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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0704

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G94

L’UNIVERS.

grande hauteur dans le rocher ; ils re-
présentent cette cérémonie funèbre
qu’on appelait Conclamation.
La montagne de Myra s’élève à l’an-
gle de deux vallées; la ville faisait face
au sud. La vallée de l'est, où coule la
rivière de Myra, est celle dont nous
avons reconnu l'origine dans la vallée
de Cassaba.
Sur le flanc oriental de la montagne
se trouve une seconde nécropole toute
taillée dans le roc, dont les tombeaux
ont un aspect plus gi andiose encore (1).
Le rocherdes tombeaux s’élève a pic au-
dessus de la plaine ; il est dominé par la
montagne de l’acropole citée par Stra-
bon (2). Ceux qui ont été à même de
comparer la nécropole de Petra avec
celle de Mvra donnent la préférence à
cette derniere pour la majesté des lignes.
Un des tombeaux est décoré d’un
f.onion de six mètres de base, dans
le tympan duquel est sculpté le com-
bat d’un lion et d’un taureau. Deux
colonnes d’ordre ionique et deux pilas-
tres supportant des têtes de lion en
haut-relief soutiennent le portique. Un
grand bas-relief de neuf ligures est
placé au-dessus de la porte.
Un autre tombeau non moins impor-
tant est orné de bas-reliefs presque
grands comme nature, représentant la
vie du mort ; on le voit d’abord enfant,
il est nu et tient à la main un preferi-
culum, cuiller pour les sacrifices; on le
voit ensuite adulte à côté de sa mere ;
dans un troisième tableau il est pré-
senté par son père à une matrone qui
tient par la main une jeune fille : c’est
son mariage; enfin il est couché sur son
lit funèbre, il tient à la main un rhyton
vide, il a épuisé la coupe de la vie.
J.a plupart de ces tombeaux sont d’un
accès très-difficile ; nous fûmes obligés
de faire venir un câble de la chaloupe
pour en atteindre quelques uns.
Dans la plaine du sud on voit plu-
sieurs cénotaphes de l’époque romaine ;
l’un deux est en forme de petit temple.
11 est une remarque à faire avant de
quitter les ruines de Myra, c’est qu’on
n’y rencontre pas un seul sarcophage
avec le couvercle en ogive, genre de mo-
(i) Voyez planche 6o, Nécropole à Myra.
(a) Strabon, XIV, 665.

nument si multiplié dans les autres
villes de Lycie.
A notre retour à Andraki, je fis faire
une reconnaissance aux abords du grand
édifice décrit par le capitaine Beaufort,
mais le marais qui l’entoure était im-
praticable.
D’après l’inscription placée sur le
frontispcie, ce monument était un gre-
nier bâti par ordre de l’empereur Ha-
drien; il est d’une conservation parfaite
et divisé en sept chambres ayant cha-
cune une porte : celle du milieu est sur-
montée de deux bustes.
CHAPITRE XXII.
CAP PHINEKA. — LIMYBA
Le massif montagneux, dont la ville
d’Arnæa occupe le point culminant,
vient s’amortir dans la mer au cap Phi-
neka et sépare la vallée de Myra de
celle du fleuve Arycandus, qui prend sa
source dans le mont Solyma. Une autre
rivière, dont le nom ancien est resté
inconnu, coule du nord au sud paral-
lèlement au fleuve Arycandus.
Plusieurs villes appartenant à la con-
fédération lycienne possédaient les val-
lées inférieures; on retrouve dans les
ruines de nombreuses inscriptions dans
la langue des Lyciens, et les monuments
sont du même caractère que ceux des
villes de l’ouest.
La population moderne de ces vallées
est généralement adonnée à la vie no-
made; les chefs ou aghas possèdent des
fermes autour desquelles se groupent
les tentes de leurs administrés; les
rares villages qui peuplent ces monta-
gnes se composent de quelques maisons
de terre ou de bois.
La seule industrie des indigènes est
l’exploitation des forêts de pins et de
sapins qui couvrent les montagnes ; aussi
l’ancien mont Climax est-il désigné par
eux sous le nom de Taktalu dagh, la
montagne des planches. Les autres in-
dustries sontnulles, les habitants vivent
du produit de leur sol et de leurs trou-
peaux. Cette partie de la Lycie est infi-
niment plus pauvre que la région de
l’ouest, mais on retrouve chez les indi-
gènes le même caractère pacifique et
hospitalier.
 
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