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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0644

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634

L’UNIVERS.

avait négligé de ménager un pomérium
ou chemin de ronde : cela tenait sans
doute à la position isolée de la ville.
Dans quelques endroits il y a des case-
mates pour mettre les soldats à couvert
des machines. Il ne reste aucune trace
des créneaux.
Les tours sont massives jusqu’au
tiers de leur hauteur ; on y arrivait par
des escaliers extérieurs appliqués contre
la muraille. L’épaisseur du mur varie
de deux à quatre mètres ; elle est moin-
dre du côté du port. Les quais de la
ville sont construits en grands blocs de
marbre blanc ; mais les fourrés débrous-
saillés sont tels, qu’on ne peut les par-
courir dans toute leur longueur. Au-
jourd’hui l’île de Iassus est jointe au
continent par une langue de terre fort
étroite, au milieu de laquelle on voit
des constructions qui ont peut-être ap-
partenu à un pont. Cependant l’île fut
toujours séparée de la terre ferme par
un canal. Elle a, à l’est, la petite anse
dans laquelle la Mésange a mouillé,
et à gauche l’ancien port. Il est formé
naturellement par l’île et la terre
ferme ; a l’entrée ont été établis deux
môles : l’un est aujourd’hui sous l’eau,
et celui de l’est est encore complet. Sa
longueur est de cent mètres, et à sa
pointe s’élève une grosse tour carrée,
ouvrage du moyen âge. La passe entre
les deux môles est de 50 mètres. Sur la
rive du port, du côté de la terre ferme,
sont de nombreux tombeaux faisant
partie de la nécropole.
INTÉRIEUR DE LA VILLE.
Le théâtre est l’édifice le plus ancien
et le mieux conservé qui existe à Iassus.
Le pourtour de la cavéa est bâti en
grandes pierres de taille à bossage et
sans mortier; la porte qui conduit en
haut de la précinction est bâtie en
pierres appareillées dans le genre de
celles d’Assos. Tous les gradins sont
en marbre blanc et décorés de griffes
de lion. Le mur en pente des gradins
est oblique à l’axe du théâtre. Les gra-
dins sont encore presque tous en place;
on compte vingt et un rangs de sièges.
Le mur de gauche n’est pas semblable
à celui de droite; ce dernier est fait

de gros quartiers de pierre à bossages.
Un bandeau lisse, placé à la hauteur
du quatrième gradin, contient l’ins-
cription suivante :
Zopatros fils d’Épicrate, ayant été chorége,
et agonothète, et stéphanophore, a dédié à
Bacclius et au peuple cette muraille (.appelée
analemme), les- groupes de gradins ( en latin
cunei ) et la scène.
Si j’ai bien compris les trois mots te-
chniques de cette inscription, ils m’expli-
quent la singularité de construction que
j’ai signalée plus haut,c’est-à-dire que
la partie du mur de soutènement qui
porte l’inscription , s’étant écroulée, a
été réparée par le magistrat chargé
pour l’année de présider aux jeux de la
scène.
Les murs de la scène existent encore
en partie, mais s’élèvent peu au-dessus
du sol. Ils sont faits en petites pierres,
et paraissent d’une construction bien
plus moderne que le reste de l’édifice.
Dans le voisinage de l’orchestre, j’ai
aperçu une longue inscription composée
de cinq tableaux. Elle est tracée sur un
pilastre de marbre, écrite en caractères
très-menus. Je la fis dégager des terres
et des broussailles qui la couvraient,
mais le temps me manqua pour la co-
pier.
Le théâtre est établi sur un terrain
très-incliné; il y avait sur le devant
une terrasse bâtie en pierres schisteuses,
qui ne me paraît pas d’une construction
très-ancienne. On arrivait aux diffé-
rentes terrasses par des pentes douces
ou des escaliers. Un peu au nord du
théâtre, il existe une construction qui
me paraît avoir appartenu à une maison
particulière. C’est une salle voûtée , en
partie creusée dans le roc, et deux
chambres latérales. Non loin de là est
un portique dont quelques colonnes
sont encore en place. En descendant
vers le nord , on arrive sur l’isthme , le
seul terrain plat de l’intérieur de la
ville ; c’est là que se trouvent les prin-
cipaux monuments publics, le palais ou
castrum, la palestre, le xyste et le
stade. Ce dernier édifice est complète-
ment adossé aux murs de la ville; il se
compose d’une partie circulaire avec
quatre rangs de sièges, et de deux li-
gnes de gradins qui s’étendent en ligne
droite, parallèlement à l’axe.
 
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