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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0679

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ASIE MINEURE.

fins

seul est ouvert; il était jadis fermé par
une dalle; il donne accès dans une
chambre sépulcrale dans laquelle sont
disposées des banquettes pour déposer
les corps. C’est une règle invariable dans
tous les tombeaux de la Lvcie, taillés
dans le roc. Aucun ne contient de sar-
cophage, les corps étaient déposés sur
des banquettes qui sont ordinairement
sculptées en forme d.e lits funèbres : en
cela ils sont semblables à ceux des
Étrusques, qui étaient aussi un peuple
asiatique.
Les deux autres tombeaux sont d’un
travail moins fini que celui dont nous
donnons la description , mais ils sont
en tout point semblables. Nous ne pou-
vons que par comparaison arriver à
déterminer l’époque approximative de
la construction de ces monuments et
nous croyons qu’elle remonte à la fin du
quatrième siècle avant notre ère, c'est-
à-dire au temps d’Alexandre- Ces mo-
numents sont certainement d.e l’école
grecque, mais dans les rochers voisins
on a creusé une autre nécropole dans
le style lycien, c’est-à-dire imitant par-
faitement la construction en charpente;
on y voit les solives, les liemes, les pou-
tres qui couronnent la porte et la toi-
ture imitant des bois ronds non travail-
lés. Ces monuments qui sont nombreux
en Lycie ne diffèrent entre eux que
par les détails, nous nous contenterons
de les mentionner sous le nom de tom-
beaux lyciens. Les portes de ces tom-
beaux sculptées sur les rochers représen-
tent toutes les armatures dont on peut
garnir une porte, les clous, les ser-
rures , les heurtoirs pour frapper, et
à côté du tombeau on voit quelquefois
la représentation d’un chien couché ; il
faut remarquer que sur les peintures
des vases grecs de l’ancienne école, dans
les sujets funèbres qu’on appelle Con-
clamation, la figure d’un chien est sou-
vent représentée sous le lit du mort.
Le groupe des tombeaux lyciens qui se
trouve au pied de l’acropole donne une
idée la plus parfaite de ces monuments
singuliers, qui n’ont d’analogue dans
aucune autre partiedu monde ancien (1).
Les ornements et les palmettes qui cou-
(r) Voy. pl. 14, Nécropole de Telmissus.
La plante d’Euphorhe mise sur le premier

ronnent quelques-uns de ces tombeaux
sont tout à fait dans le style grec : sur
l’un d’eux on lit l’inscription ( Tom-
beau) de Tibérius Claudius Pergamus.
Ce personnage était évidemment un Ro-
main. Faut-il penser qu’il a été inhumé
dans un tombeau plus ancien? ou le mo-
nument a-t-il été creusé et sculpté pour
lui ? Questions encore indécises sur
l’âge des monuments dits lyciens.
CHAPITRE VI.
MACBI.
La ville moderne de Macri a pris son
nom de i’île qui se trouve à l’entrée du
golfe et qui dans l’antiquité s’appelait
Macris. Les portulans delà Méditerranée
ont traduit ce nom par Isola Longa :
on l’appelle aujourd’hui l’Ile des Che-
valiers. Macris, le nom grec, est resté
au Glaucus sinus et à la ville qui a
remplacé l’ancienne Telmissus. Cernée à
l’est par les pentes abruptes de l’Anti-
Cragus, Macri n’a de communication
facile avec le continent que du côté
du nord, elle n’a pas de murailles ni
de forteresse, une petite mosquée cou-
verte par une coupole est entourée de
maisons de pierre couvertes en terrasse,
c’est là toute la ville. En 1856, elle a
été fort endommagée par un tremble-
ment de terre qui a encore dispersé
une partie de la population: aujour-
d’hui on y compte à peine mille âmes.
L’extrême fertilité du pays ne suffit pas
pour attirer de nouveaux habitants, les
marais environnants exhalent au prin-
temps des miasmes délétères; mais
comme tableau il est impossible de
voir un lieu plus attrayant, car les
beautés de la nature se reunissent à
celles de l’art pour captiver l’atten-
tion. Il est triste de penser que ce petit
pays est destiné à devenir un désert.
Vers le milieu de juin les habitants aban-
donnent la ville pour aller demeurer
dans les hautes rég ons de l’Anti-Cragus.
Il ne reste à Macri qu’un douanier, un
boulanger et le cafédji, le premier et le
dernier citoyen d’une ville turque.
Derrière le rocher de l’acropole de
plan est beaucoup trop haute en proportion
des figures qui ont été ajoutées au tableau.
 
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