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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0691

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\S1E MINEURE.

monuments, nous ne pensons pas que
de nouvelles recherches faites dans
cette ville puissent donner des résul-
tats bien satisfaisants.
CHAPITRE XVI.
PORT SÉVÉDO. —- CASTELLORIZO.
foute la région du Cragusqui s’étend
entre Patare et Antiphellus est la plus
abrupte et la plus impraticable de toute
la contrée. La montagne vient plonger
à pic dans la mer; c’est un avantage
pour les navires, qui peuvent ranger la
côte de très-près, mais les voyages
par terre sont des plus pénibles, le pays
n’offrant aucune ressource. En 1834
et 1836 nous avons fait l’un et l’autre
trajet : la voie de mer est infiniment
préférable. Il est toujours facile de trou-
ver soit à Lévissi soit à Castellorizo
des bombardes grecques qui, moyen-
nant un prix raisonnable, parcourent la
côte depuis Macri jusqu’à Tarsous, pro-
fitent du vent de terre pour marcher
de nuit, et le jour mouillent dans les
ports anciens. Un pareil voyage offre
toutes les variétés de plaisir et d’étude;
l’on n'est pas .exposé à la maigre
chère des nomades et. au danger de
rouler dans les précipices. Ces moyens
de transport deviennent d’autant plus
nombreux et plus faciles que la côte
de Caramanie tend à changer de physio-
nomie :1a population y revient, au grand
avantage du pays et au grand détriment
des monuments antiques ; ce sont tou-
jours ces vénérables restes du passé que
les nouveaux débarqués attaquent pour
se bâtir des demeures : ce n’est pas
seulement sur la côte d’Asie que nous
avons vu ce triste spectacle.
Le trajet par terre de Lévissi à Xan-
thus se fait en trois jours de marche;
de Xanthus à Fournas, petit chef-lieu
de district, la route est'marécageuse et
complètement déserte; en été on va
coucher à Bazirian keui ( le village des
marchands ), situé sur le revers de la
baie de Kalamaki : on y trouve quel-
ques provisions. De Bazirian keui à
Sedek, route très-difficile, a plus de cin-
quante mètres au-dessus du niveau de
la mer ; Isna, misérable gîte de quelques
maisons. On descend ensuite dans la

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petite crique d’Antiphilo ou port Vathy.
Toutes ces montagnes sont de nature
calcaire; c’est ce genre de roche qui
compose les plus belles falaises. C’est
ici que commence cette découpure extra-
ordinaire de la côte de Lycie, dont la
formation paraît être le résultat d’un
chaos inextricable, tantil a engendré de
ports,d’îleset decapsqui n’ontentreeux-
aucune connexion. Un voyage de circum-
navigation dans ces parages, depuis
Antiphilo jusqu’au golfe d’Adalia sera
toujours d’un extrême intérêt, même
pour ceux qui ne s’occupent pas d’etu-
des spéciales de monuments.
L’entrée de la baie d’Antiphellus, ap-
pelée généralement port Sévédo, est si-
gnaléepar l’île de Castel orizo, que les
anciens appelaient Mégiste, parce qu’en
effet elle est la plus grande de ce groupe
d’îles qui forment la ceinture de la
Lycie.
‘Castellorizo, capitale et unique ville
de l’île, est habitée par de nombreuses
familles de Grecs qui se livrent à la
pêche et au commerce de cabotage. Ils
fout les transports entre Rhodes et le
continent. Ces rapports entre les deux
îles datent de loin; car dans l’antiquité
Mégiste, que l’on appelait aussi Cystène,
appartenait auxRhodiens. On dit qu’il
y a quelques antiquités dans l’île, restes
de la ville de Mégiste, qui déjà du temps
de Pline n’existait plus, mais les récits
qu’en ont faits ceux qui les ont visitées
se bornent à la description de quelques
murailles sans forme. Au temps où ces
mers n’étaient pas encore abandonnées
des navigateurs,sous les républiques de
Gênes et de Venise, les chevaliers de
Rhodes avaient fait de ces îles des
points de relâche et de ravitaillement,
ils avaient bâti une forteresse à Castel-
lorizo.
Le 21 avril 1836 nous sommes ve-
nus, avec le brick de l’État le Dupetit-
Thouars, mouiller au port Sévédo, qui
fait face à l’île, et à l’entrée duquel se
trouvent les ruines de l’ancienne Anti-
phellus; ce lieu porte encore le nom d’An-
tiphilo. Ce n est pas même un village,
c’est tout simplement un poste dédouané
pour l’embarquement des planches et du
bois. Il y a un café et cinq ou six fa-
milles grecques ou turques qui sont ve-
nues de Castellorizo. Le bétail est abon-
 
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