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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0715

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ASIE MINEURE.

705

l’Eurymédon. Le fleuve Mêlas forme la
limite orientale de la province.
Après Phasélis, dist Strabon (1), vient
01 Lia ville forte, ensuitele Catarrhactès,
puis la ville d’Attalia construite par
Attale Phiiadelphe, le mente prince
qui fonda la colonie de Corycus.
Ce passage a beaucoup embarrassé
les commentateurs jusqu’à ce jour où
les ruines d’Olbia ont été retrouvées.
Aujourd'hui il reste bien encore la dif-
ficulté d’expliquer comment le Catar-
rhactès se trouve à l’est et non à l’ouest
d’Attalia, mais avec les variations qu’a
subies le cours de ce fleuve, il n’est pas
impossible qu’à une certaine époque il
se sort jeté dans la mer à l’ouest d’A-
dalta.
Les anciens comptaient en Pam-
phvlie six villes principales, Olbia et
Attalia à l'ouest, Perga et Syllæum au
centre, et à l’est Aspendus et Sidé. Les
ruines d’Olbia ont été retrouvées dans la
vallée de Arab tchaï, à huit kilomètres
à l est d’Adalia ; elles occupent un pla-
teau isolé de trois côtés de manière à
former une sorte de promontoire; le
quatrième côté est défendu par une mu-
raille de deux cents mètres de long et
d’une épaisseur de trois mètres, cons-
truite en grosses pierres réunies sans
ciment. La petite rivière Arab tchaï
coule au nord du plateau qui n’est pas
éloigné du rivage. Cette position peut
tres-bien avoir convenu à une forte-
resse qui défendait l’entrée de la Pam-
phylie contre les incursions des Solymes.
bans les rochersqui formentles flancs
du plateau sont creusés quelques tom-
beaux sans ornements. Cette petite
ville paraît avoir été habitée même dans
lestempschrétiens ; ony reconnaîtquel-
ques vestiges d’édifices qui datent des
byzantins.
CHAPITRE XXIX.
ATTALIA. — ADALIA.
La construction d’Attalia par le
prince Attale, 158 ans avant notre ère,
paraît avoir été la cause de la ruine
d’Olbia. La position de la nouvelle ville,
(i) XIV, 667.
45e Livraison. ( Asie Mineure.)

au point de vue du commerce et des
relations d’outre-mer, était bien préfé-
rable. Un cap élevé formait le port, qui
était vaste, pour les flottes grecques. Il
est arrivé pour Attalia le même fait que
nous avons tant de fois remarqué pour
d’autres villes grecques, elle a été sauvée
par ses relations commerciales; toutes
les autres villes de Pamphylie sont au-
jourd’hui dépeuplées. Elles n’avaient
d’autre port que l’embouchure des fleu-
ves ; celui d’Adalia pouvait en tout
temps offrir un abri à une flotte. Paul
et Barnabé s’embarquèrent à Adalia
quand ils quittèrent la Pamphylie.
Dès que les Seldjoukides furent
maîtres delà Caramanie, Adalia de-
vint leur principal arsenal maritime, et
la ville acquit un nouvel accroissement.
Les fortifications de la ville grecque
furent reconstruites suivant le système
de défense d’alors; on répara les an-
ciens môles et une grosse tour antique
voisine du port fut convertie en bas-
tion.
Les Seldjoukides se bornèrent à ces
travaux de defense; les monuments
consacrés au culte n’ont pas la gran-
deur que les émirs avaient coutume
d’imprimer à leurs œuvres; deux ou
trois mosquées plus modernes, bâties
sans doute par le sultan Mourad 1er, sont
d’assez belle apparence.
On trouve à chaque pas, encastrés
dans les murailles, des fragments de
monuments antiques, mais qui sont
tous de l’époque romaine. Les maisons
sont bâties en pierres, blanchies à la
chaux et très-propres; la plupart ont de
grandes cours intérieures plantées d’ar-
bres. J’ai demeuré à Adalia pendant un
mois , chez une famille grecque à la-
quelle j’avais été adressé par le pacha,
et j’en ai reçu tous les soins imagina-
bles jusqu’au jour où ma santé m’a per-
mis de m’embarquer pour Smyrne.
La ville est entourée de jardins, où
les eaux du Douden entretiennent une
fraîcheur continuelle ; pendant l’été,
les habitants se construisent des gour-
bis ou cabanes de branchages, et pas-
sent la saison chaude sans rentrer en
ville. Tous les fruits réussiraient sur ce
sol fertile, si une bonne administration
facilitait la production au lieu de l’en-
traver. La ville est on ne peut plus mal
T II. 45
 
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