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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0575

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ASIE MINEURE.

pas le résultat d’un caprice de femme,
au milieu d’un pays où le dieu Phar-
nace fut si longtemps adoré (1). Peut-
être, malgré les efforts du christianisme,
est-il resté dans le pays quelque rite de
cette religion dont nous connaissons si
peu les détails, et la figure du dieu
s’est-elle perpétuée comme une parure
de la tête des femmes, quoique depuis
longtemps ses autels soient abattus et
oubliés.
Je regrette que depuis mon passage
en ce lieu, en 1834, nul voyageur n’ait
traversé cette peuplade pour en rappor-
ter quelque document qui m’aura peut-
être échappé.
La préfecture de Garsauritis est celle
pour laquelle la nature s’est montrée
le plus ingrate. Il n’y avait certaine-
ment qu’un mépris complet des biens
de ce monde qui pouvait y retenir les
populations de nouveaux chrétiens qui
la couvrirent d’églises. Les anachorètes
trouvaient dans les cellules des rochers,
des habitations qui les séparaient du
reste du genre humain; aujourd’hui,
que les mêmes motifs ne peuvent plus
prévaloir, la province est presque entiè-
rement déserte.
CHAPITRE XXXIX.
VIRAN CHEHER. — AC SERAI.
Les deux principales villes du dis-
trict étaient Archelaïs, qui, d’après son
nom, doit sa fondation à un roi de Cap-
padoce, et Nazianze, qui ne fut célébré
que sous l’empire byzantin. Cependant,
dans la vallée de Halvar déré, au pied
du Hassar dagh, et dans le voisinage
des ruines que l’on regarde comme
celles de l’ancienne Nazianze, ruines
chrétiennes qui consistent en une église
byzantine, des chapelles et des tom-
beaux, on observe des restes de monu-
ments qui portent tout le caractère
d’une époque primitive. Cet endroit est
appelé parles Turcs Viran cheher (ville
détruite); c’est une désignation com-
mune à plusieurs cités antiques, qui ne
peut donner aucune indication sur leur
origine. Comme le nom de Nazianze
ne se trouve jamais mêle au récit des
(i) Slrabon, Xtl, 556.

565
événements qui précédèrent l’établisse-
ment du christianisme, il est plus pro-
bable qu’elle a remplacé une ville cap-
padocienne tout à fait détruite ; Nazianze
est citée en effet par les géographes an-
ciens comme une très-petite ville, et ne
doit son illustration et son agrandisse-
ment qu’à son premier évêque, le cé-
lèbre Grégoire.
Un passage étroit entre deux hauts
rochers conduit de la vallée de Halvar
déré sur une plate-forme, couverte de
débris de murailles, d’appareil cyclo-
péen de premier style. L’Acropolis s’é-
lève entourée de murailles de même
construction, qui ont encore jusqu’à
sept mètres de hauteur. On reconnaît
les traces des rues avec de nombreux
vestiges de tombeaux et de maisons.
M. Hamilton a observé l’appareil de ces
murs, qui paraît en quelques endroits
dériver de la nature des matériaux
employés dans la construction. La base
de la roche étant un trachyte brun,
qui tend à se déliter en parties prisma-
tiques de la longueur d’un mètre en-
viron, les murs bâtis avec ces matériaux
tendent à une sorte de régularité ; mais
il ne faut pas oublier que c’est un usage
constant des Grecs et de tous les cons-
tructeurs dans la période archaïque,
d’avoir soin de toujours relier leurs
murs par des pierres qui traversent de
part en part, et qu’en construction on
appelle parpaing.
Les constructeurs de Viran cheher
avaient donc un double intérêt à em-
ployer les prismes de trachyte que leur
fournissait la montagne. A l’ouest de
l’acropole , on aperçoit les restes de la
porte de ville, dont l’architrave est d’une
seule pièce; elle a deux tours solides
de chaque côté. Une autre colline,
voisine de celle de l’acropole , est éga-
lement couverte de constructions qui
s’élèvent à une grande hauteur.
Un grand nombre de portes et des
galeries de communication sont encore
dans leur état primitif. Toutes les ar-
chitraves sont formées d’un seul bloc
énorme de roche. Un peu plus à l’est,
se trouvent quelques constructions sou-
terraines qui semblent avoir servi de
tombeaux à l’époque grecque. L’in-
térieur del’une d’elles présente unesalle
voûtée avec une estrade de pierre tout
 
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