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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0726

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716

L’UNIVERS.

dômes semblables à ceux qui entourent
l’Argée, mais nulle part on ne trouve
de trace de cratère. Toute cette région
a été le théâtre de mouvements géolo-
giques encore inexpliqués. Les ruines
de Sagalassus méritent l’attention plutôt
par leur immense étendue que par la
perfection des monuments qui sont tous
postérieurs au second siècle de notre
ere.
Au sud du village, Arundell a trouvé
quelques fragments sculptés. Les ruines
de la ville s étendent sur une longue
terrasse dominant la vallée, la plupart
des monuments paraissent avoir souffert
des effets d’un tremblement de terre;
mais tous les fragments d’architecture
sont restes sur l’emplacement qu’ils
occupaient, et les principales murailles
sont encore debout.
A l’extrémité de la terrasse s’élève
un grand batiment dont la longueur
est d’environ quarante-deux mètres et
la largeur de vingt; le mur de la ter-
rasse est bâti en grands blocs de pierre
et a plus de cent mètres de longueur.
Au milieu de'toutes ces pierres écroulées
on retrouve de nombreux fragments de
sculpture, quelques bas-reliefs d’un
style médiocre, d’innombrables pié-
destaux et des fûts de colonnes; et un
peu plus loin un portique de plus de
cent mètres de long. Sur l’un des pie-
destaux on lit le nom de « Sagalassus,
ville de Pisidie ». Les colonnes du por-
tique sont d’ordre corinthien ; il conduit
à un vaste bâtiment qui parait avoir
été le Gymnase. A peu de distance de
cet édifice le terrain forme une pente
abrupte sur le flanc de laquelle sont dis-
perses des tombeaux et des sarcophages.
Le théâtre s’élève a l’est; c’est le mo-
nument le mieux conservé : la masse
de sa construction a résisté à toutes
les secousses. La décoration du proscé-
nium consistait en un rang de colonnes
supportant un entablement dont les
fragments sont répandus dans l’or-
chestre. La salle des mimes est encore
debout avec la grande porte du milieu
et les deux portes latérales; les deux
portes extrêmes du proscénium sont
écroulées. Le pulpitum, quoiquecouvert
de décombres, est encore en place; on
retrouve les traces des escaliers qui du
pulpitum conduisaient dans l’orchestre,

et qui servaient pour les évolutions du
chœur. Ceci semblerait prouver que
les représentations scéniques à Saga-
lassus avaient lieu selon la mise en
scène des Grecs. La cavéa conserve
dans toute leur intégrité ses quarante
rangs de gradins avec les escaliers ou
parodi qui y donnaient accès. L’or-
chestre est presque libre, sauf quelques
buissons et une plantation d’arbres*
fruitiers qui occupent la place des dan-
seurs. Le portique supérieur n’a pas
laissé de traces; mais il est probable
qu’il existait -.cette partie de la salle est
plus nécessaire encore dans les villes
du midi que dans celles du nord. L’a-
cropolis est entourée d’une muraille en
appareil polygonal; on retrouve quel-
ques débris d’un temple qui en occupait
le centre. 11 faut ajouter aux édifices
de l’époque romaine plusieurs églises et
d’autres monuments d’une destination
toute chrétienne. Sagalassus a été long-
temps le premier siège épiscopal de la
Pisidie.
La situation de Sagalassus sur la
pente d’une montagne , les monuments
éleiés sur de-s terrasses superposées, ce
magnifique ensemble de temples, de palais,
de portiques, de théâtres et de gymnases,
devait donner à cette ville un aspect
grandiose; mais quelle différence entre
la rudesse presque barbare de ces mo-
numents et le goût, la finesse et la per-
fection des monuments de l’Ionie.
Sagalassus était la seconde ville de
Pisidie, Strabon la nomme Selgessus :
elle était située, dit-il, du côté du Milyas
et entourée de hautes montagnes. Les
médailles de celte ville portent le nom
du Cestrus.
Le pays, quoique montagneux, était
d’une grande fertilité, et les Sagalassiens
passaient pour le peuple le plus aguerri
de toute la Pisidie. Alexandre, apres
avoir traversé les défilés de Termessus,
marcha contre Sagalassus, les habitants
occupèrent, en avant de la ville, une
colline qui formait une défense natu-
relle, et attendirent l’ennemi. Alexandre
parvint à les déposter de cette position,
et prit la ville d’assaut : le reste de la Pi-
sidie se soumit à ses armes.
Manlius n’attaqua pas Sagala sus
mais ravagea son territoire, et força les
habitants à lui payer une contribution
 
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