs appellent des minarets,
‘W6 qu’elles sont faites en pointes
■ti b-e les tours des mosquées, étoient
'ay()!ei1 plus grand nombre que je ne
jl^’s cru, et qu’il y en avoit plus de
h W-ent m’'le. M. Cherac, consul pour
°r(j?u°n d’Angleterre, reçut le même
« ’et son information a été conforme
Ve de M' desalleurs, ce qui rend la
aussi incontestable qu’elle est
ÿante. »
^Q^ait la seconde fois que le voya-
yançais venait dans ce pays. L’u-
vo|ç et;,it alors de considérer comme des
%tr S tous les Paysaûs que l’on ren-
.a<t, et leur paisible allure 11’était
6 sij>eux des voyageurs prévenus que
e manifeste de la terreur ins-
S Par la caravane armée jusqu’aux
Tournefort n’est pas exempt de
taiblesse, mais il est moins mata-
^al» 9ue notre ami Lucas. Celui-ci,
(:hçye sa bravoure, redoute d’appro-
r*défe ,es vallées d’Urgub, afin de con-
gés de près cette ville incroyable.
i^^ndQtes recueille sont encore
v'P’s ps. Parmi les paysans de nos
'’%t\Jaime mieuxjremettre sous les
uu lecteur le récit naïf du voya-
%èten ?ertifiant qu’il ne diffère de
Vérité que par l’exagération si
? ?boy ie.etsi permise à un homme qui
^blu ^qit ces contrées qu’à travers
 
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