Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0623

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ASIE MINEURE.

613

monté sur un lion, mais il est d’une
plus petite dimension que les autres
figures : derrière lui marchent deux
femmes coiffées de la tiare et portant
une fleur de lotus; au-dessus est
sculpté un aigle bicéphale, les ailes éten-
dues, et qui paraît avoir des pieds de
cerf.
Tous ces bas-reliefs appartiennent
évidemment à un même sujet, retracent
un grand événement politique ou reli-
gieux, célèbre dans les annales de ces
peuples. Mais ce ne sont pas les seuls
ouvrages de ce genre qui s’offrent aux
regards, plusieurs tableaux sont sculp-
tés dans d’autres parties de cette en-
ceinte, et ne paraissent pas se rattacher
d’une manière aussi directe au motif
principal du grand bas-relief.
La procession des femmes ne com-
mence que vers la seconde moitié de la
paroi de droite. Depuis ce point jusqu’à
l’entrée, le rocher forme plusieurs re-
traites qui ont été disposées pour rece-
voir des bas-reliefs. Sur une saillie ver-
ticale qui fait face à la grande scène,
on voit une figure colossale représen-
tant, suivant toute probabilité, le même
personnage royal sculpté dans la pro-
cession. il est vêtu d’une grande chla-
myde , coiffe d’un casque sphérique,
tient dans sa main gauche le sceptre re-
courbé, et dans la main droite un ædi-
cule, au milieu duquel se trouve la
représentation d’une divinité, non pas
marchant sur un lion comme dans le
bas-relief, mais dans le repos, et posée
sur un socle. Le personnage qui sou-
tient ce temple marche sur deux cônes,
comme pour indiquer qu’il règne sur
un pays de montagnes. La sculpture,
quoique incorrecte, est exécutée avec un
très-grand fini, et le rocher a reçu un
poli précieux.
Dans la même enceinte se voient en-
core deux petits bas-reliefs, qui sont
presque entièrement détruits par l’effet
du temps, le rocher étant moins so-
lide dans cette partie droite. L’un des
sujets se compose de deux figures, as-
sises face à face et coiffées de la mitre
comme les dieux égyptiens; l’autre re-
présente une ligure monstrueuse qui
a les bras étendus et est vêtue d’une
tunique. Son corps est semblable à ce-
lui d’un homme , et sa tête est celle

d’un lion. Cette figure est là comme
pour garder un passage étroit formé par
la nature, qui conduit dans une galerie
à ciel ouvert, dans laquelle on observe
deux bas-reliefs d’un caractère unique.
Elle a deux mètres soixante centimètres
de largeur, les parois en sont aplanies
avec soin, et les tableaux sont sculptés au
niveau du sol, dont l’exhaussement est
d’environ un mètre au-dessus de celui
de l’autre salle.
La première de ces figures, dont la
tête est de grandeur colossale, repré-
sente un homme coiffé de la mitre co-
nique; sonnez est très-arqué; l’œil est
de face, comme dans toutes les sculp-
tures orientales de style archaïque; le
caractère du profil rappelle tout à fait
les idoles de l’Inde; à son oreille énorme
est suspendue une boucle d’oreille dont
le centre représente une étoile; la poi-
trine paraît couverte d’une sorte de
cuirasse : au moins est-elle divisée par
une ligne médiane dont l’exemple n’est
point dans la nature. A la place des
bras, cette singulière figure a deux
avant-corps de lions grossièrement scul-
ptés ; elle se termine au buste, et est
supportée par deux animaux mons-
trueux, dont la tête est profondément
enfoncée dans le sol. Tout porte à croire
que cet ensemble barbare, composé de
parties d’hommes et d’animaux, repré-
sente quelque divinité; mais on reste
dans le doute lorsqu’il faut prononcer
le nom du dieu dont ces peuples ont
retracé l’image. Est-ce le dieu Omanus
qui partageait les autels de la déesse
Anaïtis? C’est une conjecture qui pour-
rait devenir probable, si l’on parvenait
à prouver que les monuments religieux
que nous avons décrits sont relatifs au
culte de cette divinité persique.
Un autre bas-relief voisin du premier,
représente une figure dont la partie in-
férieure est également recouverte par
l’exhaussement du sol ; derrière sa tête
est un ædicule, dans le centre duquel
est sculptée l’image d’un Phallus. Cet
ædicule est, dans toutes ses autres par-
ties, semblable à celui qui est porté par
le pontife-roi. Le bras gauche de cette
femme est passé autour du cou d’un
jeune enfant dont le corps est caché
par le sol ; elle soutient sur sa main
droite un embryon de figure humaine,
 
Annotationen