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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0700

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690

L’UN î VE RS.

de Cyaneæ : on doit en conclure qu’en
celieu était une ville du même nom. On
sait si peu de chose touchant la cons-
titution des communautés lyciennes,
qu’on doit se borner à constater les faits
que l’on observe: cette Cyanæ maritime
ne peut-elle pas être le port ou l’échelle
des Cyanéens comme Antiphellus était
celle des Phellitains.
CHAPITRE XXI.
ANDRIACE. — SURA. — MYRA.
Derrière l’acropolis deTristomo nous
allâmes examiner les ruines très-con-
sidérables d’une ville du moyen âge
dont nous n’avons pu retrouver le nom.
Il y a plusieurs églises, des bains, des
citernes; mais tout cela est d’une cons-
truction grossière, en petits moellons
reliés par un mauvais ciment : Simena,
citée par Pline et par Étienne de By-
zance, étant placée, dans le stadiusmus,
à soixante stades d’Aperlæ, la position
de cette ville inconnue ne peut lui con-
venir; ces ruines sont cependant anté-
rieures à toute invasion musulmane, et
ne peuvent avoir été habitées que par
des Grecs.
Pour donner une idée de la difficulté
que présente le parcours de cette région,
soit à cause des solitudes, soit à cause
de sa conformation compliquée, un
jeune officier de marine partit du bord
pour nous rejoindre par terre à Myra,
qui n’est éloignée que de vingt-quatre
kilomètres ; il perdit sa route dans les
montagnes, erra pendant deux jours
sans nourriture et sans eau, et dans la
matinée du troisième il atteignit un
campement de Yourouks qui le con-
duisirent à Myra. Nous devons ajouter à
ces difficultés l’extrême confusion des
noms entendus de diverses manières
par les voyageurs européens. Ainsi, les
Anglais écrivent tous Cassabar, chef-
lieu de la Lycie inférieure, tandis que le
vrai nom est Cassaba, dérivé du mot
arabe bien connu des Algériens Casbah,
château; ils écrivent Guendever au lieu
de Kandiva, Dembra au lieu Demeri :
tout n’est pas facile à débrouiller poul-
ies géographes.
Le 2 mai le commandant du brick
le Dupetit-Thoiinrs m’ayant fait pré-

parer une chaloupe avec douze hommes
et des provisions, nous partîmes avec
le commissaire et un officier du brick,
pour continuer notre exploration de la
côte. Nous prîmes un pilote à Aperlæ
pour aller mouiller au port Andraki,
l’ancienne Andriace, à quatre lieues
marines à l’est de Kakava. Il faut pour
aller à Andraki faire l’est-nord-est
jusqu’à la baie Yali; là on découvre
l’entrée du port Andraki indiquée par
une tour hellénique, la Pointe Pyrgo des
portulans. Il faut ranger la côte à droite
pour entrer dans la rivière, à cause de
la barre qui existe à l’embouchure. Les
canots mouillent dans une crique où se
jette un cours d’eau abondant, petite
rivière qui n’a qu’un mille et demi
de parcours, alimentée par des eaux
sulfureuses froides et légèrement sa-
lées qui sortent des rochers. Ce cours
d’eau est noté parles anciens géographes
comme la rivière d'Andraki; c’est là que
mouilla la flotte de Brutus et de Len-
tulus dans leur campagne contre la
Lycie. La rivière d’Andraki est fré-
quentée par d’énormes poissons qui pa-
raissent attirés par la saveur des eaux.
L’antique Sara, célèbre par un oracle
qui se rendait au moyen des poissons,
était à peu de distance du golfe d’An-
draki : cette ville est mentionnée par
Pline(1) à Myraen Lycie; les « poissons
de la fontaine d’Apollon Curien arrivent
après trois appels donnés au son de la
flûte, et disent l’avenir. Se jeter sur les
viandes qu’on leur donne, c’est de bon
augure; le contraire arrive s’ils les re-
poussent avec la queue ». Comme il n’y a
pas de fontaine dans les ruines de Sura,
on doit regarder les sources saumâtres
que j’ai mentionnées comme la fontaine
d’Apollon Curien. On doit noter que
Pline place cette fontaine à Myra et non
pas à Sura (2).
Les ruines de Sura ont été reconnues
par M. Spratt à une heure et demie de
marche à l’ouest du monastère de
Myra. Sur l’indication des moines du
monastère, il remonta la plaine de Myra
(1) Pline, XXXII,8.
(2) La correction de Curium en Surium,
Pline Sillig., cdit. i85i, n’est nullement mo-
tivée. Cf. Plutarch, de Solert, animal, ch. 9.3,
F.I.Bvz , v. Saura,
 
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