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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0573

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ASIE MINEURE.

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L’ancienne nécropole est située au
point de jonction de deux vallées arro-
sées par un petit ruisseau; plusieurs
terrasses s’élèvent successivement et
sont couvertes de débris de construc-
tion en grands blocs de pierre, de so-
lides murailles encore en bon état de
conservation ; un tombeau assez re-
marquable, composé d’une chambre
avec un porche couronné d’une voûte
demi-circulaire, a été excavé dans le ro-
cher. Laissant ces monuments et se di-
rigeant vers la branche ouest de la val-
lée, M. Hamilton arrive à un passage
étroit entre de hauts rochers de tuf vol-
canique, qui conduit à un piton isolé à
gauche de la route, dans lequel mille
tombes et grottes ont été excavées. Ce
rocher indique l’entrée de la vallée de
Soanli.
De chaque côté de la vallée, les ro-
chers sont perforés par une multitude
de cellules taillées jusqu’à une hauteur
de soixante mètres dans le tuf; mais
le plus grand nombre est inaccessible
du dehors.
Après avoir franchi un passage pra-
tique sous une arche taillée dans une
autre masse de rocher, on entre dans la
vallée des tombeaux, dont l’aspect offre
un tableau saisissant et imprévu, même
après le grand nombre de monuments
du même genre qui, chaque jour, se
présentent aux yeux de l’observateur.
Deux hauts rochers, à faces vertica-
les, sont criblés jusqu’au sommet de
milliers d’excavations , dont quelques-
unes sont ornées de façades monumen-
tales , avec des pilastres, des frontons
sculptés et des portes ornées de cham-
branles et de coupoles. Le caractère de
cette architecture est assez indécis pour
qu’il soit difficile de lui assigner de prime
abord une époque certaine. On peut
dire que les générations se sont éver-
tuées pendant des siècles à sculpter cette
œuvre gigantesque, car depuis la cha-
pelle byzantine jusqu’au lit funèbre,
sur lequel les Grecs et les Perses fai-
saient reposer leurs guerriers, tous les
genres de sépulture se trouvent réu-
nis. Certains tombeaux ont une dimen-
sion si exiguë, qu’ils n’ont pu ser-
vir qu’aux cendres d’un enfant. Puis
viennent les columbaria romains, les
tombeaux perforés dans la partie supé-

rieure, pour que de pieuses libations
puissent arroser les cendres des morts ;
des niches isolées pour mettre les ur-
nes ; les sarcophages isolés , accouplés ,
creusés dans le sol ou exhaussés sur des
estrades; des cellules pénétrant hori-
zontalement dans la roche pour y glis-
ser les corps, comme dans les tombeaux
des environs de Jérusalem et d’Alexan-
drie, mais peu ou point d’inscriptions.
Les seuls débris que la roche friable
offre aux yeux de l’antiquaire sont des
lettres grecques et quelques mots vides
de sens.
Ce qui paraît constituer un caractère
commun entre tous ces monuments qui
couvrent la Cappadoce, c’est de corres-
pondre entre eux par des puits et des
conduits intérieurs ; et si la forme sé-
pulcrale et religieuse n’était pas si évi-
dente, je hasarderais la pensée que quel-
ques-unes de ces grottes ont pu servir
de magasins ou de silos.
Une nouvelle bifurcation de la vallée
forme un autre acrotère de rochers, sur
lequel s’élève une église byzantine de
très-ancien style; elle est dominée par
un rocher perforé d’une autre myriade
de grottes de toutes formes; quelques-
unes conservent des traces de peinture
et d’autres débris de décoration inté-
rieure. Il y a en cet endroit des grottes
assez spacieuses, communiquant en-
semble par des passages étroits, dont
quelques-uns paraissent avoir été élar-
gis assez récemment. Cette même dis-
position qui s’observe près de Césarée
et d’Urgub, ces lignes de trous de pe-
tite dimension, tantôt carrés, tantôt
ayant la forme d'un trapèze, se retrouve
aussi dans les grottes de Soanli déré.
La plupart de ces petites excavations
sont aujourd’hui habitées par des fa-
milles de pigeons sauvages; mais on ne
saurait supposer que telle ait été leur
destination dans l’antiquité. Ces trous
sont placés sur deux ou plusieurs li-
gnes, et creusés tantôt les uns au-des-
sus des autres, tantôt en échiquier.
Les communications entre les chambres
sont établies dans l’intérieur du rocher
par des conduits creusés parallèlement
à la face extérieure, de sorte qu’on peut
circuler et arriver à une assez grande
hauteur, en passant de chambre en
chambre; elles sont pour la plupart
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