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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0640

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630

L’UNIVERS.

là divers fragments qui ont appartenu
à des édifices d’architecture grecque :
des chapiteaux ioniques de différentes
dimensions, des autels, et surtout un
grand nombre de chapiteaux d’ordre
dorique en marbre blanc. Dans un des
jardins qui entourent la ville moderne,
s’élève une colonnade d’ordre dorique
grec qui a été décrite par M. de Choi-
seul. D’après les arrachements qu’on
observe sur la partie opposée à la façade,
on voit que ce débris d’architecture n’a
pas appartenu à un temple, mais que
c’est le reste d’un portique. Cette convic-
tion tient à ce que, dans le temple grec,
l’architrave transversale qui supporte
le soflite vient s’engager dans la partie
postérieure de la frise ; ce qui n’a pas
lieu dans cet édifice.
En remontant un peu plus vers le
nord, on remarque un grand soubasse-
ment carré, formé par des pierres à
bossage et qui sont d'ouvrage grec. Ce
soubassement peut avoir appartenu à
un temple. L’acropole supérieure ( arx
summa ), celle qui sans doute reçut
le principal assaut lorsque Alexandre
s’empara de la ville, n’est pas conservée
d’une manière assez complète pour
qu’on puisse bien reconnaître où était
situé le temple de Mars. Dans l’état des
choses, il n’est pas impossible que cer-
tains ouvrages de défense, dans la par-
tie inférieure, aient été détruits.
Il ne reste donc, de tous les édifices
qui ont à peu près conservé leurs for-
mes, que le théâtre, qui ne présente
aucune particularité digne d’intérêt.
Toute la ville grecque ayant été rasée
par Alexandre, nous ne pouvions, dans
aucun cas , espérer de trouver des mo-
numents antérieurs à cette époque.
CHAPITRE IV.
LE TOMBEAU DE MAUSOLE.
Il est peu de monuments de l’an-
tiquité qui aient excité à un plus haut
degré les efforts et la sagacité des ar-
tistes et des archéologues. Les nombreux
fragments des auteurs anciens qui sont
parvenus jusqu’à nous présentent ce
tombeau comme l’objet de l’admiration
universelle ; Vitruve le mentionne plu-
sieurs fois, Pausanias, Strabon et quel-

ques écrivains byzantins en parlent d’une
manière [dus ou moins abrégée, mais
tous avec éloges. Lucien fait dire à
Mausole (1) : «J’ai dans Halicarnasse un
tombeau immense, tel qu’aucun autre
mort ne peut se vanter d’en avoir un
semblable : Il est construit du plus
beau marbre et orné défigurés de guer-
riers et de chevaux. »
Pausanias (2), en citant les tombeaux
remarquables n'oublie pas celui d’Hali-
carnasse. « 11 a été fait sous le règne
de Mausole, roi d’Halicarnasse. 11 est
remarquable par sa grandeur immense
et l’art avec lequel il est construit; aussi
les Romains dans leur admiration sans
égale donnent-ils le nom de Mausolée
aux tombeaux remarquables. »
Deux autres auteurs parlent du Mau-
solée; le premier, Hygin, écrivain du
temps d’Auguste, décrit en peu de mots
le célèbre tombeau. « Le tombeau du roi
Mausole bâti en marbre lychnite est
haut de quatre-vingts pieds et a trois
cent quarante pieds de tour (3). »
Dans Vibius Sequester (4), nous trou-
vons ce passage : « Le Mausolée qui est
en Carie est haut de cent quatre-vingts
pieds et a quatre cents pieds de tour.
C’est là qu’est placé le sépulcre du roi
en marbre lychnite. » Ces deux passages
permettaient bien de supposer que le
tombeau de Mausole était circulaire.
Nous trouvons dans un passage de Pline
des détails plus précis sur la forme et
les dimensions de cet édifice, c’est sur-
tout ce passage qui a guidé les archéo-
loques dans les essais de restitution qui
ont été tentés jusqu’à ce jour (5).
(i) Lucien, Dialogues des morts, Dial.
XXIV.
(a) Pausanias, liv. VIII, chap. 16.
(3) Hygini, Fab. CCXXXIII.
(4) Vibius Sequester, de Gentibus, p. 37,
in-8°,i778.
(5) Les auteurs qui ont publié des essais
de restitution du tombeau de Mausole sont
au nombre de neuf :
Caylus, 1753, Mémoire de littérature de
F Académie des inscriptions et belles-lettres,
tome XXVI, p. 331 ;
Auguste R.ode, 1800, frontispice de l’édi-
tion de Vitruve. Berlin, in-40;
Choisenl Gouffier, 1814, Voyage pittores-
que de la Grèce, tome I, in-fol.;
Weinbrenner, 1820, dans Kaerclier,
 
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