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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0583

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ASIE MINEURE.

Les géographes modernes attachaient
une grande importance à la détermi-
nation du site de Tyane, qui, se trou-
vant au point de jonction de plusieurs
routes, aidait à fixer la position de plu-
sieurs autres villes moins connues. On
commentait principalement le texte de
Strabon, qui la plaçait au pied du Tau-
rus, tout en faisant remarquer que les
villes de Castabala et de Cybistra, si-
tuées sur la route des Portes de Cilicie,
étaient plus proches de la montagne.
La distance de Tyane à Cybistra, ville
encore mal connue, était de trois cents
stades ou sept milles et demi. La carte
de Peutinger dorme de Mazaca à Tyane
une distance beaucoup trop courte;
aussi, jusqu’à l’année 1812 les géogra-
phes hésitèrent entre les villes de Kara
hissar, Nigdé et d’autres points moins
importants, lorsque la carte de Cappa-
doce leva toute incertitude. Cela prouve
combien cette capitale déchut du rang
qu’elle occupait dans la contrée, car il
n’en est fait aucune mention dans toute
la période des croisades et dans les
guerres des émirs. Il est vrai que Nigdé,
qui n’en est pas éloignée, avait reuni
un centre de population assez considé-
rable. Tyane avait pourtant, dans-la
période byzantine, acquis en quelque
sorte une importance plus grande que
dans l’antiquité, puisqu’elle était deve-
nue métropole ecclésiastique (1). D’a-
près l’Itinéraire d'Antonin, Archélaïs
était éloignée de Tyane de soixante-
quinze milles. Cette distance s’accorde
bien avec celle de Kara hissar à Iph-
tyankas.
La position de Cibystra est indiquée
par un voyageur allemand au village de
Pasmaktcïii, sur la route de Césarée au
KulekBoghaz (les Portes de Cilicie). Il
en est souvent fait mention dans les
Lettres de Cicéron. C’est à Cibystra
qu’il avait établi son quartier général
pour protéger la Cappadoce contre les
Arméniens, qui se soulevaient en faveur
des Parthes. Voulant en même temps
être en mesure de défendre la Cilicie,
en cas d’une attaque imprévue, il resta
quinze jours à Cibystra, et s’avança vers
le mont Amanus pour attaquer l’ennemi
(i) Grég. Naz., Ep. 33, Orat. XX,p. 355.

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et purger la contrée des voleurs qui
l’infestaient (1).
Aux environs de Tyane il existe deux
petits lacs, dont l’un est saumâtre, et
dont l’autre fournit de l’eau douce. Le
premier est marqué sur la carte grecque
sous le nom de 2<£<aXat, et distingué
dans la légende par ces mots : ’Akotoç
àacpaX-rirr];. En effet, son bassin, qui
n’a pas plus de vingt mètres de diamè-
tre, est rempli d’une eau saumâtre, qui
surgit du centre en bouillonnant comme
un puits artésien, et rentre dans le sol
par un conduit inaperçu ; phénomène
qui avait frappé les anciens, et que l’art
moderne est parvenu à expliquer et à
imiter. Quoique l’eau soit froide, ce
bouillonnement perpétuel, ainsi que l’é-
mission des globules gazeux, lui don-
nent l’apparence d’une eau chaude. II est
très-probable que ce lac était attenant
au territoire du temple de Jupiter
Amasbéen cité par Philostrate (2) et par
Ammien Marcellin(3). «Près du temple
de Jupiter Amasbéen, dit cet auteur, il
y a un petit lac dont les eaux, quelque
gonflées qu’elles soient, s’absorbent
d’elles-mêmes, sans jamais passer les
bords. » Strabon, dans la description
d’un lac qui a des propriétés identique-
ment semblables, ne mentionne pas la
ville de Tyane, et dit que le Jupiter
adoré dans le voisinage portait le sur-
nom de Dacius.
CHAPITRE XLIII.
ÉTAT MODERNE.
La population de la Tyane moderne
se compose presque entièrement de
Turcs et de Turcomans, qui sont réunis
depuis peu sous l’autorité d’un agha
arabe, dont je demeurai l’hôte pendant
quelques jours. Appelé depuis peu dans
ce gouvernement, comme ennemi dé-
claré de Méhémet ali, il avait attiré à sa
suite des montagnards du Taurus, que
le gouvernement de la Porte voulait
convertir en paysans stables; mais je
doute qu’il y ait réussi. J’ai vu par la
suite renouveler ces ordres impériaux
(1) Ep. ad. Fam., XV, 2, k‘,adAlt., V, 2.
(2) Lie d’Appolonius, liv. I, chap. 6.
(3) Liv. XXIII, chap. 6.
 
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