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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0725

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ASIE MINEURE.

715

Selgé devient Serpé et Pednelissus de-
vient Pastorelissus ; aujourd’hui on l’ap-
pelle Kara Baoulo.
On conçoit combien il serait intéres-
sant d’avoir un plan topographique de
cette ville pour se rendre compte des
opérations que Cicéron décrit brièvement.
Celui qui voudra rendre ce service aux
études historiques devra bien choisir le
temps où les habitants de Baoulo ne
sont pas encore au yaela, c’est-à-dire
le commencement de mai, à moins qu’il
n’emporte avec lui une installation pour
camper quelques jours dans ces lieux
déserts (1).
CHAPITRE XXXVII.
BASSIN SUPÉRIEUR DU CESTRUS.
ISBARTA — SAGALASSUS.
Isbarta, chef-lieu du Pachalik de Ha-
mid, est située au pied de l’Aglasoun
dagh, sur l’affluent oriental du Cestrus,
c’est la plus grande et la plus agréable
ville de ces provinces ; mais c’est uni-
quement au point de vue de sod acti-
vité commerciale et de sa situation pit-
toresque , car elle ne renferme aucun
débris d’antiquité, aucun monument
moderne digne d’attention. A l’entrée
de la ville s’élève une grande mosquée
dont le dôme fut jadis doré, et un mi-
naret dans le style de ceux de Cons-
tantinople. Les autres mosquées, moins
remarquables, sont construites dans dif-
férents quartiers; ôn en compte plus
de trente : elles sont pour la plupart
entourées de beaux arbres. Les jardins
et les plantations d’Isbarta donnent à
la ville un aspect des plus agréables et
plusieurs voyageurs l’ont comparée à
celle de Broussa. La population grecque
d’Isbarta a tout à fait oublié sa propre
langue et ne parle que la langue turque,
il en est de même dans toutes les villes
de la côte. Au moment de leur invasion,
les Turcs avaient détruit toutes les
écoles, et le gouvernement mettait tous
les obstacles possibles à l’éducation
chrétienne des enfants des Grecs; au-
jourd’hui l’opposition à la création d’é-
coles grecques n’est plus si manifeste,
fi) Schœnborn ap. Ritter Erdkunde, t. IX,
5; 5.

mais il y a encore bien à faire pour
l’instruction des enfants chrétiens. Les
Grecs ont quatre églises très-misérables.
Isbarta est le siège de l’évêché de Pi-
sidie ; mais tout cela estpresque nominal,
car l’évêque n’a aucun moyen d’étendre
son influence au dehors.
Paul Lucas a visité Isbarta en 1706 :
c’était à cette époque une ville populeuse
et riche; elle avait un assez grand com-
merce de drogueries et de matières
premières, comme des laines, des peaux
et des gommes. Les habitants signalent
dans la contrée quelques ruines en-
core inexplorées ; ce sont sans doute de
ces châteaux forts qui étaient très-nom-
breux du temps de la Pisidie indépen-
dante, et que les Romains ont détruits
l’un après l’autre.
SAGALASSUS. — CREMNA.
A une journée de trente-six kilo-
mètres au sud d’Isbarta, au village
d’Aglasoun, se trouvent les ruines de
l’antique Sagalassus dont Paul Lucas
fit une si magnifique description. Dans
son enthousiasme de voyageur, il man-
que d’expressions pour peindre sa sur-
prise, et pour lui les ruines de la ville
qu’il vient de découvrir appartiennent
plutôt « au pays des fées qu’à des villes
véritablement existantes. »
La route d’Isbarta à Aglasoun tra-
verse d’abord une plaine peu étendue :
au bout d’une heure, on entre dans la
montagne, et l’on se trouve à la nais-
sance d’une vallée au fond de laquelle
coule une petite rivière : c’est la branche
orientale du Cestrus, que les indigènes
nomment Aglasoun tcliaï. Le village
d’Aglasoun, composé d’une trentaine
de maisons, est bâti sur la pente d’un
coteau dominé par les sommets déchirés
d’une montagne rocheuse, les environs
sont couverts de ruines et de sarco-
phages appartenant à l’ancienne ville.
Le plateau de Sagalassus est composé
de roches volcaniques et surtout de
collines à base de ponce qui s’élèvent
au milieu des trapps. Les montagnes
des environs sont calcaires; il semble
qu’il y a eu en cet endroit une fissure
de la roche qui a donné lieu à un épan-
chement volcanique de peu d’étendue;
les trapps ont formé des collines ou des
 
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