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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0686

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676

L’ÜNIVERS.

que ce ne soit qu’une seule et même
ville. Le colonel Leake remarque avec
juste raison que plusieurs villes de la
Lycie portaient au moins deux noms :
Xanthus et Arna, Patara et Sataros, Pi-
nara et Artymnessvis. Le nom deSidyma
serait de l’époque romaine.
Cadyanda, vi le lycienne d’une origine
inconnue, est située sur la pente occi-
dentale du mont Cragus, au village de
Ouzoumlou (des raisins), à une journée
de marche au nord-nord-est de Macri.
M. Fellows, à qui l’on doit la décou-
verte de cette ville, a observé un certain
nombre de tombeaux remarquables les
uns en sarcophages ornés de sculptures,
les autres taillés dans le roc et portant
des inscriptions lyciennes Les ruines de
la ville occupent le sommet d’un pla-
teau qui commande la plaine et d'où
l’on jouit d’un admirable panorama,
ïlne grande rue bordée de temples et
d’édifices publics traverse la cité de
part en part; le théâtre, encore en bon
état de conservation, est situé sur la
pente de la colline. 11 a dix-huit rangs
de gradins ; mais le proscénium, la seule
partie intéressante dans ces sortes d’é-
difices, n’est plus qu’un amas de dé-
combres ; cependant les portes latérales
sont encore debout.
Le stade paraît être d’un style primi-
tif; il est sans sitges à l’entour. L’agora
est rempli de ruines de tout genre, pié-
destaux et port ques gisent les uns sur
les autres renversés par une secousse su-
bite. Le gymnase est sans doute ce grand
édifice voûté dont parle M. Hoskyn, et
que les habitants désignent sous le nom
de Yedi kapou, les sept portes. La ville
est entourée d’une ligne de murailles
de construction polygonale; on observe
cependant quelques réparations faites
par les Romains en assises réglées.
La nécropole renferme des tombeaux
de trois styles différents, les sarcopha-
ges lyciens qui sont ornés de sculptures
remarquables, les tombeaux grecs en
forme de bômos supportant un piédes-
tal, et les tombeaux romains. De nom-
breuses inscriptions en langue grecque
subsistent encore ; quelques-unes portent
le nom de la ville des Cadyandiens plu-
sieurs fois répété.
Un doute s’est cependant élevé sur
l’identité de cette ville presque incon-

nue. Hérodote (1) rapporte que Caunus
était voisine des montagnes des Calvn-
diens. Pline (2) nomme Calynda comme
une ville de Carie voisine du golfe de
Telmissus; or, Cadyanda est peu éloi-
gnée du territoire de Caunus ; il s’en-
suit que les géographes sont disposés
à identifier la ville lycienne avec celle
de Calynda. c’est-à-dire qu’on trouverait
là un double nom comme dans presque
toutes les villes de la Lycie. A quelque
distance du village d’Ouzoumlou, on re-
marque une stèle quadrilatère dans le
genre de celle qui existe à Xanthus ; elle
a trois mètres vingt-cinq centimètres
de haut et un mètre vingt centimètres
sur chacune de ses faces ; elle repose sur
un socle d’un mètre de hauteur. On
rencontre plusieurs monuments du
même genre dans d’autres villes de la
Lycie; celui-ci paraît avoir été couvert
de caractères qui sont tout à fait effacés.
Le village d’Ouzoumlou est assez consi-
dérable; il y a quatre mosquées; on y
trouve quelques provisions. Le retour
d’Ouzoumlou à Macri s’effectue en une
journée, en suivant la rive d’un ruisseau
qui descend dans la plaine. Avant d’ar-
river à Macri, on passe près d’un cime-
tière où se trouvent quelques inscrip-
tions portant le nom de Cadyanda.
Le village d’Orhan situé à une jour-
née au nord-est d’Ouzoumlou occupe
l’emplacement de l'ancienne Araxa; ce
lieu a été déterminé par M. Spralt d’a-
près une inscription qui contient le nom
d’Araxa (3).
CHAPITRE XL
PATARE. —- PHŒN1CUS PORTUS. —
KALAMAKI.
En quittant le golfe de Macri, le 7
août 1836, nous fîmes route vers le sud,
doublant le cap montagneux qui forme
le contrefort occidental de l’Anti-Cragus.
Le lendemain, la Mésange se trouvait
en travers du cap Yé'di bouroun, les sept
caps, qui forment en effet sept pointes
rocheuses très-avancées dans la mer.
Mais bientôt la côte devient plate et
(1) 1,172.
(2) Pline, V, 29.
(3) T/ avels in Lycia, t. I, p. 40.
 
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