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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0616

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606

L’UNIVERS.

sans aucun ornement avec l’emplace-
ment nécessaire pour y mettre un sar-
cophage. Devant la porte on remarque
dans le rocher des trous qui retenaient
sans doute une grille pour protéger le
monument.
Un second tombeau semblable est
creusé à vingt mètres environ du pre-
mier ; il est sans ornement et ne diffère
pas du monument voisin; les tombeaux
du nord ont la même simplicité. On
arrivait à ces monuments par un large
escalier dont il reste des vestiges.
Le tombeau situé à l’extrême droite
est le seul qui ait un soubassement; la
façade est creusée avec plus de soin, et
il est dans un meilleur état de conser-
vation que les autres; la chambre inté-
rieure est plus vaste. Mais tous ces mo-
numents sont en général si ruinés qu’il
est impossible de reconnaître quelle fut
leur décoration primitive. Ker Porter,
qui visitait les tombeaux d’Amasie à
son retour de Perse, fut frappé de la
ressemblance de ces tombes avec celles
de Persépolis. 11 émet l’opinion assez
plausible que dans l’origine ils avaient
leur façade ornée d’un portique ; cette
opinion est appuyée chez lui sur l’exa-
men de frises et de colonnes dont les
débris étaient alors épars autour des
tombeaux (1).
Un des pitons de la montagne, au-
dessus de la rivière, contient deux
tombes, dont l’une porte des traces
évidentes d’une décoration architectu-
rale; il y en a deux autres un peu
plus bas, ce qui complète le nombre de
huit tombeaux. Ker Porter ajoute judi-
cieusement que le temps de leur cons-
truction ne peut être que conjecturé, mais
par la comparaison de leurs plans on
peut conclure qu’ils sont de beaucoup
antérieurs au christianisme; ils sont con-
formes aux modes de sépulture usités
dans les premiers âges de la Perse.
M. Barth divise les tombeaux d’Ama-
sie en trois groupes chacun de trois
sépulcres; les deux premiers sont creu-
sés côte à côte et séparés du rocher par
un couloir qui fait le tour des caveaux.
Le but de cet isolement était certaine-
ment de mettre les chambres sépul-
(t) S. R. Ker Porler, Travels, t. It, 710.

craies à l’abri de toute humidité et de
toute infiltration de la roche.
Un des tombeaux du second groupe
porte sur sa façade plusieurs rangées
de trous carrés évidemment destinés à
retenir des plaques de marbre ou de
métal.
Loin de la ville et sur la rive gauche
de l’iris s’élève le plus remarquable et
le mieux conservé de tous les tombeaux
d’Amasie; il est composé d’une niche
voûtée, taillée dans le roc, avec deux
pilastres en saillie. La pierre a reçu un
poli qui s’est conservé jusqu’à présent ;
aussi les habitants appellent-ils ce tom-
beau Aineh maghara si, la grotte du
miroir. La muraille du fond porte en
grands caractères grecs l’inscription :
ÏIIS APX1EPEÏS « grand prêtre de Cy-
bèle », les lettres qui sont dans la partie
inférieure 11’ont pas été déchiffrées.
L’Acropole qui domine ces différents
groupes de monuments n’a plus que de
faibles vestiges des constructions an-
tiques; on retrouve cependant sur la
partie la plus élevée de la montagne
quelques pans de murailles et le sou-
bassement d’une tour d’appareil hellé-
nique à bossage admirablement exé-
cutés.
M. Hamilton a observé dans l’Acro-
pole d’Amasie un conduit souterrain,
qu’il compare aux syringes, passages
étroits mentionnés par Strabon. Pres-
que tous les anciens châteaux de
ces contrées avaient des communica-
tions secrètes avec le dehors de la
place ; on en retrouve à Pismich kalé
si, à Tocat, à Turkal : à Kars même,
qui n’est pas d’une si haute antiquité,
il y a une poterne voûtée qui descend
jusqu’au bord du fleuve. Le château
d’Amasie avait deux galeries souter-
raines. La première, partant du sommet,
suit la direction de l’est; celle-ci n’est
pas taillée dans le roc, mais solidement
construite et cachée aux regards ; la
seconde descend obliquement dans le
cœur du rocher. M. Hamilton y descen-
dit à l’aide de flambeaux, et, à une pro-
fondeur de cent mètres, il trouva une
source d’eau limpide, qui devait être
plus considérable autrefois; le bassin
était en partie comblé par les décom-
bres. Dans les parties faihks de la roche
la voûte de la galerie est soutenue par
 
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