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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0678

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668

L’UNIVERS.

sont construits en pierres de grand ap-
pareil et sont entièrement conservés.
La scène seule, qui était construite en
murs moins solides est presque détruite,
mais les portes avec leurs linteaux mo-
nolithes, les piédestaux des colonnes
existent encore ; cette partie de l’édifice
offre une particularité qui ne peut être
observée dans d’autres théâtres, c’est
la disposition inférieure de la scène,
l’hyposcenium , qu’il est rare de retrou-
ver, parce qu'elle est ordinairement
enterrée sous les décombres. On voit
les traces des corridors souterrains et
les amorces des solives de la scène qui
montrent clairement que chez les an-
ciens, la scène était en bois et disposée
de manière à pouvoir faire jouer les
machines.
La cavea ou salle, avait vingt huit
rangs de gradins divisés par le bal-
teus ou précinction ; les petits escaliers
taillés dans le mur du podium servaient
de communication entre les deux pré-
cinctions ; les gradins étaient desservis
par neuf escaliers formant huit cunéi
ou divisions. Il n’y a pas de vestiges
du portique supérieur. Deux vomitoires
latéraux communiquaient directement
à la première précinction, et le mur de
soutènement des gradins était oblique
à la scene comme dans tous les théâtres
grecs ; on n'a pas encore bien défini J’a-
vantage que présentait cette disposition,
qui n’a jamais été adoptée par les Pto-
mains.
La mer vient presque baigner Je pied
du mur d’avant-scène; on voit au fond
des eaux plusieurs murailles qui appar-
tenaient aux dépendances de cet édifice.
A droite et à gauche les rochers sont
coupés verticalement et sont creusés
pour former des grottes et des cham-
bres qui selon le Dr Clarke, étaient ha-
bilées par la corporation des devins.
Quelques-unes de ces chambres sont en
maçonnerie; elles communiquent entre
elles par des portes à chambranles dé-
corés de crossettes;on voitdans la roche
des conduits avec des tuyaux de terre
cuite qui permettent de supposer que
ces grottes faisaient partie d’un ancien
bain.

CHAPITRE V.
TOMBEAUX.
La ville lycienne s’étendait jusqu'à
ces rochers près desquels on remarque
plusieurs sarcophages du style lycien.
L’abaissement du sol dans cette partie
du territoire de la ville est tellement
évident, qu’il a frappé la plupart des
navigateurs qui ont abordé sur cette
côte (1). On observe au nord-est un
grand sarcophage orné de sculptures;
il est complètement entouré d’eau, et
on ne peut l’approcher qu’au moyen
d’une nacelle.
Du pied de ces rochers sort une source
limpide et abondante, mais dont les
eaux sont saumâtres; cependant les
animaux en boivent volontiers. La ville
moderne de Maori est au nord ; la mon-
tagne forme une enceinte de rochers
dans laquelle s’élèvent plusieurs pilons
isolés, c’est là que fut établie la Nécro-
pole avec ses grands tombeaux taillés
dans le roc, les plus remarquables de
toute la contrée. Ils sont muets pour
nous, car ils ne portent aucune ins-
cription qui nous mette à même de con-
jecturer à quelle époque ils furent cons-
truits Les grands tombeaux sont au
nombre de trois; ils sont faits sur le
même plan et paraissent être de la même
époque; la description de l’un peut s’ap-
pliquer aux deux autres.
Le plus grand et le mieux conservé
de ces monuments est taillé dans la
face occidentale de la montagne.
Il se compose d’un portique d’ordre
ionique formé de deux colonnes et de
deux antes supportant un entablement
orné de denticules, et un fronton décoré
de palmettes (2).
La porte du monument est dans le
style grec avec des consoles, et les van-
taux simulent une porte véritable avec
ses clous et ses serrures. Chacun des
pilastres est orné de trois patères; sur
celui de gauche on lit l’inscription:
AMVNTOr EPMAIIIOÏ. (tombeau)
d’Amyntasfilsd’Hermapius.La porte est
divisée en quatre panneaux simulés; un
(1) Voy. C. Ritter,Eidktuide, t. IX,p. g4â.
(2) Voyez pl. 25. Tombeau d’Amyulas à
Teiniissus.
 
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