Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0572

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
562

L’UNIVERS.

en Garsauritis, où l’eau se vendait
comme elle se vend à Méléhubi. Ce
n’est pas seulement en ce lieu que les
puits étaient en usage : on en rencontre
dans toute la province, et leur profon-
deur diminue à mesure qu’on se rap-
proche du sud. On ne peut rien con-
clure de ce fait sur la pente générale
de la Cappadoce, car il n’est pas dé-
montré que la nappe d’eau qui passe
sous la contrée soit horizontale; mais
elle a une étendue considérable. Au
moment du tremblement de terre de
Césarée, l’effet de ce phénomène s’est
fait ressentir dans la plupart des puits
de la province; il y en a qui ont été
mis à sec , et d’autres au contraire ont
vu leurs eaux s’élever au-dessus du ni-
veau habituel. Ces faits m’ont été attes-
tés par divers habitants, et sont, en ef-
fet, d’accord avec l’action souterraine
des couches terrestres.
Le peu de dureté des roches volca-
niques, qui sont presque toutes compo-
sées de scories et de cendres agglomé-
rées, permettrait d’opérer à peu de frais
des sondages de puits artésiens dans
toute l’étendue de la province, et d’aug-
menter considérablement la richesse du
sol. Il s’agirait de déterminer la ligne
d’absorption des eaux ; il est probable
qu’il faut la chercher dans les pentes
septentrionales du Taurus, et dans les
couches calcaires des collines inférieu-
res, qui plongent sans doute sous les
tufs volcaniques de la plaine.
Non loin de Méléhubi est le village
turc de Sou ver mess, dont le nom si-
gnifie « qui ne donne point d’eau ; »
c’est une allusion de plus à la pénurie
d’eau qui se fait sentir dans la contrée;
aussi je ne saurais trop recommander
aux voyageurs qui visiteront la Cappa-
doce, de ne pas s’aventurer dans ces
steppes inhospitalières , depuis le mois
d’août jusqu’au moment où les pluies
de l'équinoxe de septembre ont un peu
ravivé les citernes, s’ils ne veulent s’ex-
poser eux et leurs gens aux plus insou-
tenables privations, qui engendrent des
embarras sans fin.
La vallée de Soanli est à douze kilo-
mètres au sud-est de Méléhubi; elle est
indiquée sur la carte par ces mots :
2oaXt ùepeat ôr.w 1000 'EzxX^alat. Ici le
terrain forme une plaine, élevée et pres-

que sans ondulations, qui s’étend jus-
qu’au pied de l’Argée; mais les vallées,
comme celle d’Urgub, sont en contre-
bas de la plaine, et on ne les aperçoit
que lorsqu’on arrive dans leur voisinage
immédiat. J’ai souvent observé ce ca-
ractère topographique dans les pays
asiatiques, jamais en Europe.
Lorsque l’automne arrive, les no-
mades quittent les plaines, où les pâtu-
rages sont depuis longtemps brûlés, et
se retirent vers le Taurus; de sorte que
pendant le jour la solitude est com-
plète. Le soir, les gardiens des trou-
peaux de chameaux paraissent à l’hori-
zon , et de rares caravanes d’Arméniens
ou de Grecs, se rendant à Césarée ou
à Kara hissar, viennent tant soit peu
animer le paysage. Les tufs grisâtres
commencent à reparaître, et sont pres-
que toujours recouverts par des agglo-
mérats de trachytes, de laves de fusion
et d’obsidienne. Les dépressions de
terrain servent de lit pendant l’hiver à
des torrents formés par la fonte des
neiges. Leur cours paraît se diriger à
l’est, mais ils sont à sec pendant l’eté.
SOANLI DÉRÉ. — SOANDUS.
On entre bientôt dans une vallée aussi
aride que celle d’Urgub, et dont la for-
mation paraît due également à l’action
des eaux; mais la nature de la roche
est plus sablonneuse, et les pitons co-
niques ne se présentent que comme une
exception; ils sont infiniment moins
réguliers que ceux d’Urgub ; leurs an-
gles sont saillants, et on remarque
qu’ils sont composés de plusieurs lits
de sédiment. La vallée s’élève de part
et d’autre comme une haute muraille,
découpée par des accidents bizarres, et
chacun des plans est perforé par une
multitude de chapelles, de chambres et
de caveaux qui méritent une étude spé-
ciale. Mais ceux qui voudront l’entre-
prendre devront choisir la saison où les
nomades sont encore dans leurs cam-
pements d’été.
Deux ans plus tard, M. Hamilton vi-
sitait en détail cette vallée, et reconnais-
sait l’emplacement de l’ancienne Soan-
dus, dont le nom, en effet, n’a subi
qu’une très-faible altération (1).
(i) Asia Dlinor, tom. II, 228,
 
Annotationen