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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0727

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ASIE MINEURE.

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de cinquante talents et vingt mille mé-
dimnes de blé. Selon Strabon Sagalassus
n’était qu’à une journée de marche d’A-
pamée Cibotos.
Cremna, autre place forte, était au
nord de Sagalassus, à une distance
de trente stades, cinq kilomètres et
demi, de cette ville ; elle a longtemps
passé pour être imprenable, mais
Amyntas s’en empara dans sa campagne
contre les Pisidiens. Le village moderne
de Ghirmé occupe aujourd’hui l’em-
placement de l’ancienne Cremna. On y
reconnaît encore l’Acropole entourée de
fortes murailles en appareil irrégulier,
les ruines d’un temple et de nombreux
vestiges de monuments épigraphiques.
Le grand lac d’Egdir occupe le
centre du plateau supérieur de la Pi-
sidie. Les eaux s'écoulent vers le sud, et
forment des courants qui, au dire des in-
digènes, passent sous le sol. Les turcs
appellent ces fleuves souterrains des
Douden, et les Grecs Katabatahra.
La petite ville d’Egdir ou Eguerdir est
située sur la rive sud-ouest du lac, on
n’y trouve aucun monument ancien :
Ritter la regarde comme l’ancienne
Seleucia Sidéra. Dans l’une des îles du
lac il y a un monastère et une église
grecque où l'on remarque des peintures
de très-ancien style.
Antioche de Pisidie, célèbre par le sé-
jour, et les prédications de saint Paul,était
située dans le bassin nord du lac au vil-
lage de Yalobatch; elle avait le titre de
Colonia Cæsaræa ; elle a été fondée par
les Magnètes de Magnésie du Méandre.
CHAPITRE XXXVIII.
BAL KIZ SERAÏ. — ASPENDUS.
De Syllæum aux rives de l’Eurymé-
don, toute la grande plaine de Pam-
phvlie paraît avoir été uniquement oc-
cupée par des cultures. Peut-être le grand
lac Capria rendait-il le pavs trop malsain
pour qu’on put y établir des habitations
fixes. Mais aujourd’hui il ne reste ancun
ancien vestige dans cette vaste plaine,
quelques pauvres villages sont habités
par des familles de bergers. x
Une heure après avoir quitté Syl-
læum , on entre dans une forêt d’arbres
de haute futaie dont les éclaircies sont

remplies d’inextricables buissons d’a-
gnus castus. Un peu au nord de la
route on rencontre le village de Pinalar,
et six kilomètres plus à l’est, celui de
Couchlar (des oiseaux), sur une colline.
La route se prolonge à perte de vue sous
un berceau de verdure; malgré la
beauté de cette forêt vierge, il est dan-
gereux d’v passer la nuit; c’est là que
le voyageur anglais Daniell a contracté
la fièvre pernicieuse qui l’a enlevé.
Le mont Sardemisus est indiqué par
Pline entre Perga et Aspendus, Étienne
de Byzance fait aussi mention d’une
ville de Sardessus où le culte de Ju-
piter Sardessius était pratiqué. Nous
n’avons rencontré que la montagne de
Hassarou Syllæum et celle du village
de Couchlar qui pouvaient avoir servi
d’assiette à une ville antique; c’est en
ce dernier lieu qu’il convient de placer
Sardemissus; P. Mêla nomme cette ville
Sardemisus.
Dans tout le parcours que nous avons
fait pour arriver au bord de l’Eurymé-
don, nous avons vainement demandé
s’il existait aux environs quelque lac
(Gheul) ; les indigènes nous ont toujours
répondu qu’ils n’en connaissaient pas.
On peut bien regarder comme tel des
terres basses qui sont sans doute maré-
cageuses en hiver, mais au mois de juin
tous ces terrains sont parfaitement secs ;
c’est ce qui nous autorise à dire que
le lac Capria est desséché. Strabon
n’aurait pas mentionné comme un lac
une lagune marécageuse.
D’autres voyageurs ont bien fait men-
tion d’un Capri et du Capri sou, nom
qui frappait l’oreille comme une ré-
miniscence du lac Capria; c’est une
erreur de mots faite par quelque inter-
prète. Le cours inférieur de l’Eury-
médon s’appelle Keupri sou, et le petit
bourg à l’embouchure, Keupri bazar;
l’un signifie : la rivière du Pont, à cause
d’un ancien pont romain jeté sur le
fleuve, et l’autre : le marché du Pont,
parceque chaque semaine les villages
voisins se réunissent pour un marché :
c’est là tout le souvenir qui reste du
lac Capria. Tout paysan à qui l’on de-
mandera s’il existe aux environs quelque
lieu nommé Keupri ou Capri, ne
manquera pas de répondre affirmative-
ment.
 
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