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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0602

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592

L’UNIVERS.

La route se détaille ainsi jusqu’à Gu-
much hané :
Chaïram :
Termaï. 2t>45 Edima. 5h10
Zimo. 2 50 Gumuch hané. 5
Caravanséraï. 4 15 Trébizonde. . 18

Toute cette route est au nord du
compas.
De Gumuch hané on rejoint la route
parcourue par les Dix Mille , qui mar-
chaient sur Trébizonde. La montagne de
Kara kapou est le mont Thechès, d’où
l’armée de Xénophon aperçut la mer et
se précipita encourant jusqu’au rivage,
où elle fut reçue par les habitants de
Trébizonde.
CHAPITRE VIII.
ROYAUME DE PONT.
Les montagnes qui séparent la petite
Arménie du royaume de Pont, et qui
portaient dans l’antiquité le nom de
Scydissès (1) « montagne très-rude, »
étaient habitées par le peuple des Hepta-
comètes, nation féroce qui n’avait d’au-
tres habitations que les arbres des forêts
ou des blokaus de bois, mosyni, du haut
desquels ils s’élancaient sur les passants ;
les Grecs les nommaient Mosynœci.
Les Chalybes, qu’Homère appelle Hali-
zones, occupaient le pays au-dessus
des Mosynœci : « Odius etEpistrophius,
conduisaient les Halizones d’Alybé, de
ce pays lointain d’où naît l’argent. »
C’est assez dire qu’ils occupaient les
montagnes de Gumuch hané, où les
mines de plomb argentifère sont à fleur
de terre et exploitées de toute antiquité.
Nous devons aussi mentionner les Tao-
ques et les Carduques, qui sont les
Kurdes d’aujourd’hui, malgré la simi-
litude de leur nom avec le mot kourd,
qui signifie un loup.
La contréequi fut connue des Romains
sous le nom de royaume de Pont appar-
tenait dans les premiers âges à la Cap-
padoce, et avant la constitution de ce
royaume les peuples qui l’habitaient
étaient désignés sous le nom de Leuco-
syri, ou Syriens blancs. C’étaient des
races sémitiques de la côte de Syrie qui
étaient venues s’établirdans ces contrées
(i) Strabon, XII, 5^8,

sans doute à la suite des armées de Se-
sostris. Cette persistance des historiens
anciens à donneràces peuples le nom de
Syriens montre que personne ne doutait
alors de la conformité de race qui exis-
tait avec ceux delà Syrie; bien plus, les
bords du Pont-Euxin sont souvent re-
gardés commefaisant partie de l’Assyrie,
et le nom de Cappadoce lui fut donné
par les Mèdes. Hérodote rapporte que les
Leucosyriens pratiquaient la circonci-
sion, et qu’ils avaient pris cette habitude
des Egyptiens. Toutes ces concordances
prouvent le rapport intime qui existait
entre les peuples de ces rivages et ceux
des côtes de la Syrie et de la Phénicie.
Sésostris soumit toute l’Asie jusqu’au
Pont-Euxin, et imposa aux peuples vain-
cus un tribut qui devait être payé en
Égypte. La domination de Sésostris fui
anéantie par la première invasion des
Scythes, qui à leur tour imposèrent à
ces peuples un tribut qui fut payé pen-
dant quinze cents ans. Mais si, pendant
une si longue période, ces peuples no-
mades ne fondèrent aucune ville dans
leur nouvelle conquête, ils purent, par
leurs rapports avec les populations sé-
mitiques, laisser en Asie les éléments
d’une race mêlée, qui tenait des Sémi-
tes par leurs mères, et par leurs pères
de la race caucasique.
Ninus chassa les Scythes, et affranchit
l’Asie du tribut qui leur était payé, mais
il ne rendit pas ces peuples à leur gou-
vernement naturel. La puissance des
rois d’Assyrie s’étendit sur la côte de la
mer Noire, et toutes les recherches faites
sur l’origine des villes de ces parages
conduisent à ce fait qu’elles doivent leur
fondation aux Assyriens, qui commer-
cèrent avec les Phéniciens avant que les
navires grecs eussent encore apparu dans
ces mers. Toutes ces régions étaient sous
le gouvernement direct de princes in-
digènes, dont le sort dépendait de leurs
puissants suzerains.
A la domination assyrienne succéda
celle des Mèdes, qui sous Phraorte,
s’emparèrent de la Leucosyrie. Ces
derniers peuples avaient l’esprit colo-
nisateur des Assyriens et le goût des
constructions grandioses; ifs Rétabli-
rent principalement dans la région de
la Pterie, située au sud de Sinope,
où l’on retrouve encore aujourd’hui
 
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