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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0656

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646

L’UNIVERS.

en un mot, c’est un lieu parfaitement
clos et fermé comme pourrait l’être un
camp retranché.
CHAPITRE XIV.
LES ÉDIFICES PUBLICS.
Non loin de ce monument s’élève le
frontispice d’un édifice corinthien, qui,
quoique d’une époque beaucoup plus
récente que le temple, paraît avoir été
par sa destination rattaché à ce dernier
édifice. On peut supposer que c’était le
collège des néocores, l’habitation des
prêtres, en un mot, le palais dans le-
quel étaient installés les bureaux de
l’administration du temple. Nous avons
en effet des preuves sans nombre que
ces grands centres religieux de l’Asie(1),
indépendamment du service religieux,
avaient encore certains droits et privi-
lèges qui participaient de l’administra-
tion civile. J’ai déjà fait voir que, dans
l’ordonnance et l’administration des
mosquées musulmanes, on trouvait de
nombreuses analogies avec certains faits
relatifs à l’administration des temples
de l’antiquité. Le privilège de con-
server en dépôt les objets précieux et
les trésors des citoyens était particuliè-
rement dévolu aux temples, comme il
l'est aujourd’hui aux mosquées. La di-
vinité avait son bien particulier, dont
elle usait à sa guise, comme on le voit
par les inscriptions conservées dans la
ville. Elle avait aussi ses immeubles,
qui étaient donnés à ferme, comme le
vacovf ou habous des Musulmans, qui
sont des terres devenues inaliénables,
comme propriétés de mosquées.
Le temple de Vénus se trouvait cer-
tainement légi par des règlements sem-
blables à ceux du temple de Jupiter
Aizanien , puisqu’il avait pour seul et
même administrateur Apuléius Eury-
clès.
L’édifice où se tenaient ces diverses
administrations devait être voisin du
temple ; nous croyons en trouver les
vestiges dans le portique corinthien. Il
se compose aujourd’hui de quatre co-
lonnes portées sur des piédestaux, et
soutenant un fronton dont les pririci-
(i) Strabon, liv. XTV, p 640.

paux fragments sont couchés sur le
sol. La frise, sculptée d’une manière
assez incorrecte, était ornée de rinceaux
et de figures d’enfants.
Le chapiteau est décoré de feuilles
d’acanthe, et le fût est cannelé en spi-
rale, genre d’ornement assez rare dans
les monuments antiques, et qui cepen-
dant a été beaucoup plus usité qu’on
ne le croit généralement. Il a été sou-
vent employé dans la décoration des
théâtres, on le trouve employé dans des
monuments dès l’époque des Antonins.
Les colonnes du portique ont de hau-
teur 6nl,25; le piédestal est à demi en-
terré; à gauche et à droite du frontis-
pice sont des murs de marbre qui vont
se perdre dans des constructions mo-
dernes.
Sur la partie gauche du temple, on
voit une grande place entourée d’une
colonnade ionique, mais qui est aujour-
d’hui interceptée par des fossés, des
murs et des haies. On finit cependant
par reconnaître que cette place formait
un grand rectangle de plus de 100 mè-
tres de côté. La colonnade, qui subsiste
encore, se compose d’environ quarante
colonnes, et l’on trouve des groupes
de cinq à six colonnes contiguës. Il
n’y a derrière aucune apparence de
murs ni d’habitations, tout est détruit.
L’ordre ionique paraît un ouvrage à
peu de chose près contemporain du
temple. La frise est ornée de génies
qui soutiennent des guirlandes; tout le
reste des moulures est sans aucun or-
nement. Le fût de la colonne est can-
nelé depuis le haut jusqu'au tiers infe-
rieur. Une masse de constructions, au-
jourd’hui informes, qui s’élèvent sur
l’un des côtés, paraît avoir été la basi-
lique.
Le théâtre sé reconnaît au milieu
d’un groupe de maisons modernes qui
occupent les vomitoires et une partie
des gradins. Cependant il y en a en-
core un certain nombre en place; on
y voit aussi les deux murs sur lesquels
s’appuyaient les gradins, et qui, d’a-
près l’inscription de Iassus, s’appelaient
analemma; l’inscription suivante, qui
est relative à une construction sem-
blable, a été trouvée près du théâtre :
A la déesse Vénus, aux Dieux augustes : [les
colonnes] et les murs d’appui des gradins ont
 
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