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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0576

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566

L’UNIVERS,

autour : c’est en effet !e genre de sé-
pulture le plus usité à l'époque la
plus florissante de la civilisation hellé-
nique.
tant de monuments divers, cha-
pelles, églises, tombeaux et citadelles,
présentent des systèmes de construc-
tion trop disparates pour être l’ouvrage
d’une même période de civilisation. Il y
aurait a examiner si ces ruines ne peu-
vent pas dater de l’époque où les rois
de Cilicie gouvernaient la contrée ; il
faudrait préalablement, pour résoudre
cette question, des plans et des dessins
de tous ces monuments.
L’itinéraire de Jérusalem place Ar-
chelaïs à XXIV. M. P. de Nazianze, et
Andabilis à XL. M. P. de cette der-
nière ville ; ces distances sont parfaite-
ment conformes aux positions respec-
tives des trois endroits précités. Ak
serai, dépeuplée au commencement du
seizième siècle, reçut cependant de nou-
veaux habitants dans l’enceinte de ses
murailles. De nombreux monuments
musulmans, aujourd’hui en ruine, sont
là pour attester que cette place tint un
rang distingué parmi les petites villes
de la Gappadoce musulmane. Les cons-
tructions qu’on y observe ont beaucoup
d’analogie avec les mosquées en ruine
d’Aïasalouk, qui remplaça Éphése,
c’est-à-dire qu’elles peuvent être attri-
buées à un de cés émirs, compagnons
de Saroukhan, qui capitulèrent avec
les sultans, et conservèrent dans leurs
familles quelques débris du pouvoir
dont les Seldjoukides avaient été dé-
possédés.
La plupart des édifices importants
sont réunis sur une éminence qui oc-
cupe le centre de la ville. Des mosquées,
décorées dans le style arabe, un mé-
drecé, plusieurs tombeaux ou turbés,
et des bains, mériteraient d’attirer l’at-
tention de l’artiste,
Pendant les trois quarts de l’année,
les habitants demeurent campés dans
leurs jardins: iis ne rentrent en ville
que lorsque l’hiver devient trop rigou-
reux; l’instinct nomade dominera tou-
jours dans ces contrées. Pour nous,
Européens, c’est une chose si insolite de
voir toute une population, riches, pau-
vres ou artisans, abandonner complète-
ment une ville pour aller vivre sous la

tente, que je regrettais de n’avoir un
peu de temps à consacrer à l’étude de
cette vie demi-nomade, soumise ainsi à
des conditions qui nous paraissent con-
traires à toute administration régulière.
La ville désertée ne touche plus d’oc
troi, ou du moins tant de moyens faciles
se présentent à l’habitant pour s’y sous-
traire, que le trésor du gouverneur se
trouverait fort amoindri, s’il n’inven-
tait des moyens, la plupart du temps
illégaux, pour rétablir l’équilibre. Le
gouverneur, soit mutzellim, soit pacha,
n’est payé que sur les rentrées qu’il se
procure, et sur lesquelles il remet au
gouvernement la redevance des impôts
publics dont la quotité est fixée chaque
année au baïram. L’impôt se perçoit,
dans les villes à demi nomades," sur
toutes les marchandises importées par
caravane, sur les fruits des cultures :
toute terre qui n’est pas mise en pro-
duit ne paye rien; enfin sur les trou-
peaux, qui sont enregistrés par le kya-
hia, chaque tête de bétail payant une
somme déterminée qui ne dépasse pas
une demi-piastre. La vente des lames,
des peaux de chèvres et de bœufs, est
aussi soumise à un tarif. Le nitre, qui
s’exploile dans toute la province, est
une régie du gouvernement ; mais le sel
gemme, ouïe sel tiré des eaux du lac salé,
ne doit au gouvernement que la dîme
en nature, comme les salines qui sont
situées sur le bord de la mer. Le tabac.,
dont l’usage est général, ne paye qu’un
droit modéré, qui ne dépasse pas une
demi-piastre par kilogramme.
Le culte, dans les provinces, s’entre-
tient par lui-même comme dans les
grandes villes. Les mosquées possèdent
des wakoufs, des biens inaliénables,
dont les revenus servent a payer les
desservants imans, muezzin et softas.
Souvent la portion de revenu du wa-
kouf d’un territoire a été affectée en
piastres par le fondateur : tel établis-
sement religieux était dans l’origine
doté de quelques milliers de piastres,
qui, à cette époque, valaient plus de
six francs de noire monnaie, et les sof-
tas, entretenus par la mosquée, tou-
chaient, au maximum, une demi-pastre,
d’autrt s dix par-as et quelques aspres
par jour. Mais depuis que la piastre, par
suite de la dépréciation de la monnaie,
 
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