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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0714

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704

L’UNIVERS.

ville plus célèbre; nous la prendrons
bientôt, je l’espère. » Il devait encore
s’écouler vingt-deux jours avant que les
Romains entrassent dans la place.
Enfin le 21 décembre 702, Cicéron an-
nonce sa victoire à son ami Atticus (1) :
« La ville de Pindenissus s’est rendue à
moi le jour des Saturnales, après qua-
rante-sept jours de siège. Qu’est-ce que
c'est que ce Pindenissus? je ne savais
pas qu’il y eut au inonde une ville de
ce nom. »
Cette ville que Cicéron n’avait jamais
entendu nommer, et dont il altère le
nom,,ne manque cependant pas d’une
certaine célébrité : c’est l’ancienne Ped-
nelissus, une des principales villes des
Pisidiens, la rivale de Selgé, dans la
vallée supérieure de l’Eurymédon. Elle
est citée par Strabon (2), d’après Arté-
midore, qui la met au nombre dés villes
de Pisidie, par Étienne de Byzance et
par Ptolémée. Hiéroclès étend les fron-
tières de la Pisidie jusqu’au milieu du
Taurus, et met Pednelissus (3) dans la
Pamphylie. Des ruines encore fort im-
portantes ont été découvertes dans une
des parties les plus inaccessibles du
Taurus, près du village de Baoulo. Ci-
céron dans la même lettre rend compte
des événements qui ont suivi la prise
de la ville. « J’attaquai ensuite Pindé-
nissus (Pednelissus), ville très-forte de
la Cilicie indépendante, qui, de mémoire
d’homme, fut toujours en armes, gens
rudes et féroces prêts à se défendre par
tous les moyens. J’entourai la ville d’un
fossé et d’un retranchement, et j’établis
un grand terrassement; je fis construire
des rinea ou berceaux, une tour très-
haute et une quantité de machines; je
lançai en outre une nuée d’archers. iNous
sommes arrivés à notre but après de
rudes fatigues et en employant de grands
moyens; un certain nombre des nôtres
ont été blessés, mais l’armée est sauve.
Je lui ai abandonné Je butin, excepté les
chevaux. Je fais vendre les esclaves
aujourd’hui 21 décembre, le prix en
monte déjà à douze millions de sesterces
(2,400,000 fr.). Voilà tout le détail de
mes exploits militaires. Cicéron demeure
(1) Ad ait., CC.XXV1II.
(2) XIV, 667.
(3) Voy. plus bas Pednelissus.

encore en Asie jusqu’au milieu de
l’année suivante, il s’occupe unique-
ment des affaires de son gouvernement.
Pour ceux qui s’intéressent à la ques-
tion de savoir si l’on trouve des pan-
thères en Asie Mineure, les passages de
quelques lettres de Cicéron prouvent que
du temps des Pvomains, on croyait que
la Pamphylie en nourrissait à profusion.
M. Cœlius écrit, en effet, à Cicéron pour
le prier de lui en faire passer un certain
nombre. « Vous 11’avez pas reçu une
seule lettre où je ne vous aie parlé des
panthères; il serait bien honteux que
Patiscus en eut. envoyé dix à Curion,
et que je n’en obtinsse pas un plus grand
nombre de vous, qui pouvez en tirer
d’une quantité d’endroits. Pour vous, si
vous avez la bonté de vous souvenir de
ma prière et de donner des ordres aux
Cibyrates et en Pamphylie, où l’on dit
qu’il s’en prend beaucoup, vous m’en
procurerez autant qu’il vous plaira (1) ».
Cicéron ne paraît pas avoir fait
grande attention à la lettre de Cœlius ;
il ne lui répond pas, et se contente d’é-
crire, le 13 février suivant, à sonami At-
ticus (2) ; « Il n'y avait rien de nouveau
pour moi dans cette lettre, hors ce qui
regarde les panthères de Cibyre; vous
avez fort bien fait de dire à Octavius
que vous ne croyiez pas que j’en en-
voyasse à son collègue. »
Cicéron aurait eu beaucoup de peine
à satisfaire son ami; il est probable qu’à
cette époque les panthères étaient en
Asie Mineure un animal aussi inconnu
qu’aujourd’hui : il devait se trouver en
en effet d’autant moins répandu que le
pays était plus peuplé.
CHAPITRE XXVIII.
OLBIA. — ATTAL1A.
Le territoire de la Pamphylie com-
mençait à Phasélis et se terminait à
Ptolémaïs ; la longueur de la côte, était
estimée à six cent quarante stades, 118
kilomètres (3). Elle est divisée en trois
parties par les fleuves qui descendent du
Taurus: le Catarrhactès, le Cestrus et
(1) Ad fam. Ep. CCX.I, 2 sept. 720.
(2) Ibid., CCL.
(3) Strabon, XIV , 667.
 
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