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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0659

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ASIE MINEURE.

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qui domine le temple, on y retrouve
les vestiges d’un théâtre et de plusieurs
autres édifices.
Stratonicée, aujourd’hui Eski hissar,
a été fondée par Antiochus Soter, qui
lui donna le nom de sa femme Strato-
nice; cette ville était, comme Mvlasa,
ornée de somptueux édifices de marbre
blanc, qui ne sont plus aujourd’hui
qu’un amas de ruines.
Un monument d’une certaine impor-
tance au point de vue épigraphique
existe encore; il est renfermé dans une
enceinte de marbre blanc désignée gé-
néralement sous le nom de tombeau de
Philœtère. Cette inscription , qui date
du temps de Dioclétien, détermine le
prix des denrées sur les marchés du
pays. Lagina, petite ville sous la juri-
diction de Stratonicée, était célèbre par
son temple d’Hécate ou Trivia qui réu-
nissait chaque année un grand con-
cours de peuple. Lagina occupait l’em-
placement de la petite ville moderne de
Lakina.
A deux cent cinquante stades au nord
de cette dernière ville, et non loin de la
vallée du Méandre se trouvait le district
des Alabandiens dont la ville princi-
pale était Alabande, aujourd'hui Arab
hissar; on y observe un assez grand
nombre d’édifices antiques parmi les-
quels il faut citer un théâtre et un por-
tique dépendant d’un grand palais;
Étienne de Byzance fait dériver le nom
de cette ville des motscariens Ala, che-
val, et Banda victoire, en commémora-
tion d’une victoire équestre.
Le territoire de la Carie coupé par
de nombreuses chaînes de montagnes
est loin de jouir des mêmes avantages
que la contrée voisine l’Ionie; les villes
modernes qui s’élèvent sur les ruines
des anciennes cités sont pauvres et peu
peuplées, et le naturel des montagnards
a passé jusqu’à ces derniers temps pour
être presque indomptable. Au partage
de l’empire byzantin la Carie échut à
l’emir Mentesche, dont elle prit le nom,
qu’elle conserve encore sous le gouver-
nement des Osmanlis.

CHAPITRE XVI.
ILE DE COS.
L’île de Cos, une des Sporades; si-
tuée à l'entrée du golfe d’Halicarnasse,
cette île a fait partie de la Pentapole
triopéenne; elle était célèbre par son
temple d’Esculape, et par le génie de
ses artistes.
L’île, vue du large, paraît monta-
gneuse et aride; mais à mesure qu'on
approche, une plaine fertile et cou-
verte des plus beaux jardins se déve-
loppe aux regards. La ville moderne est
située à la pointe nord-est de l’île, et une
forteresse, qui paraît encore bien en-
tretenue, défend l’ancien port, aujour-
d’hui comblé.
L’arrivée des Grecs dans cette île re-
monte à l’époque des plus anciens éta-
blissements doriens sur la côte d’Asie,
si même elle n’est pas antérieure à la
prise de Troie; car Homère parle de
Cos comme d’une ville occupée par les
Héraclides. Une partie des Doriens de
Mégare ayant quitté cette ville, vinrent
en Asie, et fondèrent les villes de Piho-
des, de Cos, qui s’appelait alors Asty-
palæa, et d’Halicarnasse (1).
Le gouvernement de ces Doriens
avait une grande ressemblance avec ce-
lui des Ioniens. Ils vivaient sous l'auto-
rité de princes qui jouissaient d’un pou-
voir souverain (2). Cette île suivit dans
toutes les grandes circonstances la meme
politique que les Rhodiens. Ces deux
îles se liguèrent contre Athènes pour
faire reconnaître leur indépendance. A
l'arrivée des Romains en Asie, elles
s’unirent étroitement avec la république,
et cette amitié dura jusqu’à la fin de
l’empire.
Plusieurs auteurs attestent que la
ville de Cos s’appelait anciennement
Astypalæa. Strabon (3) ajoute qu’elle
occupait un autre lieu également voi-
sin de la mer. C’est à la suite d’une
guerre civile que les habitants d’Asty-
palæa furent obligés de se transporter
près du cap Scandarium, où est la ville
actuelle. Elle est distante de 15 milles

(1) Strabon, liv. XIV, p. 653.
(2) Hérodote, liv. VII, eh. 64.
(3) Strabon, liv. XIV, p. 657.
 
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