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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0711

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ASIE MINEURE.

70 i

théâtre est placé dans un enfoncement
de la montagne au sud de la rivière.
Un grand nombre d’autres monuments
sont épars aux environs , quelques-uns
présentent le caractère d’une haute an-
tiquité.
OEnoanda était à une demi-journée
au sud de Balbura ; on retrouve ses
ruines au village de Ouloudja, sur la
rive gauche du Xanthus. Les monu-
ments sont presque entièrement dé-
truits; ils avaient le même caractère que
ceux des autres villes de la Tétrapole.
CHAPITRE XXVI.
PAMPHYLIE.
CONSTITUTION DU SQL. —• ÉTABLISSE-
MENT DES COLONS GRECS.
Les Grecs ont donné le nom de Pam-
Eie à cette province formée d’une
le étroite de territoire, resserrée
entre la chaîne du Taurus et la mer,
et presque entièrement formée de ter-
rains d’alluvions. Si les documents his-
toriques nous font défaut pour con-
naître les populations qui ont occupé
cette contrée avant l’arrivée des pre-
miers Grecs, nous pouvons être assurés,
d’après la nature du pays, que les ré-
gions montagneuses voisines de la
Pamphylie, la Cilicie, la Lycie et la
Pisidie étaient déjà peuplées quand le
territoire de la Pamphylie, composé de
terrains marécageux qui recevaient les
eaux des versants du Taurus, était en-
core impraticable. Plusieurs fleuves et
de nombreux torrents la traversent dans
toute sa largeur, et forment des allu-
vions dont nous pouvons nous rendre
compte en comparant l’état actuel du
pays et les récits des historiens anciens,
on peut voir quels changements nota-
bles se sont opérés depuis l’âge romain :
les embouchures des fleuves obstruées
par les sables et le grand lac Capria
presque comblé sont des témoignages
suffisants des transformations inces-
santes auxquelles est soumis le sol de la
Pamphylie.
Ces alluvions ont comblé et assaini
les marais formés par les eaux sta-
gnantes et crée un pays d’une incompa-
paralile fertilité, qui alors seulement a

dù attirer une nombreuse population.
Les Solymes, les Termiles, les Laso-
niens, les Milyens qui étaient des
Thraces, avaient déjà formé une confé-
dération de tribus et de villes.
Les hautes vallées du Taurus leur of-
fraient des terres assainies, d’une cul-
ture et surtout d’une défense facile. Si
jamais pays mérita le nom de Pam-
phylie, ce fut cette région dans laquelle
on parlait quatre langues. Ils possé-
daient le pays depuis le Taurus jusqu’à
la côte opposée à l’île de Rhodes, dit
Strabon (1). Quelques-unes de ces tribus
descendirent dans le pays plat, et choi-
sirent les éminences naturelles pour y
établir des châteaux. La défense comme
la salubrité commandaient cette pré-
caution, et nous retrouvons, entre les
mains des Grecs ces mêmes bourgades
devenues des villes florissantes, em-
bellies de monuments groupés dans la
plaine au pied de la colline qui fut le
berceau de la ville. Perga, Syllæum,
Aspendus en sont des exemples.
La dispersion des peuples grecs con-
fédérés contre le royaume de Priam fut
aux yeux des historiens anciens la pre-
mière cause de l’expansion de la race
hellénique sur toutes les côtes de l’Asie.
Les compagnons d’Agamemnon, égarés
sur la vaste mer dont l’étendue leur
paraissait infranchissable , s’en allè-
rent côtoyant l’Asie et fondant des villes
dans ces parages inconnus (2).
Chalcas et Amphiloque se dirigèrent
vers le sud, et donnèrent au pays où ils
abordèrent le nom de Pamphylie, pays
de toutes les tribus, qui rappelait la
manière dont il fut peuplé (3).
On est disposé à accepter cette éty-
mologie donnée par Hérodote, puis-
qu’elle présente un sens précis; Étienne
de Byzance fait dériver ce nom de celui
de Pamphyle, fille de Rhacius et de
Manto.
Au nombre des peuples qui se sont
établis dans la contrée, Strabon cite les
Ciliciens de la Troade, qui fondèrent les
villes de Thebé et de Lyrnessus; pour
n’omettre aucun des noms des premiers
colons de la Cilicie, il faut citer encore
(1) Strabon, XIII, 63r.
(2) Strabon, XIV, 66g.
(3) Hérodote, VII, 92.
 
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