Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0620

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
610

L’UNIVERS.

trait le temple présente encore d’au-
tres traces de ruines , et notamment de
substructions qui sont toutes de travail
pélasgiqueet de différents caractères.
En se dirigeant vers le sud-est, on
arrive à un monticule isolé, couronné
par une construction qui aujourd’hui
même est dans un parfait état de con-
servation. Cette enceinte, presque car-
rée, a vingt-six métrés quatre-vingts cen-
timètres de large, et est formée par des
murs d’une grande épaisseur. Les fon-
dations sont établies sur le roc vif, et
composées de pierres de grand appareil ;
la construction est en assises réglées,
et les pierres forment des bossages.
Un chemin taillé dans le roc conduit
au sommet; quant aux constructions
qui couvraient l’enceinte, elles sont indi-
quées par diverses excavations faites dans
le rocher, parmi lesquelles on distingue
une petite citerne ; ces ruines peuvent
avoir appartenu a une Acropole ou à
un palais. On n’y trouve aucune trace
de sculpture ni d’ornement.
Une seconde citadelle, dont les murs
de revêtement entourent le sommet
d’un rocher, domine le vallon de Kiz
kaïa. Tous les parements des murailles
sont démolis , et dans l’intérieur on re-
marque les traces d’un bouleversement
dont les autres monuments ne donnent
point d’exemple. Il semble que ce point
des fortifications a été particulièrement
en butte aux attaques des ennemis.
En continuant de monter sur le
plateau, on arrive à une esplanade plus
vaste, qui a très-probablement servi
d’Acropole, et qui est située sur un ro-
cher presque inaccessible de trois côtés.
L’appareil est moins soigné que dans
le monument précédent, et toutes les
pierres de l’intérieur ne paraissent pas
avoit subi le travail du ciseau. Ces cons-
tructions si incohérentes ont certaine-
ment été élevées pour former la dé-
fense inférieure de la ville. Néanmoins,
au-dessous du temple, on observe des
traces de fortifications qui venaient se
rattacher aux deux grands rochers ; tout
l’ensemble paraissait alors divisé en
ville haute et en ville basse : dans la
partie supérieure étaient les habitations
et le grand système de défense, dans la
ville basse étaient le temple et les habi-
tations des nombreux desservants.

LES MUE AILLES.
Nous arrivons maintenant aux mu-
railles proprement dites et au système de
fortifications continues qui entouraient
une vaste étendue de terrain. Ces rem-
parts ont généralement de cinq à six
mètres d’épaisseur; on peut les parcou-
rir à cheval dans le pourtour de la ville.
Us sont formés d’un revêtement de
pierres sèches d’appareil polygonal, avec
un remplissage de moellons et de pe-
tites pierres ; la porte la mieux conservée
et qui paraît être la plus importante
était au sud de la ville. Toute cette par-
tie delà muraille, construite en appareil
pélasgique d’une exécution parfaite ,
domine un glacis dont la pente a vingt
mètres de longueur et est inclinée de
39°. Ce glacis est revêtu d’un perré en
pierres sèches, qui le rendait tout a fait
impraticable. Un chemin oblique à la
muraille est tracé dans le glacis, de
sorte que quiconque voulait monter jus-
qu’à la porte, se trouvait pendant tout
le temps exposé aux traits de la place.
La.muraillc, en cet endroit, forme une
retraite de trois mètres de profondeur,
au fond de laquelle est la porte, qui
n’est pas d’une conservation complété;
on voit encore en place deux jambages
en marbre brèche d’une très-grande
dimension, du milieu desquels sortent
deux têtes de lions qui ont quatre-vingt-
dix centimètres de saillie, décoration
inusitée dans tout ce que nous connais-
sons des Romains et des Grecs. La par-
tie supérieure de cette porte était cou-
verte par un linteau droit, mais qui
avait été évidé pour former un plein-
ceintre.
A trente mètres environ, à droite de
la porte, il y a une poterne qui com-
munique avec un souterrain d’une cons-
truction entièrement semblable à celui
qui avoisine le temple ; la voûte est en
forme d’ogive, et les pierres sont posées
sans avoir été travaillées. Elle peut être
parcourue dans une étendue de cent
cinquante mètres. En suivant sur le sol
la direction prise à la boussole, je fus
conduit dans la forêt, remplie de buis-
sons inextricables , mais parmi lesquels
on trouve , çà et là, des traces de cons-
truction.
 
Annotationen