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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0724

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71 1

L'UNIVERS.

ruisseau ; le pays est désert et d’un par-
cours très-difficile; des forêts de pins et
de génevriers, où s’enlacent d’inextrica-
bles broussailles, entravent constamment
la route; le second jour de marche, on
arrive à Baoulo, gros village avec une
mosquée, entouré de jardins et caché au
milieu de la forêt. Ce lieu est à mille mè-
tres environ au-dessus du niveau de la
mer.
A quinze kilomètres au nord de
Baouiosont des ruines antiques connues
dans le pays sous le nom de Kara Baoulo
(le Baouio noir). Ces ruines sontcelles de
l’ancienne Pednelissus. Elles s’étendent
sur la pente d’un plateau borné au sud
par une montagne rocheuse couronnée
par une forêt.
Au nord court une ligne de collines
peu élevées, et a l’est une croupe en
pente douce. Les ruines de la ville s’é-
tendent en grande partie dans la plaine ;
le reste s’enfonce dans un ravin ro-
cheux. A l’ouest on aperçoit un châ-
teau construit en grands blocs de pierre
de taille, flanqué de tours reliées par des
murailles entièrement ruinées. Une se-
conde citadelle aussi en ruine s’élève en
face. La plaine qui les sépare est cou-
verte d’une masse de ruines où l’on voit
des fûts de colonnes, des sarcophages et
des blocs de pierre provenant de mu-
railles démolies.
A l’entrée d’un défilé qui s’ouvre
dans la plaine s’élèvent les ruines d’un
grand temple de Jupiter, qui peut avoir
trente pas de long et dix-sept de
large; il est bâti en grandes pierres
de taille. Ce monument est à demi dé-
truit; le terrain d'alentour est couvert
de fûts et de fragments de colonnes.
On n’aperçoit pas de chapiteaux; mais
il reste de longues pièces de corniches et
d’architraves qui ne mesurent pas moins
de trois mètres de long, un mètre de
haut et cinquante centimètres de large.
L’entrée du temple est à l’est. Une grande
muraille de cinquante pas de long, en-
core debout, faisait partie de l’enceinte.
Sur l’une des pierres est sculpté cet
ornement ou cet emblème si répandu
chez les Lyciens et les P isidiens, généra-
lement connu sous le nom de Trique-
trum et qui est reproduit sur un grand
nombre de médailles de ces villes. Le
Triquetrum de Pednelissus représente

trois jambes d’homme partant d’un
centre commun et s’étendant comme des
rayons.Cette figure est aussi représentée
sur beaucoup de médailles de Sicile;
plusieurs pieds-droits de portes sont
aussi ornés de moulures.
A l’entrée du défilé et non loin du
temple se trouve un escalier de dix-neuf
marches et de dix mètres de large, qui
conduit à un grand bâtiment de pierres
de taille attenant à une tour de même
construction; à l’entoursont les restes de
plusieurs autres édifices antiques.Devant
la seconde montagne-dans la plaine sont
disséminés des édifices de différents sty-
les mais sans ornements ; en arrière s’é-
lève un second temple de la même dimen-
sion que celui de Jupiter et dont les mu-
railles sont entières; il paraît avoir fait
partie de l’agora. Les ruines du nord sont
moins étendues que celles du sud, mais
leur état de destruction empêche tout
examen détaillé. On reconnaît seulement
un petit temple qui, d’après l’inscrip-
tion, était consacré à Jupiter Séiapis;
plusieurs colonnes gisent autour. On
remarque un très-petit nombre de sar-
cophages ; la nécropole se trouvait peut-
être plus éloignée de la ville.
Les Yourouk viennent prendre dans
ces ruines les matériaux pour faire les
enceintes destinées à leurs troupeaux;
on en porte aussi à Baoulo pour les ci-
metières. Le lendemain du jour où
M. Schœnborn visitait ces ruines, un
immense incendie éclata dans la forêt
et coupa court à toute autre investiga-
tion.
Pednellessus est marquée par Strabon
dans la vallée de l’Eurymédon, au-dessus
d’Aspendus ; il la compte au nombre des
villes de Pisidie; mais Hiéroclès, qui
donne plus d’extension à la Pamphylie,
la met,avecSelgé, dans cette dernière pro-
vince (1). 11 ne faut pas s’étonner si le
nom de cette ville a été altéré par Cicéron,
qui la nomme Pendenissus ; ces erreurs
sont fréquentes chez les anciens. Arrien
donne constamment à Termessus le nom
de Telmissus, ville de Lycie. Sous l’em-
pire byzantin, et surtout dans la notice
de Hiéroclès, les noms des villes de cette
contrée sont presque méconnaissables.
(i) Strabon, XII, 5yo. Et. Byz.,
lissus.
 
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